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Édito
par Antoine Champagne - kitetoa

La démocratie en action

Souvenez-vous... C'était hier. Les démocraties occidentales saluaient le printemps arabe. N'est-ce pas tout simplement magnifique, ces peuples qui se regroupent dans la rue, avec une seule idée en tête : la démocratie ? N'est-ce pas merveilleux de voir un peuple réuni par l'envie d'exercer réellement le pouvoir, qui fait preuve d'une grande retenue, qui est pacifique face aux matraques du pouvoir ? Combien de dirigeants des pays occidentaux ont salué ces mouvements ? Presque tous.

Souvenez-vous... C'était hier. Les démocraties occidentales saluaient le printemps arabe. N'est-ce pas tout simplement magnifique, ces peuples qui se regroupent dans la rue, avec une seule idée en tête : la démocratie ? N'est-ce pas merveilleux de voir un peuple réuni par l'envie d'exercer réellement le pouvoir, qui fait preuve d'une grande retenue, qui est pacifique face aux matraques du pouvoir ? Combien de dirigeants des pays occidentaux ont salué ces mouvements ? Presque tous.

Et voilà qu'aujourd'hui, le peuple est dans la rue en Espagne (et en Grèce). Voilà qu'il campe sur les places des villes du pays, demandant plus de démocratie, une démocratie réelle qui aurait un petit quelque chose de différent d'une oligarchie.

Il campent et ils attendent que le pouvoir bouge.

Et le pouvoir ne bouge pas. Car remettre en cause l'oligarchie, c'est un souci. Cela mettrait à mal un système. Un système dans lequel le peuple n'est pas considéré comme autre chose qu'une "ressource". Quelque chose qui fait tourner la machine. Le produit de la machine, quant à lui, va aux membres de l'oligarchie.

Et puis ça dure. Le peuple continue de camper. Il réfléchit, même. Et il crie haut et fort ses idées pour une démocratie réelle. Alors le pouvoir prend peur. Mais dans une oligarchie déguisée en démocratie, on ne peut pas tirer sur la foule. On ne peut pas charger à grands coups de matraques. Alors ont annonce que les places occupées sont sales. Qu'il faut faire un grand nettoyage. A grands coups de machines à envoyer de l'eau sous pression (on ne peut pas citer les marques il parait).

Mais le peuple ne veut pas bouger.

Alors on envoie les CRS. Et ça tape. Ça tape sur les des gens assis les bras levés pour exprimer qu'ils sont là en paix. Ça tape sur les journalistes qui filment. Les balles en caoutchouc fusent.  

 

C'est ça la démocratie en action. Une action commandée par ceux-là mêmes qui exprimaient leur soutien aux peuples arabes, au point même d'envoyer des avions bombarder le méchant colonel Kadhafi que l'on recevait en grande pompe quelques temps plus tôt.

Mais enfin, on n'est pas à une contradiction près, on est décomplexés.

Puisque tout cela se passe en Espagne, pays cher à mon coeur, je vais vous donner à lire un texte écrit par Dolores Ibárruri (en photo d'illustration de cet article), en 1936 :

¡Obreros! ¡Campesinos! ¡Antifascistas! ¡Españoles patriotas!... Frente a la sublevación militar fascista ¡todos en pie, a defender la República, a defender las libertades populares y las conquistas democráticas del pueblo!... _A través de las notas del gobierno y del Frente Popular, el pueblo conoce la gravedad del momento actual. En Marruecos y en Canarias luchan los trabajadores, unidos a las fuerzas leales a la República, contra los militares y fascistas sublevados.__ Al grito de ¡el fascismo no pasará, no pasarán los verdugos de octubre!... los obreros y campesinos de distintas provincias de España se incorporan a la lucha contra los enemigos de la República alzados en armas. Los comunistas, los socialistas y anarquistas, los republicanos demócratas, los soldados y las fuerzas fieles a la República han infligido las primeras derrotas a los facciosos, que arrastran por el fango de la traición el honor militar de que tantas veces han alardeado. Todo el país vibra de indignación ante esos desalmados que quieren hundir la España democrática y popular en un infierno de terror y de muerte. Pero ¡NO PASARÁN! España entera se dispone al combate. En Madrid el pueblo está en la calle, apoyando al gobierno y estimulándole con su decisión y espíritu de lucha para que llegue hasta el fin en el aplastamiento de los militares y fascistas sublevados. ¡Jóvenes, preparaos para la pelea! ¡Mujeres, heroicas mujeres del pueblo! ¡Acordaos del heroísmo de las mujeres asturianas en 1934; luchad también vosotras al lado de los hombres para defender la vida y la libertad de vuestros hijos, que el fascismo amenaza! ¡Soldados, hijos del pueblo! ¡Manteneos fieles al gobierno de la República, luchad al lado de los trabajadores, al lado de las fuerzas del Frente Popular, junto a vuestros padres, vuestros hermanos y compañeros! ¡Luchad por la España del 16 de febrero, luchad por la República, ayudadlos a triunfar! ¡Trabajadores de todas las tendencias! El gobierno pone en nuestras manos las armas para que salvemos a España y al pueblo del horror y de la vergüenza que significaría el triunfo de los sangrientos verdugos de octubre. ¡Que nadie vacile! Todos dispuestos para la acción. Cada obrero, cada antifascista debe considerarse un soldado en armas. ¡Pueblos de Cataluña, Vasconia y Galicia! ¡Españoles todos! A defender la República democrática, a consolidar la victoria lograda por el pueblo el 16 de febrero. El Partido Comunista os llama a la lucha. Os llama especialmente a vosotros, obreros, campesinos, intelectuales, a ocupar un puesto en el combate para aplastar definitivamente a los enemigos de la República y de las libertades populares. ¡Viva el Frente Popular! ¡Viva la unión de todos los antifascistas! ¡Viva la República del pueblo! ¡Los fascistas no pasarán! ¡No pasarán!_

Bien sûr, elle luttait contre des fascistes. Et tout le monde l'aura compris, on est en démocratie maintenant. D'ailleurs... Les Espagnols ne viennent-ils pas de voter et de se choisir un parti de droite tout à fait librement pour les gouverner ? #toutvabien

 

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