Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

La cyber guerre, ça fait des cyber morts

Cela fait des années que Kitetoa.com raconte cela, dans ses articles, dans des conférences... La cyber guerre, ça fait des cyber morts. Ce n'est donc pas bien grave. Il faut dire que la dramatisation d'un possible cyber Pearl Haror, d'une putain de cyber guerre menée par des affreux pirates chinois terroristo-pédophilo-iraniens ne perd pas de terrain. Elle est remise à la Une de toute la presse en ligne assez régulièrement.

Cela fait des années que Kitetoa.com raconte cela, dans ses articles, dans des conférences... La cyber guerre, ça fait des cyber morts. Ce n'est donc pas bien grave. Il faut dire que la dramatisation d'un possible cyber Pearl Haror, d'une putain de cyber guerre menée par des affreux pirates chinois terroristo-pédophilo-iraniens ne perd pas de terrain. Elle est remise à la Une de toute la presse en ligne assez régulièrement. Principalement par les cranes d'oeuf du Pentagone et de la communauté américaine du renseignement. Mais aussi par de (sacrés) consultants.

Pour une raison assez simple et déjà expliquée dans une palanquée d'articles : avec la fin de l'opposition des blocs (Est/Ouest - Communistes/Capitalistes), l'immense communauté du renseignement et l'énorme appareil militaire américain a vu dans le cyberespace une sorte de nouvelle frontière, une nouvelle pompe à budgets mirobolants.

Il suffisait de crier au loup pour que l'on sorte des sous afin d'acheter des fusils. En l’occurrence, expliquer régulièrement que les "infrastructures vitales" du pays étaient à la merci de gamins aux cheveux longs, un peu autistes, incontrôlables (les vilains nakeurs à nageoire jaune) et  pire, à la merci de cyber terroristes pédophiles financés par des Etats félons.

C'est un principe simple : diffuser du FUD (Fear, uncertainty and doubt). Car la peur est l'arme ultime et ça, les agences de renseignement, les politiques et les militaires le savent très bien.

Avec le FUD, on fait passer toutes les lois liberticides que l'on veut, on obtient tous les budgets que l'on veut.

Les mots ont un sens

Ils en avaient, jusqu'ici du moins, car cela semble de moins en moins être le cas.

Prenez la guerre...

Kim Phuc peut en parler. Elle a vu s'abattre sur elle, enfant, innocente, l'horreur de la guerre. A coup de Napalm.

Si cette photo d'elle a contribué à mettre un terme à la guerre du Vietnam, elle n'a visiblement pas mis un terme à la folie guerrière des empires.

Cette folie se manifeste par de véritables morts. Ce ne sont pas des serveurs informatiques victimes d'une bête DDoS remis en ligne quelques heures plus tard... Ce ne sont pas quelques données informatiques envolées puis retrouvées dans des backups. Non, non, ce sont de vrais morts. Avec du sang et des larmes. De vrais torturés avec de vrais morceaux d'horreur dedans... Ce sont aussi 295 attaques par drones au dessus du Pakistan depuis le début du mandat de Barack Obama (contre 52 pour George Bush) avec une volonté de cibler aussi des civils (176 enfants tués).

Du côté de la cyber guerre, je n'ai jamais pu compter un seul mort et je met au défi les experts en "cyber guerre" (la cyber connerie est-elle plus dangereuse que la connerie ?) et en sécurité informatique de me citer un seul réseau électrique à l'échelle d'un pays, un seul opérateur téléphonique dont l'infrastructure (forcément vitale, hein...) a été définitivement"fermé" par les affreux cyber-terroristes, cyber-combattants ou autre pédo-pirates... Une centrale nucléaire qui a explosé après le piratage de haut vol des "pirates chinois" peut-être ?

Tiens, tant qu'on en parle... Les cyber-terroristes...

Voyez-vous, le terrorisme, dans le temps, c'était un truc qui consistait à frapper des innocents pour terroriser un pays, une population, un gouvernement. Ça consistait à tuer un maximum de personnes de la manière la plus violente possible. Le terrorisme, c'était ça, ou ça, ou encore ça, ou ceci.

Au rayon cyber terrorisme, les exemples montrent que l'on parle d'autre chose. Un truc très FUDien, permettant à des consultants d'engranger des sommes rondelettes pour leurs conseils inutiles.

Quel con-sultant peut raisonnablement affirmer qu'il parle de terrorisme lorsqu'il évoque de ridicules attaques de sites Web ? Les familles des vrais morts dus au vrai terrorisme apprécieront.

Il y a des baffes qui se perdent... Et pas que cyber, les baffes...

 

 

 

 

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