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Édito
par Antoine Champagne - kitetoa

Fukushima mon amour

La propension des dirigeants politiques à ne pas tirer les leçons des événements est déconcertante. Reflets a longuement disserté sur les décisions politico-économiques face à la crise financière qui secoue la planète depuis quelques années. Elles vont dans la mauvaise direction, elles enfoncent les pays qu’elles visent à sauver, elles préparent un avenir terrible. Mais il y a d’autres sujets. Prenons Fukushima.

La propension des dirigeants politiques à ne pas tirer les leçons des événements est déconcertante. Reflets a longuement disserté sur les décisions politico-économiques face à la crise financière qui secoue la planète depuis quelques années. Elles vont dans la mauvaise direction, elles enfoncent les pays qu’elles visent à sauver, elles préparent un avenir terrible. Mais il y a d’autres sujets. Prenons Fukushima.

Ami lecteur, balayons tout de suite l’argument « c’est une catastrophe naturelle imprévisible qui est à l’origine de cet accident nucléaire, on ne pouvait pas anticiper ».

Il y a déjà eu des accidents nucléaires par le passé. Tchernobyl étant le pire d’entre eux. Selon l’OMS il n’y a eu que 50 morts. Selon un rapport de l’ONU, à peu près 4000 cancers de la tyroïde ont été recensés. Selon d’affreux anarcho-gauchistes, le nombre de morts serait nettement plus élevé. On parle de 40.000 cancers et près de 67.000 morts. Cerise sur le gâteau, quelques illuminés expliquent que la catastrophe pourrait redémarrer au cœur du sarcophage de béton.

En dépit de l’horreur provoquée à Tchernobyl, les politiques ont continué de construire et d’exploiter des centrales nucléaires. Puis est arrivé Fukushima. Un bel accident nucléaire de plus. Qui a bien sûr fait la Une de la presse mondiale. Avec les rappels des précédents.

Certains politiques ont annoncé que leur pays renonçait à cette technologie. D’autres, comme la France ont estimé que le débat n’avait même pas lieu d’être. Circulez, il n’y a rien à voir. Tellement rien à voir que la presse a oublié aussi vite qu’elle l’avait placé à la Une cet accident. Il faut dire qu’il y avait des sujets très importants à traiter, comme « l’affaire » DSK. Le cul est plus vendeur que le nucléaire. On retiendra au moins cette leçon.

Pourtant, les nouvelles de Fukushima ne sont pas très bonnes. Lundi, Tepco a annoncé avoir mesuré le plus haut niveau de radioactivité depuis l’accident (elle dépasse les niveaux mesurables avec les instruments dont dispose Tepco). Mais pas de panique hein, c’est sûrement l’effet des opérations de ventilation effectuées il y a des mois qui ont créé cette radioactivité localisée en un point précis. Et de la même façon que le nuage de Tchernobyl s’était arrêté aux frontières françaises, cette fuite au Japon est circonscrite à un point particulier de la centrale.

D’ici à ce que tout le monde se mette à produire des petites un centrales dans la cuisine, il n’y a qu’un pas, déjà franchi par Suédois (attention risque de fake) à peu près aussi confondant de connerie que les politiques qui affirment sans rire après Tchernobyl et Fukushima qu’il n’y a pas de raison d’ouvrir un débat à propos du nucléaire.

Sympathy for the devil Anonymous

Quel rapport tout cela a-t-il avec Anonymous ?

Les dirigeants s’enfoncent chaque mois un peu plus dans le déni de la réalité. Alors que le bon sens près de chez vous permet aisément d’éviter de foncer dans le mur, eux, ils y vont, en klaxonnant. Et puis arrive via Internet un groupe informel, une idée, quelque chose de communément partagé, une vision du monde qui se démarque de celle des dirigeants politiques en cela qu’elle est beaucoup plus proche de la réalité que la leur.

Alors les peuples se l’approprient, s’interrogent, et le mantra de Mme Thatcher (There is no alternative ou, TINA) s’effrite. Dring, dring, … coucou, c’est nous…. Les peuples… Nous pensons qu’il y a une alternative. Et nous avons donc une sorte de sympathie pour ces allumés d’Anonymous.

 

 

Surtout qu’ils publient des documents montrant combien la démocratie a muté.

Et puis… On se prend aussi à réfléchir. On observe les déclarations des dirigeants démocrates à propos des peuples qui manifestent pour le changement à l’étranger. Ils sont « dans leur droit », sont « pacifiques », « ont le droit d’exprimer leur légitime mécontentement ». Pourtant, les mêmes envoient les forces de police déloger les manifestants pacifiques lorsque la contestation atteint leur propre pays. En France ou en Espagne par exemple.

 

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