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par bluetouff

Fleur Pellerin : petite explication d'une incongruité spacio-temporelle avec du #spanou dedans

Sollicité il y a plus de 6 mois à la veille du sommet de l' Union Internationale des Télécoms (UIT), qui s’est tenu à Dubaï du 3 au 14 décembre 2012. Ce sommet, débouchant sur un traité international, "établit les grands principes régissant la fourniture et l’exploitation des télécommunications internationales », Bercy a enfin daigné répondre à une question parlementaire.  PCinpact nous explique le contexte de ce qu'il convient d'appeler une incongruité spatio-temporelle.

Sollicité il y a plus de 6 mois à la veille du sommet de l' Union Internationale des Télécoms (UIT), qui s’est tenu à Dubaï du 3 au 14 décembre 2012. Ce sommet, débouchant sur un traité international, "établit les grands principes régissant la fourniture et l’exploitation des télécommunications internationales », Bercy a enfin daigné répondre à une question parlementaire.  PCinpact nous explique le contexte de ce qu'il convient d'appeler une incongruité spatio-temporelle. Petit rappel, à cette époque, Bercy était plutôt occupé à tenter de réguler les tweets. Mais maintenant que le CSA est pressentis pour veiller au grain, Bercy peut s'occuper de futilités... comme répondre à la question parlementaire de la député Laure de la Raudière, posée il y a plus de 7 mois, sommant le ministère de s'expliquer sur ses positions en matière de régulation internationale d'Internet... le truc pas trop important qui pouvait bien attendre sept mois, faut les comprendre, à Bercy ils sont débordés dans le service du ministère du pognon des Internets.

#Spanou !!!

C'est amusant à quel point c'est jamais eux à Bercy... Sauf que voilà... une consultation publique avait été ouverte, la question de la député de la Raudière était non seulement légitime mais pourquoi cette volonté affichée de transparence s'est finalement soldé par un long silence, pour aboutir, 7 mois après à une réponse officielle ? Mais le pire, c'est bien les explications alambiquées faites à PCInpact par les services de Fleur Pellerin pour justifier ce "léger retard".

Pour Bercy, « La réponse a été écrite au bon moment ». Et c'est là que le foutage de gueule commence :

Suite à l’envoi de la réponse aux services dédiés à la publication des questions parlementaires, « ça met un temps fou à arriver après ! » nous a-t-on expliqué. Arguant de lenteurs administratives, Bercy tambourinait que ce type de problème était très courant et que ça avait « toujours été comme ça depuis la nuit des temps ! ».

Dis Fleur, tu ne serais pas un peu en train de nous pipeauter ?

PCInpact n'a pas manqué de contacter l'Assemblée Nationale pour tenter de s'expliquer notre incongruité spatio-temporelle. Et là, étrangement, le son de cloche du service en charge des questions écrites n'est pas franchement le même que celui de Bercy :

Là, le service en charge des questions écrites nous explique que la fameuse réponse a bien été reçue en début de semaine dernière, avec le flot habituel de réponses écrites. Autrement dit, le retard ne vient pas de chez eux.

Check compte double

Trois vérifications valant mieux que deux, PCInpact contacte alors le Secrétariat Général du gouvernement (qui reçoit les réponses formulées par les ministres et les transmet ensuite à l’Assemblée Nationale). Là encore ses explications divergent un peu de celles de Bercy :

La réponse de Fleur Pellerin est restée au moins jusqu’au 31 mai dans les services de Bercy... La signature à la question n’a d’ailleurs été apposée que le 11 juin.

Bercy, quand tu pipeautes, fais le bien...

Le #spanou de Bercy était assez grossier. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'une des premières briques parfaitement fonctionnelles du projet SOLON-EPP (espace de procédure parlementaire), c'est justement la dématérialisation des échanges entre les chambres parlementaires. Cette dématérialisation vise à accélérer la publication des réponses. Le circuit fonctionne plutôt bien techniquement, il est donc un peu crétin de coller sur le dos de la DILA (la Direction de l'Information Légale et Administrative) ce qui n'était évidemment qu'une volonté, parfaitement réfléchie, de répondre à postériori.

Vu d'ici, ça risque d'être un peu compliqué pour Fleur Pellerin d'arguer de la découverte d'un zeroday dans le protocole régit par la RFC 1149.

Ce qui est inquiétant dans tout ça maintenant, c'est de voir Bercy ergoter sur la régulation des tweets ou raconter des énormités sur le cloud souverain (un cluster de minitel ?) en réponse à Prism, et faire preuve d'une légèreté crasse sur des traités internationaux qui régissent nos communications.

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