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par Antoine Champagne - kitetoa

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Tiens, les marchés ont cessé leur chute vertigineuse ? Réjouissons-nous mes frères... La presse rivalise à nouveau de titres plus positifs les uns que les autres. Pourtant... Pourtant tout cela n'aura qu'un temps et l’Armageddon annoncé par Reflets aura lieu.

Tiens, les marchés ont cessé leur chute vertigineuse ? Réjouissons-nous mes frères... La presse rivalise à nouveau de titres plus positifs les uns que les autres. Pourtant... Pourtant tout cela n'aura qu'un temps et l’Armageddon annoncé par Reflets aura lieu. Le défaut de la Grèce que nous annonçons depuis longtemps et qui s'est partiellement réalisé le 21 juillet ne devrait plus tarder (les signes se multiplient : déclarations de responsables politiques, annonce d'un océan de liquidités, aide exceptionnelle du FMI aux pays en difficulté dans les semaines à venir...). Attendez-vous a des séances rigolotes.

Vous nous avez interpellés ici ou là pour nous dire que si nous faisions des constats, nous n'apportions pas de solutions.

Avant tout, ce n'est pas notre rôle de faire des propositions pour sortir de cette crise (finale ?) du capitalisme. D'une part ce serait bien prétentieux, d'autre part, il y a d'éminents économistes qui le font tous les jours.

Mais essayons tout de même de donner quelques pistes de réflexion.

Nous ne discuterons pas de méthodes économiques, comme l'a déjà fait Stanislas Jourdan hier sur Reflets.info.

Nous nous intéresserons uniquement aux forces en présence et au "juste milieu".

Le juste milieu est un concept développé notamment par Lao Tseu. Il permet l'équilibre nécessaire à la paix dans l'univers.

Appliquons-le à l'économie.

Depuis une presque trente ans, "les marchés", une espèce d'entité indéfinie, ont plus de munitions que les Etats. Plus de munitions, cela veut aussi dire plus de pouvoir.

 

La meilleure illustration de cette situation est sans aucun doute l'inefficacité des interventions des banques centrales pour soutenir ou affaiblir leurs monnaies. Ce n'est pas nouveau, mais ce qui l'est, c'est que la durée des effets des interventions fond comme neige au soleil.

Tout le problème est là. Résumé dans cette impuissance. Il y a un déséquilibre et le juste milieu entre puissance des Etats et puissance des marchés n'existe pas.

Autre souci, les Etats qui sont devenus très dépendants desdits marchés pour se financer (vivre à crédit) craignent que les marchés aient peur. Du coup ils s'entêtent à essayer des les "rassurer". D'une part, "les marchés", ça n'existe pas, d'autre part, on ne peut pas rassurer des marchés. Sans risque, pas de bénéfices. Donc il faut de la trouille. La trouille de perdre est concomitante à  l'espoir de gagner. Un autre concept développé par Lao Tseu d'ailleurs : lors que l'on nome la beauté, on nomme la laideur. Toutes les munitions que les Etats injectent pour "rassurer" les marchés sont irrémédiablement dépensées pour rien.

Il serait donc temps de "désarmer" les marchés. Si vous laissez à votre adversaire des armes, il est parfaitement logique qu'il s'en serve. Et s'il en a plus que vous, il est assez logique, même si Sun Tzu a dit le contraire (c'est notre journée chinoise), qu'il gagne.

 

Avant de commencer à réfléchir à quelles stratégies économiques appliquer pour sortir du vortex qui nous aspire vers une charmante récession, il faut retirer ses jouets aux marchés.

Le Saviez-vous, nous vivions très bien sans marchés financiers (tels que nous les connaissons) jusque dans les années 70 ?

Inutile de poster des commentaires sur le mode "ouiiiiin, mais sans marchés, on ne pourra plus financer l'économie réelle"... Les marchés ne financent plus l'économie réelle depuis belle lurette. Lorsque l'on arrive à avoir 5000 cotations d'une entreprise en une seule seconde, on ne finance pas l'économie réelle.

 

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