Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

Dis-donc Kitetoa, tu ne serais pas un peu mégalo, toussa, toussa ?

Un lecteur m'a interpelé à propos du papier sur l'Express qui a vu le chasseur qui a vu l'ours qui a vu les Américains. Selon lui, à juste titre peut-être, de la lecture de l'article, je regretterais que des journalistes viennent "empiéter" sur ce que je considèrerais comme une sorte de pré carré (dans le cas précis, la cyberguerre). D'autres, y compris Emmanuel Paquette, co-auteur du dossier de l'Express s'insurgent : je serais persuadé d'avoir raison et d'être le seul à détenir LA vérité.

Un lecteur m'a interpelé à propos du papier sur l'Express qui a vu le chasseur qui a vu l'ours qui a vu les Américains. Selon lui, à juste titre peut-être, de la lecture de l'article, je regretterais que des journalistes viennent "empiéter" sur ce que je considèrerais comme une sorte de pré carré (dans le cas précis, la cyberguerre). D'autres, y compris Emmanuel Paquette, co-auteur du dossier de l'Express s'insurgent : je serais persuadé d'avoir raison et d'être le seul à détenir LA vérité. Un peu mégalo, un peu imbu de sa suffisance, quoi...

Me voilà habillé pour l'hiver. Je voulais initialement poster un commentaire sous l'article visé, mais finalement j'écris ces quelques lignes de clarification ici, dans la rubrique "On s'en fout".

Depuis 1997, je publie des tonnes d'articles sur ces sujets. La sécurité informatique (personnellement, je dirais plutôt l'insécurité informatique), la cyber guéguerre, etc. Mes articles sont librement reproductibles (ce que l'on appelle aujourd'hui CC). Le roman que j'ai écrit sur la cyber guéguerre, librement téléchageable, est même modifiable à loisir, c'est dire si je suis attaché à mes écrits...

J'ai toujours essayé de vulgariser, de partager le savoir, mon côté hackeur (de pizzas) sans doute.

C'est aussi très logique.

Si je pense pouvoir partager un savoir, c'est qu'il me vient de quelque part. Il me vient de ceux que je considère comme la crème des hackers, qui ont eu la patience et la gentillesse de partager leur propre savoir avec moi pendant des années.

Je leur dois d'avoir vu des choses que personne d'autre ne verra (non, je ne suis pas mégalo). Des choses qui défient l'imagination. De quoi générer des articles franchement alarmistes sur les risques informatiques. Ce que je n'ai jamais fait, je crois. Je leur dois de comprendre certaines choses techniques (dans des limites très étroites avouons-le, mais au delà de celles de certains journalistes). Ce savoir reçu et mon âge avancé (en temps Internet) m'apportent une vision assez panoramique et historique qui m'aident à relativiser certaines informations, à les replacer dans un contexte.

Ce qui m'a été donné, je me dois de le rendre, de le partager à nouveau, avec d'autres. C'est le sens de mes articles. C'est aussi ce qui m'a poussé à toujours répondre présent lorsque l'on m'interrogeait sur ces sujets. Que ce soit dans des conférences, dans des universités, dans des écoles de journalisme, ou lorsque des confrères journalistes me le demandaient. Je me souviens d'avoir montré sur mon écran les techniques utilisées pour les articles de la rubrique "Le monde fou, fou, fou des admins" de Kitetoa.com à un confrère de Libération en 2000. C'était, pour moi, normal et logique puisqu'il en avait fait la demande. Dès lors, rien ne l'empêchait d'utiliser ces techniques et de faire le même genre d'articles s'il le souhaitait.

Alors, que des journalistes se mettent à écrire sur ces sujets, cela me parait évidemment une bonne chose. Plus on est de fous, plus on rit et plus le public est averti de la réalité des choses. En revanche, que des journalistes, ou pas, écrivent des choses abracadabrantesques sur les sujets en question (mais c'est valable aussi pour les autres sujets que je connais un peu, comme l'économie ou la politique), cela m'énerve. Cela m'énerve pour leurs lecteurs qui sont trompés, cela m'énerve pour la presse qui se discrédite auprès de son public, cela m'attriste pour eux. Le sensationnalisme n'a jamais été ma tasse de thé.

Rien de plus.

 

 

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