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par Antoine Champagne - kitetoa

Crise de la dette souveraine : la crise au Moyen-Orient n'arrange pas les affaires...

Soyons clairs, le monde de la finance a les chocottes. Les politiques ont beau répéter que la reprise est là, la crise de la dette souveraine est toujours là. Et les révolutions en cours au Maghreb n'arrangent pas les petites affaires des financiers. Entre gel des avoirs et hausse des cours du pétrole, tout fout le camp. Sur le plan économique, en occident, deux informations passent inaperçues pour la presse généraliste. Mais pas pour les financiers. La première concerne les CDS.

Soyons clairs, le monde de la finance a les chocottes. Les politiques ont beau répéter que la reprise est là, la crise de la dette souveraine est toujours là. Et les révolutions en cours au Maghreb n'arrangent pas les petites affaires des financiers. Entre gel des avoirs et hausse des cours du pétrole, tout fout le camp.

Sur le plan économique, en occident, deux informations passent inaperçues pour la presse généraliste. Mais pas pour les financiers.

La première concerne les CDS. Les credit default swaps, qui permettent de s'assurer contre une "faillite" d'un état ou d'une entreprise, ne reflètent pas une confiance forcenée. Avant l’annonce du plan de soutien à la Grèce les CDS de ce pays étaient à 954 points de base. Ils frisent actuellement les 1000 points. Et ce en dépit d'un plan d'aide financière conséquent et de toutes les annonces politiques qui vont avec. Les CDS de l'Irlande étaient à peu près à 500 points lorsque l'aide européenne a été annoncée pour éviter un effondrement de son système bancaire. Ils sont actuellement proches de 600 points. Une vraie réussite...

La seconde concerne les Etats-Unis et l'inflation en règle générale. L'endettement des Etats-Unis tout d'abord. Il atteint des niveaux dangereusement élevés. Autre point noir, certains Etats sont dans une situation catastrophique sur le plan financier. Pour ce qui est de l'inflation, elle commence à sérieusement inquiéter les orthodoxes comme Jean-Claude Trichet.

Il faut dire que la planche à billets tourne à plein régime partout (source) :

Vous pouvez également regarder l'évolution des taux d'intérêts, histoire de mesurer combien les plans de soutien européens sont efficaces.

En Grèce :

En Irlande :

 

A tout cela, vient s'ajouter le vent de révolte au Mahgreb.

Les financiers ont commencé à trembler lorsque 2% de la production mondiale de pétrole s'est trouvée sous le feu d'une de ces révolutions, c'est à dire, quand la Libye est entrée dans la danse.

L'Arabie Saoudite a bien entendu immédiatement annoncé qu'elle compenserait la baisse entrainée par les mouvements en Libye. Comme les financiers aiment bien se mentir à eux-même lorsque l'apocalypse des marchés est proche, ils se sont persuadés que cela suffirait. La hausse déjà sensible du baril a été un peu enrayée par cette annonce saoudienne. Manque de chance, de nombreux experts doutent à la fois des capacités de l'Arabie Saoudite (pour être précis, du volume exact de ses réserves) et de la bonne foi des Saoudiens qui pourraient tout à fait profiter de le hausse des cours tout en affichant une attitude "raisonnable". Si ces experts pessimistes ont raison, le mur de la réalité sera particulièrement douloureux.

En outre, les mouvements de révolte pourraient toucher à terme l'Arabie Saoudite. Dans ce cas, personne ne veut se risquer à prévoir à combien passerait le baril. Une telle hausse serait immédiatement répercutée sur la croissance des PIBs des pays occidentaux, déjà mal en point.

Les financiers ne s'y trompent pas et leur niveau d'angoisse peut se mesurer à l'aune de l'évolution des CDS pour l'Arabie Saoudite :

 

Ces derniers ont grimpé aujourd'hui de 3,45% à 142,78 après une hausse de 2,84% hier et 3.45% le 28 février. Ils étaient à 77,70 le 20 le 20 octobre...

Tout va bien...

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