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Édito
par bluetouff

CNN : numérique, HADOPI, fiscalité, innovation...

Cours de rattrapage pour moi ce soir, je n'ai pas pu voir en direct le discours du président qui vient officialiser la création du Conseil National du Numérique. C'est maintenant chose faite. Il me faudrait vous coller dans ce billet une sacrée tartine pour vous livrer le fond de ma pensée. Je vais donc éviter ce genre d'incongruité au regard de la substance du discours de Nicolas Sarkozy.

Cours de rattrapage pour moi ce soir, je n'ai pas pu voir en direct le discours du président qui vient officialiser la création du Conseil National du Numérique. C'est maintenant chose faite. Il me faudrait vous coller dans ce billet une sacrée tartine pour vous livrer le fond de ma pensée. Je vais donc éviter ce genre d'incongruité au regard de la substance du discours de Nicolas Sarkozy. Tout d'abord, vous devez vous imaginer que je me suis bien amusé de la prise de conscience de notre président du poids du numérique dans notre économie.

Oui monsieur le président, c'est bien cet écosystème de 70 milliards d'euros que vous menacez pour les doux yeux d'une profession appelée à mourir, celle des moines copistes de CD et DVD dont l'apport à notre économie se résume à deux bretzels et trois cacahuètes au regard d'Internet. C'est bien que vous vous en rendiez compte... même si c'est un peu tard.

Je relève ensuite qu'une fois de plus, Nicolas Sarkozy affirme protéger les auteurs et défendre la création avec HADOPI, c'est le genre de blague qui nous faisait rire au début, mais maintenant faut arrêter... Les auteurs et le financement de la création n'ont toujours pas été abordés, de près ou de loin par l'HADOPI ni par personne, en dehors de Philippe Aigrain et ces satanées pirates de the Pirate Bay. Je vous rappelle que nous sommes toujours à la recherche d'un créateur qui a gagné un seul centime grâce à HADOPI. Désolé mais là, pour le coup, nous y décelons non seulement un entêtement dans l'erreur, mais également dans le mensonge.  Allez, j'aurais même pu vous faire gagner deux ans, souvenez vous, c'était en 2009, vous nous proposiez ça :

... voilà ce que je vous proposais à la place :

 

Vous voyez ça a l'air bête comme ça mais la différence entre ces deux mécanismes, c'est qu'il y en a une qui défend les auteurs et la création... je vous laisse deviner lequel.

Comprenons nous bien, ce n'est pas cet esprit affiché de volonté de défense farouche du droit d'auteur qui me dérange. L'anachronisme est une erreur qui s'explique et qui est excusable. Ce qui me dérange, c'est que cette posture ne soit en fait qu'une façade. Les auteurs ne sont en rien défendus par HADOPI, en revanche les internautes eux, sont de plus en plus fliqués, et ça, c'est difficilement contestable.

Monsieur le président, arrêtez de parler de défense de la création les auteurs s'en foutent comme de l'an 40 et la création n'a jamais eu besoin d'être défendue, parlez leur plutôt de leur rémunération !  Et de préférence pas à cette poignée de sociétaire de la SACEM qui peut se targuer de gagner un SMIC mensuel rien qu'en reversements SACEM.

La cause que défend HADOPI n'est certainement pas celle des auteurs et une mauvaise cause ne produit jamais de bons effets. Les spécifications du logiciel de "sécurisation" HADOPI sont une illustration de plus de ce que produit HADOPI : de la surveillance, du monitoring de population, voie vers laquelle nous allons inéluctablement nous engouffrer pour HADOPI 3 ... nous connaissons déjà le menu, Deep Packet Inspection pour "dépolluer" Internet et blocage à la sauce ARJEL des sites de streaming et de direct download. Des mesures aussi insensées qu'inefficaces mais qui auront au moins le bon goût d'éveiller notre population au chiffrement et à l'anonymisation de flux. On a bien compris qu'HADOPI "n'était pas une fin en soi" elle est en revanche une étape logique dans ce plan bien huilé de monitoring des populations par des officines diverses et variées.

Concernant le reste du discours, je le résumerai assez laconiquement par "usuellement, la vaseline, c'est avant le verre pilé, pas après"

PS : Exceptionnellement je ne répondrai pas au dernier billet de 3M, toujours aussi creux et débile soit-il.

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