Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

C'est l'histoire d'un référenceur qui se plante de destinataire pour sa campagne d'emailing...

Envoyer un spam à l'adresse mail kitetoa@kitetoa.com est une opération périlleuse. S'il y a longtemps que je n'ai rien publié sur le monde fou, fou, fou des admins, je choisis régulièrement, un peu au hasard, un spam et je vérifie que l'expéditeur fait ce qu'il faut pour conserver correctement les données qu'il collecte. En outre, il m'arrive de vérifier si ses assertions sont fondées ou non. Ce matin, c'est tombé sur "Note bleue", une "agence conseil en E-marketing".

Envoyer un spam à l'adresse mail kitetoa@kitetoa.com est une opération périlleuse. S'il y a longtemps que je n'ai rien publié sur le monde fou, fou, fou des admins, je choisis régulièrement, un peu au hasard, un spam et je vérifie que l'expéditeur fait ce qu'il faut pour conserver correctement les données qu'il collecte. En outre, il m'arrive de vérifier si ses assertions sont fondées ou non. Ce matin, c'est tombé sur "Note bleue", une "agence conseil en E-marketing".

Le directeur de l'agence m'écrivait à moi, un peu comme Nicolas Sarkozy l'avait fait il y  quelques années. Je suis très flatté, mais il se trouve qu'étant une sorte de dinosaure du Net, j'ai toujours dans un coin de la tête ce que l'on appelait la Nettiquette. En outre, je pars du principe que lorsque l'on adresse un mail "commercial", il faut cibler. Envoyer un mail à kitetoa@kitetoa.com pour lui proposer de mieux positionner son site dans Google, c'est un peu comme envoyer un courrier à Sébastien Loeb pour lui proposer des cours de conduite. Merci à l'agence Note bleue, mais Kitetoa.com est particulièrement bien référencé par Google. Pour des raisons qui, d'ailleurs, lui échappent probablement.

Bref, je reçois donc ce matin l'email suivant :

Petite promenade sur le site dont le mail fait la promotion :

" ZEREF", acteur majeur en référencement naturel "garanti" de sites web sur Google.

Voyons voir... Il y a dans le code source de la page des mots clefs, pour que Google et les autres moteurs référencent Zeref au mieux.

Et si l'on faisait un tour sur Google avec ces mots clefs sous le bras ?

Le résultat n'est pas très probant. Pour tout dire, il est très décevant. Trois essais, trois échecs. Pour un site qui vous garantit de vous placer dans les premiers résultats de Google en quelques mois :

C'est la mission indispensable à sélectionner. Elle vous permettra de positionner votre site parmi les meilleurs résultats des moteurs de recherches tels que Google ou Yahoo ! Mission de Référencement de 3 à 12 mois, Garantie 1ère Page sur Google France

... On peut avoir des doutes, tant il ne parvient pas à se hisser lui-même sur la première page des résultats.

Premier essai, donc :

L'expression "Page Jacking" se trouve en haut de la page d'accueil. Voyons voir ce que cela donne dans Google France (ne soyons pas méchants). Rien. En même temps, si ça se trouve, c'est un truc qui est temporaire. Un petit article de début de page qui change régulièrement et peut-être, Google n'a-t-il pas eu le temps d'indexer Zeref sur ce mot clef.

Ne nous décourageons pas...

Avec un peu de chance...

Deuxième essai...

 

Essayons l'un des "keywords" contenus dans les metas de la page (dans le code source).

Cette fois, il y a des chances pour que l'on tombe sur Zerf dans les résultats. Il s'agit en effet d'une phrase et non pas d'un seul mot :

"Référencement naturel des sites web dans Google, Yahoo et Bing".

Plouf, pas de Zeref à l'horizon.

Troisième...?

Autre "keyword" des métas :

"Référencement manuel de votre site dans les annuaires".

Re-plouf.

Voilà donc un référenceur qui nous promet de nous placer dans la première page des résultats et qui ne parvient pas à le faire pour lui-même.

Maintenant, se pose la question des données personnelles, un thème cher au coeur de Kitetoa.com (oui, même les sites Web on un coeur).

Le mail envoyé par le patron de l'agence me propose de me désabonner. Pourquoi pas ? Sauf que dans ce cas, je veux être certain de ne pas voir mes données circuler sur le Web sans protection. Du coup, il me semble logique de regarder de près le site qui héberge la liste de désabonnement.

Et là, je me dis que c'est mal parti. Je ne suis pas informaticien, mais le fait que cette page soit accessible dans un bête navigateur ne m'inspire pas grande confiance.

0 Commentaires
Une info, un document ? Contactez-nous de façon sécurisée