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Édito
par Antoine Champagne - kitetoa

Ce que nous dit l'humour noir des dirigeants américains

Le monde ne va pas très bien. Les problèmes économiques, de guerre, les tragédies comme le naufrage de Lampedusa eclipsent assez logiquement deux événements qui se sont déroulés aux Etats-Unis ces derniers jours. Prenons tout de même le temps de nous y attarder. Non pas sur leur existence, mais sur ce qu'ils disent des protagonistes. Souvenez-vous... Ils scandaient "Hope", "Yes he can", ils attendaient une salutaire révolution de la pensée après les années noires de George Bush...

Le monde ne va pas très bien. Les problèmes économiques, de guerre, les tragédies comme le naufrage de Lampedusa eclipsent assez logiquement deux événements qui se sont déroulés aux Etats-Unis ces derniers jours. Prenons tout de même le temps de nous y attarder. Non pas sur leur existence, mais sur ce qu'ils disent des protagonistes. Souvenez-vous... Ils scandaient "Hope", "Yes he can", ils attendaient une salutaire révolution de la pensée après les années noires de George Bush... Les Américains sont servis. Leur président a multiplié les attaques par drones à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan, reléguant George Bush au rang d'amateur. Le nombre des victimes civiles, enfants compris, s'est envolé en conséquence. Nous n'aborderons pas le scandale de la NSA ni la prison de Guantanamo ou ses petites soeurs. Restons sur les drones.

Il y a quelques années, Barack Obama avait fait preuve d'une forme d'humour étonnante. Il avait expliqué que les Jonas Brothers, sorte de chanteurs, risquaient bien de se faire descendre par des drones Predator car les filles du président en étaient folles.

C'est drôle, non ? Les attaques de drones, c'est tellement sympa, que l'on peut même en faire de jolis graphiques. Mais vous allez voir, c'est tout de suite moins rigolo.

Deuxième événement du même tonneau, la plaisanterie à deux voix lors du "Security Summit 2013", organisé par le Washington Post. Michael Hayden, ancien patron de la CIA et le représentant Mike Rogers ont parlé d'Edward Snowden. Le second a expliqué que Snowden sur la liste des prétendants au prix Nobel de la paix, ce n'était pas une bonne idée. Lui, il l'aurait vu sur un "autre type de liste".  Comprenez une "kill list". Ce à quoi l'ancien patron de la CIA a répondu : "je peux vous aider pour cela".

Marrant non ?

Ces deux micro-événement en disent long sur ce que sont devenus ceux qui veulent nous gouverner. Des personnes exerçant de hautes responsabilités plaisantent avec leur pouvoir de faire tuer des gens. Avec des attaques par drones ou via des services spéciaux dont le mandat serait d'assassiner des gens partout dans le monde. Ce pouvoir est déjà contestable. Mais parvenir à en plaisanter alors que l'on parle de la mort réelle d'êtres humains, souvent des enfants, laisse perplexe.

Tuer à la demande leur semble tellement naturel, entré dans les moeurs, qu'ils en viennent à en plaisanter.

 

 

 

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