Ce président et ce gouvernement disent n'importe quoi

Ils ont vraiment la "Eagle Vision", nos dirigeants. Depuis des années, tous les experts savent que la zone euro va dans le mur, que les marchés ont pris le pouvoir et que quoi que fassent les politiques, le secteur de la finance va pratiquer la politique de la terre brûlée, qu'il va tout ratiboiser jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Après nous le déluge.

Ils ont vraiment la "Eagle Vision", nos dirigeants. Depuis des années, tous les experts savent que la zone euro va dans le mur, que les marchés ont pris le pouvoir et que quoi que fassent les politiques, le secteur de la finance va pratiquer la politique de la terre brûlée, qu'il va tout ratiboiser jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Après nous le déluge. Et contre vents et marées, les politiques continuent de tenter de "rassurer les marchés", les journalistes financiers continuent de croire que le énième plan de sauvetage de l'euro va marcher, qu'il a enfin "rassuré les marchés"... On ne peut pas rassurer des marchés parce que les marchés carburent au risque. Pas de risque ? Pas de bénéfices. La dernière blague concerne les annonces mirobolantes de Merkelozy : plus de convergence budgétaire. Enfin, l'Europe est sauvée jubilent les commentateurs bien peu éclairés et qui n’apprennent rien de l'histoire récente. Patatras, Standard and Poor's annonce que tous les pays de la zone seront mis sous surveillance négative. Mieux... La note de la France risque de descendre de deux crans. Corolaire évidente, la note du FESF est également mise sous surveillance. Le FESF, l'un des outils de stabilisation des marchés... Caramba ! Encore raté. Tout est à refaire.

Et comme à chaque fois, Reflets s'interroge : quel lapin vont-ils bien pouvoir sortir de leur chapeau la prochaine fois ?

Jusqu'ici, nous avions le temps de commenter le plan sorti du chapeau, histoire de dire qu'il aurait un temps de vie très court. Pas cette fois. Trop court, nous n'avons pas eu le temps d'écrire le papier.

Mais a posteriori, il faut relire les récentes déclarations de nos dirigeants, qui ont, nous allons le voir, une vision particulièrement perspicace de l'avenir.

Premier point, François Baroin, ministre de l'Economie, et qui a probablement les mêmes compétences que nous pour être à ce poste, nous explique fin novembre qu'il n'y aura pas de troisième plan de rigueur.

Bien vu. Parce qu'avec ce qui se prépare, ce n'es pas un troisième qu'il y aura, mais un quatrième, puis un cinquième, puis...

Bref.

Sur ce point, il était rejoint par la ministre du Budget, Valérie Pécresse, qui le paraphrasait : Pas de plan d'austérité budgétaire car "La croissance est ralentie mais elle existe encore, c'est pour cela qu'il faut qu'on la soutienne. Aujourd'hui nous avons un budget qui est crédible, sincère".

Sincère peut-être, mais crédible...

Toujours sur la vision long terme, on peut aussi évoquer l’inénarrable Henri Guaino, nègre et conseiller spécial de Nicolas Sarkozy qui expliquait doctement en septembre 2007 : "il n'y a absolument aucun plan caché de rigueur pour les Français". Anéfé©...

Dans le même genre mais un peu moins visionnaire, puisque l'on est là dans des délais beaucoup plus courts, la semaine dernière, la Tribune annonçait que Standard & Poor's allait placer sous surveillance négative la France. Et que nous à dit notre premier ministre qui sait de quoi il parle ?

François Fillon a jugé mardi totalement infondées les informations de presse prêtant à l'agence de notation Standard & Poor's l'intention de placer prochainement sous perspective négative le AAA français. "Je peux vous dire que La Tribune raconte n'importe quoi"

Tellement n'importe quoi que la semaine suivante, Standard and Poor's annonçait cette mise sous surveillance avec perspective négative.

Pour dans deux mois, sur le plan macro-économique, ils voient quoi nos experts politiques avec leur vision d'aigle ? Une croissance à deux chiffres, un excédent budgétaire ?

Chez Reflets on se retient de vous dire que François Fillon, Nicolas Sarkozy et les ministres variés, racontent... vraiment... "N'importe quoi"