Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

BHL chef de gang ?

Etonnante déclaration lue sur le site d'Europe 1 : "Mon site, La Règle du jeu , diffuse le message suivant : "Hackers de tous les pays, unissez-vous, continuez à hacker et bloquer les sites officiels de Ben Ali", le président tunisien, a lancé, jeudi dans Europe 1 Soir, Bernard Henri-Lévy ajoutant : "L'attitude de la France vis-à-vis de la situation en Tunisie est indigne". Si cet appel est réel (pas vu sur le site de Bernard Henri-Levy), il est assez intéressant.

Etonnante déclaration lue sur le site d'Europe 1 :

"Mon site, La Règle du jeu , diffuse le message suivant : "Hackers de tous les pays, unissez-vous, continuez à hacker et bloquer les sites officiels de Ben Ali", le président tunisien, a lancé, jeudi dans Europe 1 Soir, Bernard Henri-Lévy ajoutant : "L'attitude de la France vis-à-vis de la situation en Tunisie est indigne".

Si cet appel est réel (pas vu sur le site de Bernard Henri-Levy), il est assez intéressant. Le philosophe lancerait ainsi un appel public pour que des petites mains réalisent une action durement réprimée par le code pénal Français :

Article 323-1

Le fait d'accéder ou de se maintenir, frauduleusement, dans tout ou partie d'un système de traitement automatisé de données est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30000 euros d'amende. Lorsqu'il en est résulté soit la suppression ou la modification de données contenues dans le système, soit une altération du fonctionnement de ce système, la peine est de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende. Article 323-2

Le fait d'entraver ou de fausser le fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende.

Article 323-3 Le fait d'introduire frauduleusement des données dans un système de traitement automatisé ou de supprimer ou de modifier frauduleusement les données qu'il contient est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende. Article 323-4

La participation à un groupement formé ou à une entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d'une ou de plusieurs des infractions prévues par les articles 323-1 à 323-3-1 est punie des peines prévues pour l'infraction elle-même ou pour l'infraction la plus sévèrement réprimée.

Article 323-5

Les personnes physiques coupables des délits prévus au présent chapitre encourent également les peines complémentaires suivantes : 1° L'interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, des droits civiques, civils et de famille, suivant les modalités de l'article 131-26 ; 2° L'interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d'exercer une fonction publique ou d'exercer l'activité professionnelle ou sociale dans l'exercice de laquelle ou à l'occasion de laquelle l'infraction a été commise ; 3° La confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction ou de la chose qui en est le produit, à l'exception des objets susceptibles de restitution; 4° La fermeture, pour une durée de cinq ans au plus, des établissements ou de l'un ou de plusieurs des établissements de l'entreprise ayant servi à commettre les faits incriminés ; 5° L'exclusion, pour une durée de cinq ans au plus, des marchés publics ; 6° L'interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d'émettre des chèques autres que ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont certifiés ;

7° L'affichage ou la diffusion de la décision prononcée dans les conditions prévues par l'article 131-35.

Indignons-nous, disait Stéphane Hessel. Fort bien. Les événements en Tunisie sont un vrai bon sujet d'indignation. On peut même peut-être imaginer que dans de tels cas, la désobéissance civile est justifiée, un piratage des serveurs Tunisiens pouvant être envisagé.

Toutefois, dans ce cas, si c'est l'opinion du Philosophe, qu'il n'hésite pas à assumer lui-même les risques juridiques au lieu d'appeler des script kiddiots à se mettre dans une situation dont ils ne mesurent pas les répercussions possibles. N'oublions pas que notre ministre des affaires étrangères, MAM, est prête à envoyer la police anti-émeutes française en Tunisie. C'est dire si l'attaque des serveurs Tunisiens pourrait être mal perçue par les autorités françaises...

En outre, BHL, qui a une parfaite maîtrise des nouvelles technologies, n'est pas sans savoir que lorsque l'on génère un DDoS sur une partie du réseau d'un pays, on a toutes les chances de pénaliser du même coup les utilisateurs légitimes, en l'espèce, les démocrates tunisiens qui tentent tant bien que mal de faire sortir l'information sur ce qui se passe en Tunisie, en utilisant Internet.

Moralité de cette histoire ?  Avoir une chemise ouverte et les cheveux dans le vent ne rend pas plus intelligent.

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