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Édito
par Antoine Champagne - kitetoa

Monde de merde...

Bienvenue dans un avenir très incertain

Les petits signes se multiplient... Nous allons vers un monde de merde, comme disait George Abitbol. Espérons que nos enfants feront mieux que nous...

George Abitbol - D.R. - D.R.

Trump aux Etats-Unis, Salvini en Italie, Erdoğan en Turquie, Duterte aux Philippines, Orbán en Hongrie, Duda en Pologne, Poutine en Russie, on pensait que l'extrême-droite, le populisme rance avaient fait le plein. Eh bien non... Voilà que le Brésil élit Bolsonaro. Un nostalgique de la dictature militaire qui a plombé le pays de 1964 à 1985. Selon Bolsonaro, « L'erreur de la dictature a été de torturer sans tuer. » On ne peut pas lui reprocher de ne pas être clair :« Oui, je suis favorable à une dictature ! Nous ne réglerons jamais les problèmes de la nation avec cette démocratie irresponsable ! »

Un truc à la mode visiblement, ce truc de l'homme « fort », « autoritaire ». Il y a quelques jours l'Ifop sondait les français avec cette question : « Certains pensent que la France doit se réformer en profondeur pour éviter le déclin mais qu’aucun homme politique élu au suffrage universel ne disposera plus du pouvoir nécessaire pour mener à bien ces réformes et que dans ce cadre, il faudrait que la direction du pays soit confiée à un pouvoir politique autoritaire, quitte à alléger les mécanismes de contrôle démocratique s’exerçant sur le gouvernement. Etes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec cette opinion ? » Surprise, 40% des sondés répondent par l'affirmative...

A ce stade, on serait tenté de se résigner... Les électeurs ont les dirigeants qu'ils méritent...

La multiplication des « fascistes » à la tête de pays jusque-là démocratiques donne l'occasion aux commentateurs de commenter. Pour les uns, il faut y voir le résultat des actions d'une sorte de caste politique, soit corrompue, soit impuissante face aux bouleversements induits par la mondialisation débridée. Pour les autres, Le vote fasciste serait un « cri » que les dirigeants n'entendent pas.

Un peu comme une bonne partie de la presse qui fait la sourde oreille et persiste à appeler ces nouveaux élus des « antisystèmes ». Est-ce que l'on est « antisystème » lorsque l'on estime que « L'erreur de la dictature a été de torturer sans tuer. » ? Quand on affirme « Le Brésil au-dessus de tout et Dieu au-dessus de tous » ? Ou plutôt tendance facho décomplexé ?

La Une du Figaro au lendemain de l'élection de Jair Bolsonaro - Copie d'écran - CC
La Une du Figaro au lendemain de l'élection de Jair Bolsonaro - Copie d'écran - CC

Peut-on nier qu'une caste s'est appropriée le pouvoir du peuple ? Non. Peut-on nier que cette caste n'aspire au pouvoir que pour se l'approprier à son plus grand bénéfice et à celui de quelques milliardaires ? Non. Pour autant, le « dégagisme », nouveau mot à la mode, doit-il s'appliquer à cette caste ET au système démocratique ? Doit-on remplacer les membres de cette caste par des fascistes ? Non. « La démocratie est le pire des régimes - à l'exception de tous les autres déjà essayés dans le passé. », disait Winston Churchill. Nos dirigeants sont sans doutes les pires, à l'exception des fascistes qui aspirent à le devenir et y parviennent de plus en plus. Tous rivalisent d'inventivité pour diviser les populations et polariser les débats, espérant en récolter un bénéfice électoral. Quand le gouvernement français ouvre son clip appelant au vote aux européennes par cette question : « Immigration, maîtriser ou subir », il ne fait rien d'autre que polariser un débat, et attiser la haine.

Clip du gouvernement français appelant à voter lors des élections européennes
Clip du gouvernement français appelant à voter lors des élections européennes

La faculté d'Emmanuel Macron à démontrer qu'il s'est accaparé le pouvoir, tout le pouvoir, au profit de quelques uns et les paris économiques et financiers qu'il fait, risquent bien de déboucher sur une situation catastrophique pour le pays. Non pas que la France courre à sa ruine, mais la prochaine présidentielle pourrait apporter son lot de surprises. De fait, l'explosion en vol de la droite comme de la gauche lors de la dernière élection présidentielle ne laisse plus grand choix aux électeurs. Ils ont testé la droite (RPR, UMP), la gauche (PS, PC), il ne leur reste guère qu'une seule formation qui n'ait pas été « testée »... Selon la nouvelle tendance à la mode, le « dégagisme » en France lors de la prochaine élection présidentielle, devrait, en toute logique bénéficier au FN RN. N'en déplaise aux Mélenchonistes qui défendent leur Lider Maximo contre vents et marées, le peuple de France a toujours penché à droite et rares ont été les incursions de la gauche sous la cinquième république, si tant est que Mélenchon soit de gauche...

Monde de merde...

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