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Dossier
par Antoine Champagne - kitetoa

Manifestation des gilets jaunes à Paris le 16 novembre 2019 - Acte 53

Le mouvement a un an

L'anniversaire du mouvement des gilets jaunes a été marqué par une répression frénétique et beaucoup de casse. Les manifestations n'ont même pas pu s'ébranler.

Porte Champerret le 16 novembre au matin - © Reflets

Deux manifestations étaient prévues ce samedi 16 novembre, pour marquer le premier anniversaire du mouvement des gilets jaunes. L'une partait le matin de la porte Champerret, l'autre de la place d'Italie à 14h. Aucune manifestation n'a pu démarrer. deux lieux, deux cas différents, un même résultat.

Porte de Champerret, quelques manifestants ont tenté de descendre sur le boulevard périphérique. Tentative de courte durée, la police y mettant fin rapidement. Mais ce mouvement a servi de prétexte pour déclencher des tirs de lacrymogènes sur le reste de la manifestation qui avait à peine eu le temps de commencer à se former. Les forces du désordre de l'ordre on ainsi pu briser le groupe en dizaines de petits groupes qui se sont éparpillés, noyés sous les lacrymogènes.

Il ne s'agissait pas ici de s'opposer à des mouvements de casse ou des désordres. L'usage de gaz était massif et totalement inexplicable dans la plupart des cas. C'est toujours mieux que le LBD, mais in fine, la manifestation n'a jamais pu démarrer. Elle est tout simplement morte avant d'avoir pu commencer.

Nous avons suivi un petit groupe jusqu'à la place d'Italie. Les gilets jaunes avec qui nous avons pris le métro pensaient s'intégrer à la deuxième manifestation à défaut d'avoir pu participer à la première. Peine perdue.

Sur la place d'Italie, à une heure, il y a déjà des traces d'affrontements. La police utilise aussi des masses de gaz lacrymogène et organise une nasse. Personne ne peut sortir de la place. A l'intérieur de la nasse, des black bloc organisent les destructions de mobilier urbain, de la devanture d'une agence bancaire HSBC. Des feux sont allumés tout autour de la place.

"Ils ont réussi à transformer tout un pays en black bloc", lance un manifestant.

La manifestation prévue au départ de la place d'Italie n'aura pas lieu. La nasse est fermée. Elle tiendra jusqu'en milieu d'après-midi. Brisée tout à coup, la place se vide. Dans le lot des manifestants qui s'enfuient après avoir essuyé des tombereaux de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes, peut-être des balck bloc, mais surtout beaucoup de gilets jaunes lambda. La foule en fuite sera indistinctement visée massivement par des gaz lacrymogènes. On croise une jeune femme en pleurs avec son compagnon. Elle a été matraquée dans les côtes.

De nombreux blessés ont été évacués au fil de l'après-midi.

Peu à peu des petits groupes se forment et partent en mini-manifestations sauvages dans Paris. On en retrouve quelques uns à Bastille. Dans le même temps, des heurts ont eu lieu aux Halles. Mais nous n'avons pas pu y assister.

Cette journée est une nouvelle illustration de la problématique de la poule et de l'oeuf. On peut raisonnablement se poser la question : la gestion du maintien de l'ordre sous Christophe Castaner, très violent et souvent complètement irrationnel, contribue-t-elle à faire monter la tension ? Aujourd'hui, les forces de l'ordre ont reçu toutes sortes de projectiles trouvés sur les chantiers en cours place d'Italie. Y compris d'énormes pavés de plusieurs kilos. Le cercle nasse, lancer de projectiles, riposte a fonctionné à plein. Pourquoi la préfecture a-t-elle autorisé un départ de manifestation sur une place en plein chantier ? Alors qu'elle avait refusé d'autres parcours... Mystère.

Dès le matin, les voltigeurs s'assurent que l'action prévue sur le périphérique Ouest n'aura pas lieu. - © Reflets
Dès le matin, les voltigeurs s'assurent que l'action prévue sur le périphérique Ouest n'aura pas lieu. - © Reflets

Il y avait une "Ma" en cours... - © Reflets
Il y avait une "Ma" en cours... - © Reflets

La manifestation porte de Champerret fera 30 mètres avant d'être noyée sous les gaz lacrymos - © Reflets
La manifestation porte de Champerret fera 30 mètres avant d'être noyée sous les gaz lacrymos - © Reflets

Porte de Champerret, les forces de l'ordre sont très tendues alors que les manifestants ne le sont pas encore... - © Reflets
Porte de Champerret, les forces de l'ordre sont très tendues alors que les manifestants ne le sont pas encore... - © Reflets

Après les gaz, les charges... - © Reflets
Après les gaz, les charges... - © Reflets

En route pour la place d'Italie - © Reflets
En route pour la place d'Italie - © Reflets

Sur place la situation est encore à peu près calme - © Reflets
Sur place la situation est encore à peu près calme - © Reflets

Mais très vite les esprits s'échauffent  - © Reflets
Mais très vite les esprits s'échauffent - © Reflets

La devanture de la banque HSBC est détruite - © Reflets
La devanture de la banque HSBC est détruite - © Reflets

Les forces de l'ordre sont rapidement présentes devant la banque... - © Reflets
Les forces de l'ordre sont rapidement présentes devant la banque... - © Reflets

El Che - © Reflets
El Che - © Reflets

Sans dessus dessous... - © Reflets
Sans dessus dessous... - © Reflets

Dans un nuage de lacrymos, ce marchand de merguez se penche sur l'odeur des saucisses, plus appétissante. - © Reflets
Dans un nuage de lacrymos, ce marchand de merguez se penche sur l'odeur des saucisses, plus appétissante. - © Reflets

Tout part en fumée. Sans discernement. - © Reflets
Tout part en fumée. Sans discernement. - © Reflets

Entre les odeurs de lacrymos et celles du plastic qui brûle... - © Reflets
Entre les odeurs de lacrymos et celles du plastic qui brûle... - © Reflets

Un policier blessé - © Reflets
Un policier blessé - © Reflets

Le fameux camion rose a été repeint  - © Reflets
Le fameux camion rose a été repeint - © Reflets

Le LBD, toujours très présent, mais moins utilisé qu'il y a un an. - © Reflets
Le LBD, toujours très présent, mais moins utilisé qu'il y a un an. - © Reflets

Message personnel - © Reflets
Message personnel - © Reflets

Quand soudain... - © Reflets
Quand soudain... - © Reflets

Stūpa - © Reflets
Stūpa - © Reflets

Les gilets jaunes polis - © Reflets
Les gilets jaunes polis - © Reflets

Manu, rien n'a changé en un an... - © Reflets
Manu, rien n'a changé en un an... - © Reflets

Restes d'affrontements - © Reflets
Restes d'affrontements - © Reflets

Message à caractère informatif - © Reflets
Message à caractère informatif - © Reflets

Surveillance des manifestants avec un drone  - © Reflets
Surveillance des manifestants avec un drone - © Reflets

En bas d'une avenue qui monte vers la place d'Italie, ça chauffe aussi. Une grosse centaine de personnes harangue les forces de l'ordre qui nassent, en haut. - © Reflets
En bas d'une avenue qui monte vers la place d'Italie, ça chauffe aussi. Une grosse centaine de personnes harangue les forces de l'ordre qui nassent, en haut. - © Reflets

Arrestation musclée. - © Reflets
Arrestation musclée. - © Reflets

Dégradations - © Reflets
Dégradations - © Reflets

A la Bastille, les lacrymos pleuvent aussi - © Reflets
A la Bastille, les lacrymos pleuvent aussi - © Reflets

Les forces de l'ordre démontent les barricades. - © Reflets
Les forces de l'ordre démontent les barricades. - © Reflets

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