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par Antoine Champagne - kitetoa

Armes numériques : l'Europe reprend d'une main ce qu'elle donne d'une autre

Pour ceux qui pensaient que l'Europe allait servir de rempart à la diffusion d'armes numériques, la récente annonce de Bruxelles devrait faire l'effet d'une douche froide. La Commission vient de lancer un appel d'offres pour un montant de 50 millions d'euros afin de créer un centre européen de recherche en matière de cyber-sécurité.

Corentin Béchade - CC BY-SA 4.0

Pour ceux qui pensaient que l'Europe allait servir de rempart à la diffusion d'armes numériques, la récente annonce de Bruxelles devrait faire l'effet d'une douche froide. La Commission vient de lancer un appel d'offres pour un montant de 50 millions d'euros afin de créer un centre européen de recherche en matière de cyber-sécurité. Sur le papier, cela semble assez logique : Bruxelles veut améliorer et rassembler des savoir-faire disparates et favoriser une autonomie européenne dans ce domaine :

Il y a un besoin urgent d'augmenter les investissements dans les avancées technologiques qui peuvent rendre le marché unique plus sûr sur le plan cyber et de venir à bout de la fragmentation des capacités de recherche de l'UE. L'Europe doit maîtriser les technologies de cyber-sécurité, depuis les composants jusqu'à un éco-système interconnecté d'IoT de confiance et à des logiciels pouvant se réparer seuls. Les industries européennes doivent être soutenues et équipées avec les meilleures technologies et compétences pour développer des produits et services de sécurité innovants et pouvoir se protéger contre les cyber-attaques.

C'est beau comme du snake oil d'un membre d'Hexatrust.

Mais c'est dans les détails que le diable se niche :

"Common research, development and innovation in next generation industrial and civilian cybersecurity technologies ( including dual-use ), applications and services; focus should be on horizontal cybersecurity technologies as well as on cybersecurity in critical sectors (e.g. energy, transport, health, finance, eGovernment, telecom, space, manufacturing);"

"Une recherche commune, le développement et l'innovation de cyber-technologies industrielles et civiles, y compris à double usage (...)"

Et Bruxelles recommande de faire travailler en commun les centres de recherche universitaires et le secteur privé, ce qui, pour les lecteurs de Reflets n'est pas une nouveauté : Qosmos est une spin-off (sous-produit, ndlr) de L'université Pierre et Marie Curie. Elle a bénéficié tout comme Amesys de soutiens financiers de l'État français. Du dual-use avec l'aide de l'Europe, ça devrait dépoter...

 

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