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par Antoine Champagne - kitetoa

Allez Paulo, tu reprendras bien un peu d'austérité ?!

C'est marrant. Paulo se crève au boulot, il a des perspectives de retraite assez pourries, il passe son temps à lutter pour survivre et n'en a plus pour cultiver son esprit. Et pourtant, Paulo va voter pour le candidat de droite extrême qui l'a mené là où il est. Ou peut-être, pour le candidat de gauche libérale qui l'a aussi mené là où il est. Au premier tour, il a peut-être voté pour l'extrême-droite qui ne le mènera nulle part ou pour l'extrême gauche qui le mènera à la catastrophe aussi.

C'est marrant. Paulo se crève au boulot, il a des perspectives de retraite assez pourries, il passe son temps à lutter pour survivre et n'en a plus pour cultiver son esprit. Et pourtant, Paulo va voter pour le candidat de droite extrême qui l'a mené là où il est. Ou peut-être, pour le candidat de gauche libérale qui l'a aussi mené là où il est. Au premier tour, il a peut-être voté pour l'extrême-droite qui ne le mènera nulle part ou pour l'extrême gauche qui le mènera à la catastrophe aussi. Paulo n'a pas compris un truc.

Observons l'évolution du système capitaliste. Dérégulé à ne plus en pouvoir, le système financier s'auto-régule. Un vrai bonheur. Avant, il pouvait chasser lorsqu'il avait décroché son permis de chasse. Et en plus, on lui disait avec quelles armes il pouvait partir. Et ces armes étaient des armes légères. Depuis le début des années 80 et la dérégulation (en France, grâce aux socialistes, paradoxalement), le système financier chasse à coup de bombes atomiques. En termes de cadavres, ça rapporte gros. Mais ça fait aussi des dégâts. De gros dégâts.

Surtout, ça génère des crises. Sortes de purges. A trop chasser, on attrape des indigestions.

Il faut donc un remède.

Fastoche.

Un peu d'"austérité" et ça repart. Alors bien sûr, Paulo, qui parfois peut être très con, croit que la potion est appliquée à celui qui est tombé malade à force de trop bouffer de cadavres. Mais non, la potion amère, c'est lui qui doit la boire. Et Paulo la boit parce qu'avec un flingue sur la tempe, on boirait n'importe quoi.

Le système financier se gave à ne plus savoir quoi faire de ses milliards, puis se plante, crée des crises qui impactent tout le monde et in fine, impose aux Etats d'appliquer des plans d'austérité qui touchent uniquement les populations. Surtout pas lui.

Pendant que Paulo se serre la ceinture et parfois, en Grèce par exemple, n'a plus de quoi nourrir ses enfants, d'autres se battent à coups de bouteilles de champagne à plus de mille euros sur des plages privées à Ibiza ou à Saint-Tropez. Que voulez-vous, c'est la crise, on ne peut plus faire de bastons à coups de boites de caviar.

Paulo, il la sifflerait au lieu de la balancer sur son voisin, la bouteille de champagne. Au moins, il pourrait oublier un peu en noyant son chagrin et sa colère dans l'alcool.

Le changement ? C'est maintenant !

Il paraît que le changement c'est maintenant. Mais qu'est-ce qui va changer exactement ? En matière macro-économique, rien. La catastrophe qui vient sera la même, que le programme de Nicolas Sarkozy soit appliqué ou celui de François Hollande .

Alors, pourquoi voter pour l'un ou pour l'autre ?

Peut-être parce qu'à force d'être dans le conflit permanent avec tout le monde, Nicolas Sarkozy a généré des conflits, de la violence et a miné le contrat social qui nous unit. Les dernières semaines de son quinquennat sont un condensé de cette violence et de ses conséquences. Violence contre les syndicats, contre les journalistes, contre la gauche, contre les étrangers. À tel point que les gens qui l'écoutent se mettent à appliquer à la lettre ses discours et molestent désormais les journalistes dans les meetings UMP.

Un changement est nécessaire, c'est une évidence. Un changement de comportement. Quelqu'un qui ne traite plus ses compatriotes de "pov'cons". Qui inspire à chacun le respect de son voisin parce que l'autre, c'est nous. Quelqu'un qui ne soit pas la risée du reste du monde. Quelqu'un qui réfléchisse avant d'agir.

L'avenir montrera peut-être si François Hollande est cet homme là. Rien ne permet de l'affirmer à ce stade. Ce qui est certain, en revanche, c'est que les déceptions pourront être à la hauteur des espérances. Et aujourd'hui, les espérances sont  grandes.

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