Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Thibault Dietlin

Adobe se tire une balle dans le pied, un terrain propice aux logiciels libres ?

Suite à l'annonce de Shantanu Narayen (patron d'Adobe NDLR) datant de mai 2011, Adobe a sorti sa nouvelle mouture Creative Cloud (en vente depuis le 17 juin 2013) remplaçant désormais les versions « boîte » et « téléchargeable » de ses fameuses suites CS (CS6 étant la dernière en date). Côté développement cette version Cloud sera mise à jour à raison d'une fois par an.

Suite à l'annonce de Shantanu Narayen (patron d'Adobe NDLR) datant de mai 2011, Adobe a sorti sa nouvelle mouture Creative Cloud (en vente depuis le 17 juin 2013) remplaçant désormais les versions « boîte » et « téléchargeable » de ses fameuses suites CS (CS6 étant la dernière en date). Côté développement cette version Cloud sera mise à jour à raison d'une fois par an. Il faudra débourser entre 61 €/mois et 86 €/mois selon le type de licence (particulier, entreprise, éducation) et ce pour un contrat d'un an minimum non résiliable.

Par expérience, la majeure partie des structures d'enseignement public achètent une unité pour un ordinateur et déploient une version crackée sur le reste de leur parc informatique faute de budget. Adobe, qui jusqu'à maintenant, laissait trainer des numéros de série et des versions d'évaluation de 30 jours crackables Web (pour habituer les étudiants afin qu'ils maîtrisent uniquement les logiciels brandés Adobe) semble pourtant faire volte-face. Cela me rappelle, la politique, il y a une dizaine d'années, de l'entreprise Quark qui fournissait le logiciel de PAO le plus utilisé au monde : XPress, totalement éclipsé du marché par InDesign, bien que XPress soit plus pointu et plus fonctionnel qu'InDesign.

Utilisateur de logiciels open source de pré-presse depuis 2006, je me plais à croire que Gimp, Inkscape ou encore Scribus ont, dans cette conjoncture, une véritable chance de sortir de l'ombre, se démocratiser auprès des boîtes de communication, des écoles d'art, etc. Ne pouvant plus utiliser, à moyen terme, de logiciels crackés ni même régulariser leurs situations. Il est vrai cependant que la plupart des utilisateurs Adobe ont du mal à se passer de leurs habitudes.

Souvent la faute à l'interface graphique (Scribus, Fontforge, Gimp) bien que dans le cas Gimp un fork a été tenté Gimpshop, le manque du mode colorimétrique CMJN natif dans Gimp et Inkscape (le plug-in de Gimp « Separate » étant peu user-friendly), le manque de gestion de teintes Pantone dans Inkscape et Scribus... Il est certain que ces petits défauts/manques sont à priori insignifiants, mais ce sont précisément ces exemples qui découragent le plus grand nombre de professionnels de l'image à passer aux logiciels libres et pourtant je n'inclus pas le changement d'OS dans le pack.

On dirait bien que le temps tourne (enfin) et qu'il est plus que jamais temps de rafraîchir la vitrine des logiciels libres pour mieux les promouvoir auprès des publics frileux.

0 Commentaires
Une info, un document ? Contactez-nous de façon sécurisée