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par Antoine Champagne - kitetoa

2017 : la présidentielle de tous les dangers

Avis de gros temps sur le paysage politique... La présidentielle qui s'annonce sera peut-être celle du tournant. Même si personne ne veut y croire, histoire de conjurer le sort, elle pourrait être celle de l'accession au pouvoir du FN. Avec un tel niveau de mécontents, de déçus de la politique en général, de personnes dépitées par le retour de Nicolas Sarkozy qui avait promis de ne plus jamais faire de politique... Qui sait, on pourrait assister à un phénomène  d'abstention massive.

Avis de gros temps sur le paysage politique... La présidentielle qui s'annonce sera peut-être celle du tournant. Même si personne ne veut y croire, histoire de conjurer le sort, elle pourrait être celle de l'accession au pouvoir du FN. Avec un tel niveau de mécontents, de déçus de la politique en général, de personnes dépitées par le retour de Nicolas Sarkozy qui avait promis de ne plus jamais faire de politique... Qui sait, on pourrait assister à un phénomène  d'abstention massive. Les seuls électeurs à ne pas s'abstenir étant ceux du Front National, on pourrait, sur un gros malentendu, se retrouver avec Marine Le Pen au pouvoir. Et si cela n'arrivait pas, par chance, cette fois-ci, cela pourrait bien être partie remise, pour la suivante, étant entendu que le président ou la présidente élu(e) fera bien entendu tout pour dégoûter définitivement les citoyens de la politique. Dans la lignée des précédents... Entre affaires, petits arrangements, renvois d’ascenseurs, reniement de leurs promesses, le spectre des possibles est très large et ils excellent dans ce domaine.

Mais pourquoi attendre ? La campagne qui s'annonce sera celle de toutes les abominations. Mieux que papy Voise, le terroriste de Daesh permet toutes les exagérations, tous les renoncements, toutes les aberrations. C'est à qui tapera le plus fort sur les musulmans musulmans fondamentalistes. Pendant que la maison brûle, on devise sur le burkini, pendant que tout s'écroule, on s’époumone sur la lutte contre les ennemis de la liberté que l'on combat à quelques milliers de kilomètres, à grands coups de bombes, qu'étrangement nous n'avons pas, mais ça, c'est encore une autre histoire.

Et puis une campagne présidentielle, c'est aussi l'occasion de régler ses comptes entre meilleurs amis du monde. Et ça, si ça risque d'être drôle pour les journalistes, ce le sera moins pour les électeurs. Les premiers trouveront peut-être des confirmations à leurs soupçons, les seconds continueront de découvrir les petites affaires que les politiques confondent avec l'intérêt public.

Prenez par exemple François Fillon et Nicolas Sarkozy. Le premier était le premier ministre du second et donc celui qui a appliqué la politique de Nicolas Sarkozy pendant cinq ans. François Fillon, c'est par exemple, le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, les peines plancher, le service minimum en cas de grève, l'allègement de l'ISF, le bouclier fiscal pour les plus hauts revenus, la nomination des présidents de chaînes publiques par le président de la république, le report de l'âge de départ à la retraite jusqu'à 67 ans, on en passe. Un fidèle serviteur de Nicolas Sarkozy et de toutes ses lubies, y compris les recherches ADN pour le regroupement familial. Mais là, voyez-vous, François Fillon est en campagne. Du coup, il lance une petite roquette histoire de signifier à son ancien patron qu'il a du lourd en soute :

« Il ne sert à rien de parler d’autorité quand on n’est pas soi-même irréprochable. Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ? »

L'air de rien, il rappelle que Nicolas Sarkozy croule sous les mises en cause et que la justice finira par le rattraper. Mieux, pour qui sait lire entre les lignes, il explique qu'ayant été aux côtés de Nicolas Sarkozy pendant cinq ans, il sait exactement ce que la justice pourrait lui reprocher. A bon entendeur...

Du coup, Nicolas Sarkozy se sent obligé de parler du chômage, de l'économie, du vivre ensemble... Heu non... De rappeler son ancien premier ministre à l'ordre. Et l'ancien président de mettre les points sur les i. :

"Ici, à La Baule, je veux dire avec force qu'il n'y aura pas d'alternance si la campagne des primaires devait continuer sur la base d'un pugilat. Aucune victoire ne se construit sur les divisions. Sur les divisions, on ne construit que la défaite"

En clair, si vous sortez les roquettes, je sortirai les scuds et ce sera mauvais pour tout le monde.

On le voit, ça vole haut et les problèmes des Français sont au coeur des préoccupations des candidats.

Evidemment, cela n'est pas mieux à gauche où tout le monde se déchire sur fond de primaire également. Emmanuel Macron, porté aux nues par la presse, fait l'objet de tirs nourris de la part de l'exécutif. L'ancien ministre de l'économie fait quant à lui tirer sur l'équipe en place par ses factotums.

Pour finir de rappeler aux électeurs que la politique, c'est une affaire sérieuse, que leur avenir dépend d'hommes irréprochables, pour qui le service public est l'unique moteur, les affaires reviennent dans l'actualité. Cahuzac, l'homme qui jurait qu'il n'avait pas de comptes cachés à l'étranger, la lutte contre la fraude fiscale étant au coeur de sa politique, se retrouve aujourd'hui devant un tribunal.

Le Parquet de Paris a quant à lui requis le renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy pour délit de financement illégal de sa campagne présidentielle en 2012, dans l'affaire Bygmalion.

Bref, la campagne sera terrible, révoltante, déprimante. Mais il y a mieux, quel que soit la personnalité élue, ce sera abominable. Avec de telles certitudes, voilà une année qui s'annonce au mieux. Bonne rentrée !

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