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par bluetouff

World War Web : Bougez pas... on va vous montrer à quoi ça pourrait ressembler

Et c'est reparti pour un coup de cyberguerre, tremblez honnêtes gens, la fin du Net est proche ! On aime se faire peur sur Internet. Comme ça gratuitement. Ces amalgames sont dangereux, intellectuellement malhonnêtes...

Et c'est reparti pour un coup de cyberguerre, tremblez honnêtes gens, la fin du Net est proche ! On aime se faire peur sur Internet. Comme ça gratuitement. Ces amalgames sont dangereux, intellectuellement malhonnêtes... à l'image du monceau d'âneries proférées par Matthieu Creux sur Atlantico titrant "World War Web" + AlQaida + terrorisme avec tout ce qui peut se référencer correctement Google pour faire peur au bon père de famille, et glissant dans son URL tout ce que ce spécialiste en SEO pouvait glisser comme absurdités pour passer Panda level 4... on voit fleurir sur la toile un paquet d'articles pointant du doigt une guerre en utilisant ce terme de "World War Web".  C'est quoi au juste ce machin ?

Alors comme ça c'est une "World War Web" ?

Entendre parler de guerre pour ce qui est de l'ordre de la manifestation qui encombre momentanément un boulevard et gêne la circulation, ou de l'ordre d'un tag sur un mur, ça devient vite lourd. Les dommages collatéraux ? Il n'y en a pas plus que les commerçants obligés de fermer leur boutique lors du passage d'un cortège.

Parler de guerre, en plus d'être absurde et lourd, ça légitime une action violente, une action répressive utilisant la force. Le concept de proportionnalité ne parle peut être pas aux grands intellectuels qui hurlent à la guerre, mais chez nous, on envoie pas les chars et les rafales sur une bande de taggers ou sur un cortège de manifestants. Et la cyberguerre, telle que décrite par ces médias, ça fait des cybermorts.

Certes, le phénomène est à l'image du Net (notez que je ne parle pas de "Web"), c'est-à-dire international. Certes, c'est spectaculaire car ça paralyse des sites. Certes, ça coûte de l'argent, mais pas plus (ou si peu) que le nettoyage d'un mur souillé de peinture ou qu'une journée chômée dans un grand groupe au motif d'un mouvement social. Certes, on ne peut pas aller en préfecture déclarer le trajet de la manif... dont acte, pourquoi les pouvoirs publics ne mettraient-ils pas à disposition des internautes un formulaire en ligne sur lequel ces derniers pourraient annoncer leur "trajet" de manifestation et de sit-in ?

Pourquoi faire du Net une exception et hurler à la guerre ou au terrorisme sans même comprendre de quoi il en retourne ?

Le concept de guerre numérique, pour désigner des pieds de nez, c'est stupide. Par pitié arrêtez de parler de cyberguerre. Si une cyberguerre avait vraiment lieu, vous n'en entendriez probablement même pas parler. Anonymous ne s'attaque pas aux systèmes "vitaux", les SCADA au hasard. Pourtant, on commence à avoir une documentation plutôt pas mal fournie là-dessus. Les outils de production industriels, dont nous vous avons parlé déjà depuis un petit moment, ne sont pas la cible d'Anonymous.

Écoutez donc des gens qui savent de quoi ils parlent vous décrire un acte de cyberguerre :

L'ART DE LA CYBERGUERRE por latelelibre

Stuxnet était une sérieuse alerte, une alerte connue du public... nous dirions presque une opération de communication tellement c'était gros.

Et ne croyez surtout pas que mettre la main sur des équipements monitorant du matériel est complexe, des attaques existent bien, des vulnérabilités sont connues, et la communauté s'y intéresse évidemment beaucoup. Et comme tout système informatique, certains sont même en parfait libre accès... des erreurs humaines. Ci-dessous le SCADA du système de contrôle énergétique et d'équipements électriques et électroniques d'un lieu public, quelque part dans le monde... sans protection, aucune.

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