Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par bluetouff

Who's fucking Next ?

Ce matin, c'est PCInpact qui nous apprenait que Claude Guéant revenait à la charge sur la censure de Copwatch, et ce, de manière bien plus violente puisque le ministre a demandé la censure par blocage, non pas des pages, mais de l'intégralité des sites miroirs. Une demande particulièrement choquante, puisqu'elle s'effectuerait au doigt mouillé, sans décision de justice ! Sur simple demande du ministre de la police !

Ce matin, c'est PCInpact qui nous apprenait que Claude Guéant revenait à la charge sur la censure de Copwatch, et ce, de manière bien plus violente puisque le ministre a demandé la censure par blocage, non pas des pages, mais de l'intégralité des sites miroirs. Une demande particulièrement choquante, puisqu'elle s'effectuerait au doigt mouillé, sans décision de justice ! Sur simple demande du ministre de la police ! Numerama explique que la formulation est assez large pour inclure un site de presse qui reprendrait une information du site copwatch, et ainsi se retrouver sous le coup d'une censure par blocage de son nom de domaine ! Odieux ! L'ami Sebsauvage a d'ailleurs reçu une assignation en référé l'invitant au retrait des contenus sous peine de se faire bloquer son domaine. Sebsauvage mirrore aussi Reflets.info, nous nous sentons donc directement concernés. Cependant Reflets.info a une pensée émue pour Claude Guéant quand il découvrira les URL Tor et I2P qui hébergeront bientôt copwatch... bon flamby à toi Claude.

Streisand.meest donc de fait devenu illégal en France. Streisand.me, une initiative de Telecomix, héberge de nombreux sites de défenseurs des droits de l'Homme censurés dans leur pays. Par cette action, Claude Guéant couvre de honte la nation des Droits de l'Homme, une fois de plus.

Députés d'opposition, c'est le moment ou jamais de montrer votre attachement aux valeurs de la République, voilà ce que le ministre de l'intérieur est en train de censurer.

Et puis c'est la CNIL qui en rajoute une couche en s'attaquant au site NosDeputés.fr, l'observatoire citoyen de la vie parlementaire, édité par le collectif Regards Citoyens, un des pionniers hypers actifs de l'Open Data en France. L'OpenData, l'homo-piliticus, il aime surtout quand ça ne le concerne pas. Il a donc passé un petit coup de fil à la CNIL pour lui demander de se prononcer. La CNIL déclare ici que le site est soumis "au respect de la loi informatique et liberté", jusque là rien de choquant, mais que ceci implique, qu'à ce titre, tout parlementaire peut exiger la modification ou le retrait des données le concernant et surtout, concernant son activité publique, dans le cadre de son mandat ! Citoyens, vous avez le droit de voter pour des feignasses mais il ne faut surtout pas que vous le sachiez !

"Les éditeurs de ces sites sont également tenus de respecter les droits d'accès et de rectification que la loi Informatique et Libertés  reconnaît à toute personne physique dont les données font l'objet de traitements. Ils doivent ainsi répondre à l'ensemble des demandes tendant à l'exercice de ces droits par les élus, en particulier de leur droit d'exiger la modification ou la suppression des informations qui sont inexactes, incomplètes ou périmées."

Ainsi tout député pourrait arguer d'une information incomplète ou périmée pour exiger le retrait d'informations pouvant directement influer sur la décision d'un citoyen au moment de passer dans un bureau de vote. C'est assez large pour permettre à tout parlementaire d'exiger la censure de son activité au service des citoyens. Selon la CNIL, NosDéputés est aussi tenu d'informer personnellement chaque parlementaire de son intention de publier des informations le concernant et de déclarer le traitement fait des données.

NosDéputés.fr est en ligne depuis plusieurs années, nous ne pouvons que nous étonner d'une étrange coïncidence : pourquoi la CNIL se réveille t-elle à quelques semaines des élections législatives ?

Demain, il sera trop tard...

« Quand ils sont venus chercher les communistes, _Je n’ai rien dit,__ Je n’étais pas communiste. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, Je n’ai rien dit, Je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les juifs, Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas juif. Quand ils sont venus chercher les catholiques, Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas catholique. Puis ils sont venus me chercher_Et il ne restait personne pour protester. »

Martin Niemöller

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