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Édito
par Yovan Menkevick

Voter, c'est difficile : et si on créait des règles ?

(ben oui quoi, c'est vrai que c'est difficile d'aller voter quand on est pas certain que le type avec la grosse cravate va faire ce qu'il prétend vouloir faire alors qu'il arrête pas de dire qu'il va faire plein de trucs et puis qu'une fois qu'il a été élu il les fait pas ou bien qu'il fait l'inverse. Mais sacré nom d'un p'tit bonhomme, pourquoi qu'il y a pas de règles pour un truc aussi important (parait-il) que des élections présidentielles ?

(ben oui quoi, c'est vrai que c'est difficile d'aller voter quand on est pas certain que le type avec la grosse cravate va faire ce qu'il prétend vouloir faire alors qu'il arrête pas de dire qu'il va faire plein de trucs et puis qu'une fois qu'il a été élu il les fait pas ou bien qu'il fait l'inverse. Mais sacré nom d'un p'tit bonhomme, pourquoi qu'il y a pas de règles pour un truc aussi important (parait-il) que des élections présidentielles ?)

C'est vrai que c'est pas de chance, parce que ça tombe sur lui, et que plein d'informaticiens qui lisent Reflets l'adorent, des fans-boys de l'extrême-centre comme on les appelle. Mais bon, cest juste un exemple, on aurait pu en trouver un autre.

Simplement, comme ça vient de sortir, ben, ça fait une bonne démonstration. De quoi ? De la totale et complète incurie qui caractérise des élections présidentielles en France. Pour faire simple : vous avez des candidats avec des programmes, des électeurs qui votent pour ces candidats parce qu'ils croient que ces programmes comportent plein de choses importantes qui vont faire aller le pays dans le bon sens, enfin dans le sens que ces électeurs trouvent bon. Bien bien. Mais derrière, les candidats n'ont aucune obligation à appliquer leur programme. Aucune. Rien. Peanuts.

Un peu comme si vous passiez un entretien d'embauche, que le recruteur vous demandait : "alors, comme ça vous êtes déveleoppeur Java, et C++ aussi ?" "Ouais, ouais, no problem, j'ai mon diplôme, et puis je maîtrise." "Bien, donc nous vous proposons un CDD de 5 ans comme développeur Java". Le contrat est signé, vous vous pointez au boulot le lundi et un chef de projet vous reçoit : "alors, ça va ? Bon, ben tu commences le dév avec Jérome et Khaled, là dans cette salle, je vais t'expliquer". Vous le regardez, et vous lui dites "Ben ouais, mais, non, en fait. Je sais pas développer en Java, et puis j'ai pas envie, je trouve ça chiant. Je vais faire de l'admin Linux à la place, voilà." Et vous éclatez d'un grand rire. Le chef de projet est un peu vert, mais il ne peut rien faire, il sait que le contrat est signé. Alors un peu dépité, il vous dit :"bon ben la salle serveurs c'est là-bas, dommage, t'avais l'air sympa". Et vous passez tranquillement vos 5 ans à faire de l'admin alors que vous avez été recruté pour du développement Java. C'est pas chouette ? En tout cas ça facilite la vie de pouvoir raconter ce qu'on veut pour être embauché et ensuite de faire autre chose que ce pour quoi on a été embauché.

Alors, pour l'exemple, ce que vous allez voir (et dont vous avez peut être entendu parler), c'est encore mieux. Puisqu'avant même d'avoir eu le job et de ne pas faire ce pour quoi il est embauché pour 5 ans, le candidat en question refuse ses propres propositions contenues dans son propre programme, et finit par les contester. C'est ce qu'on appelle un "homme politique français". Ca ne s'invente pas, c'est redoutable, significatif, affligeant, étonnant, ridicule, inquiétant : les qualificatifs manquent.

En réalité, le mieux c'est de ne pas avoir de programme, comme Sauron, et de balancer des trucs qu'on ne fera jamais. Ou bien, une autre solution : et si il y avait des règles qui obligent un candidat élu à appliquer son programme ? Disons 80% au moins ? Parce que le développeur, lui, il ne peut pas garder son CDD 5 ans si il ne veut pas ou ne sait pas développer, dans le vrai monde…

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