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Édito
par Yovan Menkevick

Un hiatus, sinon rien (#climat)

C'est un fait avéré : ne pas suivre le discours officiel catastrophiste sur le dérèglement climatique est un crime de lèse-majesté. Les détracteurs arrivent avec des lames de rasoir sur le clavier, vous insultent et le plus souvent vous traitent d'imbécile, d'incompétent. Avec toujours, dans leur discours, de la "science". Eux seraient des scientifiques, formés, qui savent ce qu'ils disent, et vous, un imbécile qui ne comprend pas un traître de mot sur le sujet.

C'est un fait avéré : ne pas suivre le discours officiel catastrophiste sur le dérèglement climatique est un crime de lèse-majesté. Les détracteurs arrivent avec des lames de rasoir sur le clavier, vous insultent et le plus souvent vous traitent d'imbécile, d'incompétent. Avec toujours, dans leur discours, de la "science".

Eux seraient des scientifiques, formés, qui savent ce qu'ils disent, et vous, un imbécile qui ne comprend pas un traître de mot sur le sujet. Alors que discuter autour d'une affirmation scientifique est en réalité un exercice tout à fait intéressant et normal, en général. Mais avec le climat, ce n'est visiblement pas le cas. Prenons justement le sujet du "plateau climatique", appelé "hiatus" en langue anglaise. En parler, c'est déchaîner l'indignation des grands défenseurs de la vraie science, des pros du réchauffement. Sauf, que ce hiatus existe bien, est réel, et est reconnu par… le GIEC lui-même. Mais qu'est-ce donc ? Et pourquoi est-ce intéressant de regarder la chose scientifique en question ? Parce que c'est de la science, pas de la politique ou de la religion mâtinée d'idéologie et d'intérêts divers et variés.

Il y a une pause dans le réchauffement depuis 1998

Et les modèles du GIEC se sont fait exploser la tronche. Ils le savent, le reconnaissent, essayent de minorer le phénomène,  mais au final, ils  l'avouent. Le titre de cette section d'unrapport du GIEC de juillet 2013est évocateur : "Modèles climatiques et l'Hiatus dans le réchauffement global de la surface des 15 dernières années". Les modèles n'ont pas donné ce qui était attendu. Ca na pas chauffé comme prévu. C'est très pénible à lire, très obscur, mais chacun peut aller vérifier. La communauté scientifique a donc commencé à chercher à comprendre pourquoi le réchauffement était en "pause", donc très faible, n'augmentait que très très peu depuis 15 ans. Cette information a été donnée au grand public,  de manière toujours… très modérée. On retrouve quelques traces ici ou là dans l'espace francophone : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/le-rechauffement-climatique-s-est-stabilise-depuis-15-ans_1276926.html. Et comme les chercheurs cherchent à savoir, il y a des tentatives d'explications, mais qui ne sont pas encore certaines à 90% : http://www.20minutes.fr/planete/1455593-20141006-climat-eaux-fonds-oceaniques-rechauffent-plus-depuis-2005

Ce sont des questionnements de ce type :

"La température moyenne des eaux froides profondes des océans a cessé d'augmenter depuis 2005, ce qui suscite de nouvelles interrogations chez les chercheurs: pourquoi le réchauffement climatique semble se ralentir ces dernières années malgré l'accroissement des gaz à effet de serre ?" Une des principales hypothèses avancées jusqu'à présent pour expliquer ce paradoxe était que la chaleur accumulée par les océans descendait dans les grandes profondeurs. (…) Mais les scientifiques de la Nasa, au Jet Propulsion Laboratory (JPL) à Pasadena, en Californie (ouest), ont analysé les relevés de température des océans de 2005 à 2013. Ces mesures ont été faites par des satellites, et directement dans les eaux océaniques à l'aide de 3.000 bouées réparties partout dans le monde (…) Ils ont découvert qu'au-dessous de 1.995 mètres il n'y a eu quasiment aucun changement de température durant cette période», ont-ils noté dans leurs travaux publiés dans la revue britannique Nature."

La NASA est aussi sur le coup, et une conférence comme celle-ci, résumée sur leur site, peut donner des informations plutôt intéressantes sur le sujet :

Between 1998 and 2012, climate scientists observed a slowdown in the rate at which the Earth's surface air temperature was rising. While the rise in global mean surface air temperature has continued, between 1998 and 2012 the increase was approximately one third of that from 1951 to 2012.

Entre 1998 et 2012, les scientifiques du climat ont observé un ralentissement de la vitesse à laquelle la température de l'air à la surface de la Terre augmentait. Alors que l'augmentation de la température de l'air de surface moyenne globale a continué entre 1998 et 2012,  cette augmentation était d'environ un tiers de la période 1951-2012.

Bien entendu, du côté NASA, il n'est pas question d'abandonner la thèse officielle, la chaleur est donc certainement quelque part :

"Observations are showing us the planet is still taking up heat, but it is just showing up in a different place"

That different place is the ocean.

"Ces observations nous montrent la planète accumule encore de la chaleur, mais cela doit juste apparaître dans un endroit différent",Cet endroit différent est l'océan.

Rien n'est encore sorti de concret sur l'accumulation de chaleur dans les océans, et d'autres scientifiques pensent que les volcans peuvent être l'une des raisons :

The “warming hiatus” that has occurred over the last 15 years has been caused in part by small volcanic eruptions. Scientists have long known that volcanoes cool the atmosphere because of the sulfur dioxide that is expelled during eruptions. Droplets of sulfuric acid that form when the gas combines with oxygen in the upper atmosphere can persist for many months, reflecting sunlight away from Earth and lowering temperatures at the surface and in the lower atmosphere.

La "pause dans le réchauffement" qui a eu lieu au cours des 15 dernières années a été causée en partie par de petites éruptions volcaniques.Les scientifiques savent depuis longtemps que les volcans refroidissent l'atmosphère en raison de la dioxyde de soufre qui est expulsé pendant les éruptions. Ce sont des gouttelettes d'acide sulfurique qui se forment lorsque le gaz se combine avec l'oxygène dans l'atmosphère supérieure et peuvent persister pendant plusieurs mois, reflétant la lumière du soleil loin de la Terre et l'abaissement des températures à la surface et dans la basse atmosphère.

Revenir à la science ?

Ce qui est intéressant dans cette affaire de "hiatus", c'est de voir — qu'au delà du story-telling terrifiant, relayé en permanence par les mass-médias sur un futur horrible et déterminé par les modèles informatiques [défaillants] des scientifiques au service du GIEC — le climat de la planète, dans son ensemble, ses interactions, n'est pas encore pleinement compris par les sciences qui l'observent. De nombreuses théories se confrontent — loin du public à qui on annonce simplement un monde très difficile à vivre dans 30, 40 ou 50 ans, si "rien n'est fait" — pour tenter de comprendre comment et pourquoi, à certaines périodes, le climat se réchauffe ou se refroidit. Il y avait de grandes inquiétudes sur le réchauffement au pôle nord dans les années… 1920. La glace fondait très fortement. Au point qu'un communiqué de l'US bureau of weather énonça la chose suivante :

"L'Océan Arctique se réchauffe, les icebergs se font de plus en plus rares et dans certains endroits les phoques trouvent l'eau trop chaude. Tous les rapports pointent vers un changement radical des conditions climatiques avec des températures inconnues jusqu'à présent dans la zone arctique. Des expéditions nous rapportent que pratiquement aucune glace n'a été vue au dessus d'une latitude de 81 degrés 29 minutes. D'énormes masse de glace ont été remplacées par des moraines de terre et des pierres tandis qu'en de nombreux endroits, des glaciers bien connus ont entièrement disparu."

Le document (en lien ci-dessus), se trouve sur le site de la NOAA, la National Oceanic and Atmospheric Administration (USA).

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