Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
Édito
par Yovan Menkevick

Rapport du GIEC : c'est reparti pour un tour…

Mais oui, voilà de nouveau la grande propagande française qui se met en marche sur le réchauffement climatique. C'était un changement climatique les quelques dernières années (la chauffe était relativisée par la science), mais c'est redevenu un réchauffement cette année. Il faut dire qu'il semble que ce soit un sacré rapport de la fin du monde qu'ils ont sorti là au Giec ! Oui, il semble…

Mais oui, voilà de nouveau la grande propagande française qui se met en marche sur le réchauffement climatique. C'était un changement climatique les quelques dernières années (la chauffe était relativisée par la science), mais c'est redevenu un réchauffement cette année. Il faut dire qu'il semble que ce soit un sacré rapport de la fin du monde qu'ils ont sorti là au Giec ! Oui, il semble…parce que tous les journalistes qui éructent, invitent, informent à ce sujet n'ont pas lu ce rapport, c'est une certitude. Il faut dire que le machin est un PDF qui pèse le modeste poids de 375 Mo (plus de 1400 pages) et est en anglais. La version de synthèse existe bien en français, celle pour les "décideurs" (pas les citoyens, hein), mais on sait qu'il manque beaucoup de choses dans ces versions. Qu'elles diffèrent pas mal de la version "lourde".

Alors, pourquoi ne pas prendre les gens pour des imbéciles et leur balancer plein d'infos simples, incontestables, avec de la désintox en bonus pour être bien sûr qu'ils ont entendu le message ? C'est ce que fait le site propulsé par la mairie de Paris et l'ADEM, avec tout plein de zolis dessins et des zinfographies très faciles à assimiler. Sauf qu'il manque quelques informations cruciales sur ce site "pédagogique", puisqu'il manque par exemple le degré de confiance de l'information (certitude, fiabilité). Regardons ce que cela donne…

C'est toujours plus chaud ma brave dame !

Ne cherche pas à comprendre citoyen, ça chauffe, ça n'arrête pas de chauffer, c'est grave :

LES TEMPÉRATURES MOYENNES

C’est au travers de l’évolution des températures moyennes que les preuves du changement climatique sont les plus évidentes :

  • La température moyenne mondiale (terre et océans) a augmenté de 0,85°C entre 1880 et 2012.
  • Chacune des trois dernières décennies a été plus chaude que la précédente et que toutes les autres décennies depuis 1850.
  • La décennie 2001-2010 a été la plus chaude de toutes les décennies depuis 1850
  • La période 1983-2012 a probablement été la plus chaude depuis 1400 ans.

Houla, pas cool cette info de l'ADEM-Mairie de Paris. Inquiétant. Troublant. Incontestable. Sauf que ce que le site oublie de dire, c'est que ces infos tirées du rapport de synthèse ont un "degré de confiance moyen". Et ouais. Ce qui donne dans le rapport de synthèse du GIEC (B1, page 3 de la brochure) :

Chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la Terre que toutes les décennies précédentes depuis 1850 (voir figure RID.1). Les années 1983 à 2012 constituent probablement la période de 30 ans la plus chaude qu’ait connue l’hémisphère Nord depuis 1 400 ans (degré de confiance moyen)

Et ça continue comme ça, avec pas mal de choses amusantes comme :

Les reconstructions de la température en surface à l’échelle continentale font apparaître, avec un degré de confiance élevé, des intervalles de plusieurs décennies pendant la période d’anomalie climatique médiévale (années 950 à 1250) au cours desquels la température était, dans certaines régions, aussi élevée qu’à la fin du XXe siècle. Ces intervalles chauds à l’échelle régionale ne se sont pas produits de manière aussi cohérente dans les différentes régions que le réchauffement constaté à la fin du XXe siècle (degré de confiance élevé); {5.5}

Le GIEC avoue que ça a chauffé au moyen-âge, avec un degré de confiance élevé, cette fois-ci. Alors que sur le site ADEM/Mairie de Paris, une partie désintox dit l'inverse  :

LES TEMPÉRATURES MOYENNES GLOBALES SONT AUJOURD’HUI SUPÉRIEURES À CE QU’ELLES ÉTAIENT AU MOYEN-AGE.

Même si dans certaines régions (dans l’Atlantique Nord par exemple) on a observé que les températures au Moyen-Age étaient plus élevées qu’aujourd’hui, si l’on étudie les températures atmosphériques globales, on voit que le Moyen-Age fut une période plus froide que la période actuelle.

De plus, des phénomènes naturels permettent d’expliquer la relative chaleur de l’époque : en effet, au Moyen-âge, l’activité volcanique (qui contribue à refroidir le climat) était très faible ; à l’inverse, l’activité solaire (qui réchauffe le climat lorsqu’elle est importante) était très forte.

Ces phénomènes, bien connus, sont moins intenses aujourd’hui ; seules les activités humaines et les émissions de gaz à effet de serre permettent d’expliquer le réchauffement constaté depuis 1950.

Et toc, on s'en fout, ça ne veut rien dire, y'a le soleil (ce coup là), des volcans qui ne marchaient pas fort, et puis c'est pas la peine de chercher à faire c**** avec ces histoires de moyen-âge plus chaud, parce qu'en étudiant les  "températures atmosphériques globales" du moyen-âge, on voit bien que c'était plus froid. Même si le Greenland était vert, et que la banquise fondait à l'époque, on s'en fout. Et puis il y a les gaz à effet de serre, faut le dire comment ? Comment on étudie les températures atmosphériques globales d'il y a 1000 ans ? Nous ne le saurons pas, mais c'est peu important. Sachant que les stations météo actuelles ont bien du mal à donner des données parfaitement fiables au niveau planétaire aujourd'hui (la T° de la planète, c'est difficile à calculer), on imagine le problème pour connaître la température globale à l'an 1100. Mais il y a les troncs d'arbre, des carottes de glace, plein de trucs imparables, c'est certain. Malgré tout ça, l'ADEM assène sa certitude sur le moyen-âge moins chaud qu'aujourd'hui comme le pape la résurrection du Christ devant ses fidèles. De toute manière, c'était chaud au moyen-âge, mais certainement pas partout et au final, pas autant en fin de compte si on fait la moyenne. Voilà.

De l'art d'informer à peu près, ou pas

Toute cette affaire de rapport de rapport du GIEC relayés par des présentateurs du JT qui alertent la population sur l'apocalypse climatique à venir, est très symptomatique de notre époque. Ce n'est pas l'information réelle qui intéresse les relayeurs d'info, mais l'art de communiquer de l'effroi, de l'émotion. Parce qu'en réalité, les rapporteurs du GIEC craignent un peu de se faire cramer sur un bucher un beau jour. C'est pour cela qu'ils utilisent en réalité en permanence des termes alambiqués et euphémisants. Comme par exemple "quasiment certain" ou "probablement". Pas très scientifique, n'est ce pas ? Pas très vendeur au JT non plus. Oui, mais bon, le GIEC c'est un artefact de l'ONU, c'est une organisation politique, pas scientifique.

Il est quasiment certain que l’océan superficiel (jusqu’à 700 m de profondeur) s’est réchauffé entre 1971 et 2010 (voir figure RID.3), et ce dernier s’est probablement réchauffé entre les années 1870 et 1971.

— Alors il s'est réchauffé cet océan superficiel  entre 1971 et 2010 et ? Heuuu, ouais, c'est quasi certain…

— Quasi ? Tu veux dire certain, quoi ?

— Non quasi certain, c'est presque sûr mais…

— Bon, ok, et entre 1870 et 1971 ?

— Probablement…

— Probablement ? Non, mais attends, tu me prends pour une truite là ? T'es chef du GIEC et tu me dis que c'est probable, alors que Pujadas il passe pas un soir sans me dire qu'on va tous mourir sous la flotte !

Bon, pour finir, une petite archive récente de mai dernier (2013), avec ce cher Jean Jouzel (chef en apocalypse climatique par l'effet de serre dû au Co2 du GIEC FR, ), qui lorsqu'on lui parle des 3° au petit matin en France en mai (jamais vu depuis 30 ans), explique doctement, que oui, il y a bien un plateau depuis 10 ans (entendez, ça ne chauffe plus, c'est stable), mais s'empresse de crier au loup quand même. (France Inter, le 31 mais 2013)

C'est formidable.

Quand on sait que la géo-ingénierie est en train d'arriver aux oreilles des fameux décideurs… Vous savez, balancer des particules dans l'atmosphère, pour refroidir la planète, par exemple.…

Il y a pourtant des milliers de scientifiques fâchés contre le GIEC, qui crient au complot, veulent continuer à observer le climat sans avoir sur le râble l'obligation de compter à 95% les gaz à effets de serre, et pensent que ce réchauffement, ces changements climatiques sont bien plus compliqués qu'une simple et unique cause humaine. Mais ils sont anglo-saxons pour la plupart : on ne va pas les écouter en France, quand même ? Non, en France, on protège l'environnement, on "sait". On annonce sans vergogne que 97% de scientifiques s'accordent avec le GIEC, alors…

C'est pour ça qu'on a le coq comme emblème, non ?

Et puis la géo-ingénierie, ça va faire des "zemplois" : c'est Manuel qui va être content !

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