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par Antoine Champagne - kitetoa

Présidentielle : l'espoir fait vivre

Il y a les béats du Sarkozysme qui continuent, années après années de glorifier leur idole. On peut difficilement leur en vouloir. Pardonnons-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. Aveugles ils sont, aveugles ils resteront. Et puis il y a ceux qui pensent que si François Hollande est élu, tout va changer. Il est plus difficile de leur pardonner. Il y a quelques mois, le Sénat passait à gauche. A-t-on noté un changement radical ? Non.

Il y a les béats du Sarkozysme qui continuent, années après années de glorifier leur idole. On peut difficilement leur en vouloir. Pardonnons-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. Aveugles ils sont, aveugles ils resteront. Et puis il y a ceux qui pensent que si François Hollande est élu, tout va changer. Il est plus difficile de leur pardonner.

Il y a quelques mois, le Sénat passait à gauche. A-t-on noté un changement radical ? Non.

François Hollande a fait un discours qui devrait faire date, selon ses zélateurs. Il y nomme son ennemi : le monde de la finance. Fort bien. Reflets ne cesse de dire que les politiques doivent désarmer le secteur de la finance avant qu'il ne détruise tout ce qui l'entoure. Voilà un discours qui devrait donc nous intéresser. Oui, sauf que non.

Le Monde a fait une petite revue très intéressante de cet aspect du discours et n'y a rien trouvé de transcendant. Nous non plus.

Il y a quelques mois que Reflets et moi-même interpellons le candidat de gauche sur Twitter (rassurez-vous, il ne nous a jamais répondu). Ses posts sont une litanie de truismes plus creux les uns que les autres. A désespérer. Twitter est un lieu de création, de finesse, de drôlerie, d'esprit. En 140 caractères, quelques personnes, comme Laurent Chemla, par exemple, parviennent à faire passer une idée qui remplirait facilement un livre, avec humour, avec un esprit créatif étonnant. Les équipes qui se cachent derrière le compte Twitter de François Hollande ne réussissent qu'à s’aliéner les lecteurs de leurs messages plats et frôlant le plus souvent le ridicule.

Quelques exemples for the #lulz :

Pourquoi ? Il comptait être dans l'obscurité ou dans le mensonge ? Il a besoin de dire qu'il ne se laissera pas impressionner par l'agité de l'Elysée ? Ce n'est pas une évidence ?

N'a-t-il rien de plus subtil à proposer comme message à ses électeurs potentiels ?

Mais revenons à l'économie.

Le flou des propositions dans sa bataille contre le monde de la finance est déprimant. On dirait un homme politique...

À croire qu'il n'a aucun expert de ce secteur pour lui préparer des fiches. Pas un mot sur le High Frequency Trading, pas un mot sur les CDS...

Quelques truismes. Les produits financiers toxiques, c'est mal. Les paradis fiscaux, c'est mal. Les agences de notation peuvent avoir des effets de bord sur l'économie réelle. Les bonus et les stocks, c'est mal.

Oui, oui.

Mais François, ce n'est pas aussi simple que ça. Et tant que l'on laissera les financiers jouer avec des programmes informatiques, se DDoSer entre eux au cœur des réseaux financiers, inventer les fantasecondes, rien ne changera.

Pour ceux qui sont trop jeunes pour se souvenir des promesses de la campagne du second septennat de François Mitterrand, pour ceux qui sont trop jeunes pour se souvenir des promesses de Jacques Chirac, pour ceux qui sont trop jeunes pour se souvenir des promesses de Nicolas Sarkozy (ah, oui, non ceux-là ne voteront pas), on peut au moins noter une sorte de ressemblance avec un certain Barack Obama.

Lui aussi avait promis de mettre la finance au pas. Elle ne s'est jamais mieux portée. Merci le quantitative easing et le HFT. A-t-on vu un banquier sur le banc des accusés après la crise des subprimes ? A-t-on vu un responsable de l'organisation et de la légalisation de la torture sur le banc des accusés ? Ahem...

Lui aussi voulait tout changer après deux mandats de George Bush, le pire président que la planète ait connu. Souvenez-vous, il devait fermer Guantanamo. Merci pour eux, les prisonniers y sont toujours. Ils sont toujours dans le même flou (inconnu) juridique et judiciaire. Ils n'existent pas. En Afghanistan, les soldats américains urinent sur les corps de leurs victimes. Tout va bien...

Bien entendu la tâche de François Hollande ne sera pas aussi dure que celle de Barack Obama. Réparer les dégâts de Nicolas Sarkozy n'est pas chose facile, mais c'est plus simple que de réparer ceux de George Bush.

Pour autant, il est raisonnable de douter qu'il puisse la mener à bien.

Bon courage tout de même...

 

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