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par Antoine Champagne - kitetoa

Pif, paf, le plan ultime pour sauver l'euro(pe) est mort lui aussi

Chronique d'une mort annoncée : le énième plan de sauvetage de l'Europe, mené, dit-on, de main de maître par François Hollande, Mariano Rajoy et Mario Monti pour faire plier la vilaine Angela Merkel, a eu un temps de vie aussi court que les autres. Pourquoi ? L'entité "Les marchés" évoquée régulièrement par la presse et les politiques a donné un peu de répit à tout le monde pendant quelques jours.

Chronique d'une mort annoncée : le énième plan de sauvetage de l'Europe, mené, dit-on, de main de maître par François Hollande, Mariano Rajoy et Mario Monti pour faire plier la vilaine Angela Merkel, a eu un temps de vie aussi court que les autres. Pourquoi ?

L'entité "Les marchés" évoquée régulièrement par la presse et les politiques a donné un peu de répit à tout le monde pendant quelques jours. Simplement parce que l'on annonçait, encore une fois, une injection massive de milliards de brouzoufs dans les caisses des banques et indirectement, un répit pour les Etats en difficulté.

Comment cela devait-il marcher ? Pour faire simple, on devait injecter 120 milliards d'euros pour relancer la croissance. Une somme assez ridicule au regard de la zone euro et ça, peu de monde l'avait remarqué, le storytelling sur la relance nécessaire ayant fonctionné. En parallèle, on attribuait une enveloppe maximale de 100 milliards d'euros au secteur bancaire espagnol qui est empêtré dans une crise terrible dont personne ne veut dire la réalité. Ça, les injections massives dans le secteur bancaire, l'entité "Les marchés" adore. Du coup, elle a marqué sa joie. Jusqu'à ce que...

Jusqu'à ce que les informations dévoilées par les spin doctors montent jusqu'à son cerveau. Oui, l'entité "Les marchés" a un cerveau. Mais il est lent. Lorsque "Les marchés" a intégré l'arrivé de fonds "tombés du ciel", elle a fini par se demander qui était le "ciel". Et là, patatras. Depuis hier, "Les Marchés" a (enfin) compris que "le ciel" n'existe pas et qu'il s'agit donc d'un nouvel effet d'annonce. Outre le fait que cette injection ne résout aucun des problèmes structurels qui ont déclenché la crise actuelle, elle ne peut intervenir.

Faisons simple à nouveau. Selon les spin doctors, l'argent viendra du MES.

Premier point, le MES n'existe pas. Sa date de création est reportée au 9 juillet, mais il y a peu de chances pour que ce soit tenu, vu les démarches actuelles en Allemagne et ailleurs (en Allemagne on se demande actuellement si tout cela est bien constitutionnel et ça risque de poser souci).

Deuxième point, le secteur bancaire espagnol bénéficierait de 100 milliards de la part du MES dont l'Espagne est ... le quatrième contributeur... Pardon ? Avec quel argent ? Ah, tiens, l'Italie est le troisième contributeur. Attendez, on reformule : les pays qui sont en train de demander l'aide de la zone euro parce qu'ils sont au bord du gouffre, comme la Grèce, vont être les premiers contributeurs du mécanisme visant à les sauver. Vous suivez ? A ce stade il est probable que vous soyez en train de vous auto-assimiler doucement à des pilotes de Canadairs.

Et pour ceux qui ne veulent vraiment pas croire que tout le plan est tombé à l'eau, il suffit de regarder l'évolution des CDS de l'Espagne et de l'Italie depuis deux jours. C'est mal barré. L'entité "Les Marché" n'a plus confiance. Désolé, elle n'y croit plus et elle le dit avec le renchérissement du coût des CDS de la datte des pays en question.

Ne parlons même pas des taux d'intérêts liés aux titres de la dette espagnole et italienne qui ont repris leurs envolées hier. Et ça se poursuivait aujourd'hui... Allez, vivement le prochain plan des spin doctors.

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