Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Yovan Menkevick

Les églises politiques et les sectes révolutionnaires de gauche

Comme l'ambiance est au beau fixe sur Reflets, que la sérénité des débats est parfaite, il est important de continuer sur la même lancée. Mais quelle est donc cette lancée, se dit le lecteur attentif et perspicace ? Mais celle d'essayer, tenter d'analyser le fonctionnement politique français, pardi !

Comme l'ambiance est au beau fixe sur Reflets, que la sérénité des débats est parfaite, il est important de continuer sur la même lancée. Mais quelle est donc cette lancée, se dit le lecteur attentif et perspicace ? Mais celle d'essayer, tenter d'analyser le fonctionnement politique français, pardi ! En partie, bien entendu, mais d'autres articles ont été produits antérieurement, articles qui nous l'espérons permettront aux "fans-boys" énervés de comprendre que Reflets ne roule pour personne, ce qui est bien dommage pour tous-ceux-qui-aimeraient-que-ce-soit-le-cas-afin-de-prouver-qu-on-est-des-grosses-merdes-incompetentes-qui-roulent-pour-la-cia-l'ultra-gauche-leurope-les-politiques-place-l'intelligencia-parisienne-la-presse-a-la-solde-du-pouvoir-les-tenors-du-systeme-en-place-et-ta-mere.

[Oui, le style est décidément effroyable, digne d'un gamin de 15 ans, c'est lamentable. Puissions-nous un jour grandir dans nos têtes et écrire comme les journalistes économiques du quotidien "Le Monde"…]

Si parler des sectes politiques est un exercice dangereux pour son e-reputation (mais comme la réputation de Yovan Menkevick, ce crypto-trotskiste d'extrême droite, anarchiste-gaulliste proche du FN et qui soutient Mélenchon, notoirement fouteur de merde est déjà faite, donc on s'en fout), il faut aussi parler dans le même temps des églises politiques. Parce que tout est affaire de religion au pays des lumières, vous savez, ce pays qui prétend avoir abattu la monarchie pour instaurer une république démocratique ou chacun est libre et égal en droit, alors qu'il a en réalité instauré une monarchie parlementaire basée sur la reproduction des élites. Dans ce pays qui brandit la laïcité comme d'autres brandissent Dieu, la politique, c'est une religion. On croit ou on ne croit pas, on adhère au dogme ou pas. Petit tour des grandes églises politiques en 2000 signes. Et des sectes de gauche très à gauche.

Les deux gardiennes du dogme : UMP et PS

Comme il y a le catholicisme et l'orthodoxie, deux grandes églises reconnues qui partagent un dogme commun mais pas tous les rituels ni les habitus, les deux grandes églises politiques françaises UMP et PS sont aujourd'hui détentrices du plus grand nombre de disciples et se partagent le pouvoir. Elles ne jurent que par une bible, commune, qui contient pas mal de choses dont "l'Europe du marché commun", le "libéralisme économique" et "l'Etat surpuissant". Pour la première (l'UMP), la nuance dans le dogme est celle qu'on pourrait intituler "conservatisme libéral", pour la deuxième, celle du "social-libéralisme". Mais le social est aussi en partie intégré dans le dogme UMP, comme certains conservatismes le sont dans l'église PS. La croyance commune de fond reste donc celle que l'économie de marché est centrale, que la régulation d'Etat est à appliquer, mais seulement pour certains concepts. Les deux églises ne peuvent bien entendu envisager de laisser leurs ouailles contester le dogme et imposent ainsi une contradiction terriblement injuste pour tout le monde : Le libéralisme étatique. Houla, mais c'est très bizarre ce truc, on dirait un oxymore, non ? Oui, c'en est un, et tout à fait assumé au pays du fromage qui pue : on est libéral dans l'économie, le plus qu'il est possible, en adhèrant à tous les traités européens les plus dérégulateurs et favorables à la seule (ou presque) circulation des marchandises, de la finance, tout en imposant un Etat fort et omniprésent pour le reste. Un Etat qui contrôle et régule la population dans le maximum de ses comportements, activités, fonctionnements, et organisation.

Ces gardiens de l'ordre établi, ces deux églises règnent donc sur le pays et comme avec toutes les églises prises dans des schismes, se tapent dessus sur des détails : ici les homosexuels, là un détail fiscal, ou ailleurs, des modes de calcul sur les aides aux entreprises. Les églises ont leur pape ou leurs saints : à l'UMP c'est un grand type avec une casquette, remplacé un temps par un petit excité monté sur talonettes, à gauche c'est un mec avec un chapeau et une écharpe qui grimpe une colline. Le principe est de toute manière toujours le même : protéger l'église, la faire durer, empêcher les infidèles de venir l'attaquer, renouveler le message de vérité et de promesse de grâce éternelle, réactiver les guerres dogmatiques pour occuper les foules. Bien. Mais qu'en est-il des sectes de gauche, puisque l'article voulait parler des deux concepts (ce qui est mal de faire ça pour un journaliste, espérons qu'il ne soit pas encarté, le pauvre…) ? Nous y venons…

Les sectes des gauches révolutionnaires

Comme il est expliqué dans le précédent article sur les sectes politiques, point besoin de revenir sur leur définition. Mais si les sectes UPRistes (oui, l'UPR est bien l'Union Populaire Républicaine, pas l'Union pour la République, mea culpa, c'est corrigé), Soraliennes et Chouardiennes sont construites sur le culte de la personnalité et d'un dogme unique, à l'extrême gauche, c'est-à-dire "la gauche révolutionnaire", c'est plus compliqué. Parce que les sectes politiques d'extrême gauche sont plutôt discrètes. Prenons le Parti des Travailleurs : qui connaît le PT ? Pas grand monde en réalité, et pourtant il bosse dur depuis longtemps. Avec comme procédé central, l'entrisme. Rentrer dans les structures : administrations, syndicats… Leur gourou était Lambert (ils se nommaient les lambertistes à l'époque, normal), il est mort, et le nouveau gourou est discret. En réalité, tout le monde s'en fout parce que le vrai gourou de la secte du PT est mort, mais bien avant Lambert. Ah bon ? Ah, mais oui, le grand gourou d'origine qui a eu la Révélation et qu'on adule ? Parfaitement, c'est tout à fait ça. Et c'est qui le gourou mort ? Trotsky. Léon de son prénom… Whoooo, ça fait peur, vachement intéressant ça, hein ? Des idées super puissantes…

Oui, enfin, non : la dictature du prolétariat est au centre du discours des trotskistes, c'est très construit, un peu vieillot, mais discuter avec l'un de ses adeptes fait toujours froid dans le dos. Un je-ne-sais-quoi de totalitaire : et puis le peuple, nous allons y revenir plus tard, dans d'autres articles sur la "vraie démocratie" de Chouard et d'autres,  c'est un peu fumeux comme concept, et très facile à manier aussi (le concept, surtout).

Il y a donc d'autres sectes, comme Lutte Ouvrière, avec Arlette qui a passé le flambeau, ça ne marche pas bien le passage de flambeau d'un gourou à un autre. Pareil pour le NPA, qui sans son facteur fait des poutous poutous pas très convaincants. Bref, les sectes politiques de la gauche révolutionnaire sont vieilles, usées, exitsent peu sur le réseau des réseaux (normal, puisque le net est une engeance du système capitaliste, le net c'est le mal) et se sont fait aspirer en partie, pour l'une d'entre elle (le NPA), par une église réformiste. Ah bon ? Il y aurait des évangélistes aussi, des églises protestantes ?

Mais bien sûr, et l'église réformée protestante de la gauche, c'est le Front de Gauche, mon gars ! Plein de petites sectes ou branches de l'église PS ainsi que l'église communiste se sont massées autour d'une nouvelle église réformiste évangéliste : Le Parti de Gauche. Avec à sa tête, un pasteur au verbe haut qui insuffle l'esprit sain de la vraie gauche dans tous les esprits lors de ses grands messes : Mélenchon (chon-chon).

Le pasteur du "tous-ensemble" qui a passé 25 ans à roupiller dans l'église PS, et a su durant cette période devenir ministre du culte PS (ministère de l'enseignement professionnel avec le prêtre social-libéral Jospin) est un sacré évangéliste ! Avec lui, le salut est à portée de main…sauf que personne ne sait bien pourquoi il n'avance en réalité que le discours de l'église PS d'avant le concile de 1983 (qui modifie la doctrine PS et lui permet de devenir une église respectable et reconnue de l'orthodoxie établie).

Bref, vous l'aurez compris, les sectes et partis politiques ne trouvent pas grâce à nos yeux à Reflets. Il faut dire que le culte, les dogmes, les prêtres, les hommes providentiels, ce n'est pas trop notre tasse de thé. Mais la politique n'est pas qu'une histoire de partis montés sur des bibles, quand même ? Si ? Allons, allons, il doit y avoir des moyens de faire de la politique, de proposer des modes de fonctionnements différents, des améliorations positives crédibles sans avoir besoin de valider les thèses des uns ou des autres, se rapprocher d'untel ou adhérer ici ?

Le Parti Pirate…ah…le Parti Pirate…Cet OPNI… (Objet Politique Non Identifié)…il faudrait en parler. Ce sera fait sous peu. Mais c'est encore un parti, n'est-ce pas ? Oui. Encore. A suivre, donc…

0 Commentaires
Une info, un document ? Contactez-nous de façon sécurisée