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Édito
par drapher

L'école autorise une seule liberté d'expression : celle de Najat

Bad Charlie, par Nemo   "Il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves" : c'est ainsi que la Ministre de l'Education nationale résume la problématique des réactions négatives d'une partie des élèves à l'injonction gouvernementale de la minute de silence en mémoire des morts du 7,8 et 9 janvier 2015. Le principe retenu par Najat Vallaud-Belkacem est assez simple : les mômes doivent communier… et la fermer.

Bad Charlie, par Nemo

 

"Il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves" : c'est ainsi que la Ministre de l'Education nationale résume la problématique des réactions négatives d'une partie des élèves à l'injonction gouvernementale de la minute de silence en mémoire des morts du 7,8 et 9 janvier 2015. Le principe retenu par Najat Vallaud-Belkacem est assez simple : les mômes doivent communier… et la fermer. Ils doivent "être Charlie", bénir la liberté d'expression, mais sans autre vocation que celle de la Ministre. Une forme de liberté d'expression univoque. Tu es libre de dire "Je suis Charlie", mon petit, mais il n'y a pas de MAIS ! Et c'est tout.

Extrait : "Même là où il n’y a pas eu d’incidents, il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves. Et nous avons tous entendu les "Oui je soutiens Charlie, mais", les "deux poids, deux mesures", les "pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ?" Ces questions nous sont insupportables, surtout lorsqu’on les entend à l’école, qui est chargée de transmettre des valeurs"

Najat Vallaud-Belkacem : "L'école est en... par LCP

Et oui, l'école n'est plus là pour permettre le questionnement, d'après la Ministre. L'école est désormais une "entreprise" pour formater les esprits, pas les former transmettre des valeurs. Celles de Najat ? L'idée même de discuter des "oui, mais" n'est pas venue à l'esprit de Najat. Non. Les questions lui sont "insupportables". Pauvre Najat, traumatisée par les questions de la jeunesse. Les élèves vont donc pouvoir aller se régaler des théories du complot qui fleurissent à propos de cet évènement. Pour se dire, qu'effectivement, la liberté d'expression n'est pas la même pour tous : pour preuve, la leur n'est pas autorisée, même dans le questionnement !

Aujourd'hui, Ahmed, 8 ans, s'est vu convoqué à Nice par la police, après que le directeur et son instituteur ont porté plainte contre lui, selon Rue89 (lien vers l'article au dessus). Ahmed, en CE2, a dit qu'il "était avec les terroristes". Sommé d'expliquer ce qu'était un terroriste, cet apologiste en herbe n'a pas réussi à donner un début de définition. C'est une circonstance aggravante chef ?

Bienvenus, jeunes gens, dans le "brave new world" du Parti socialiste gouvernemental 2.0

L'illustration originale de ce billet est l'œuvre de  Nemo, un dessinateur de talent qui vient de rejoindre l'équipe de Reflets. Longue vie à lui chez nous (et ailleurs aussi) !

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