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par Yovan Menkevick

Le point crucial à relever de la conférence de presse de Moi-Président

C'était chouette cette conférence de presse gaulienne dans les ors de l'Elysée avec tous les ministres et 400 journalistes invités à poser des questions à Moi-Président, non ? Ouais, vachement chouette. Il a endossé les habits présidentiels, Moi-Présient, ça y'est, et c'est les spécialistes-analystes-de-la-chose-politique qui le disent. Il n'est plus "normal", mais "responsable", il l'a répété. Super. On est bien contents.

C'était chouette cette conférence de presse gaulienne dans les ors de l'Elysée avec tous les ministres et 400 journalistes invités à poser des questions à Moi-Président, non ? Ouais, vachement chouette. Il a endossé les habits présidentiels, Moi-Présient, ça y'est, et c'est les spécialistes-analystes-de-la-chose-politique qui le disent. Il n'est plus "normal", mais "responsable", il l'a répété. Super. On est bien contents.

Mais à un moment, un journaliste assez connu pour changer de veste en fonction des pouvoirs en place, a posé une question pas mal carrée et qui est en un certain sens LA question qui tue : "Dites-moi, M'ssieur l'président, là, vous parlez de ramener le déficit à 3%, de faire de la rigueur budgétaire, et on voit autour que plus il y a de la rigueur, plus l'économie s'écroule, avec même de la récession en Espagne, en Grèce, au Portugal, enfin bref, la France est programmée elle aussi pour y aller dans la récession. Et dans le même temps, il y a pas mal d'économistes, dont un prix "Nobel" (c'est pas vraiment un prix Nobel, parce qu'en économie ça n'existe pas, mais bon, NDLR) qui expliquent que ces politiques de rigueur vont nous couler, que ça marche pas, au contraire. Et que si la France tente d'arriver elle aussi à 3%, ça va vraiment être la catastrophe. Alors, pourquoi vous continuez quand même vot'rigueur alors qu'on sait que ça va nous planter ?

Et là, il y a une moment très important à retenir dans la réponse de Moi-Président. Parce qu'après un bla-bla-bla classique sur les finances saines, la croissance dans un pacte-paquet-bonux et que c'est pas bien d'avoir de la dette, le Président français a dit quelque chose de vraiment important.

Il a dit qu'il ne dirigeait pas le pays.

Et ça c'est quand même pas mal de l'avouer. Sans s'en rendre compte, hein, parce qu'il ne l'a pas fait exprès, mais sa réponse a été tout de même extraordinaire. En substance, Moi-Président a expliqué que les "marchés" allaient se déchaîner s'il ne faisait pas de la réduction de déficit. Premier point qui indique que les marchés lui dictent sa politique. Et puis un autre aveu extra, et central, crucial celui-là : "si je vais voir les 26 autres de l'union, avec une autre voie, en ne faisant pas comme tout le monde, qu'est ce qu'ils vont dire hein ? Quand même, je peux pas aller contre l'Union, en faisant des choses qu'elle veut pas…"

Et oui, notre président a avoué hier qu'il dirigeait que dalle. Que ses ordres il les prenait à Bruxelles et par les agences de notations.  C'est un bel aveu. Très franc. On peut au moins lui reconnaître ça. Merci à lui. On sait maintenant de façon claire et déterminée comment ça marche. Parce qu'à un moment on se demandait bien pourquoi…

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