Le mirage du flair électronique
C'est un peu la version post-moderne des "avions renifleurs", une belle arnaque qui a ridiculisé Elf dans les années 70. Cachées derrière le vocale "intelligent — smart —, les vulgaires caméras qui scannent l'espace public deviennent des machines à flairer les intentions coupables, douées d'une capacité infaillible pour détecter des situations dangereuses ou autres "comportements suspects".
C'est un peu la version post-moderne des "avions renifleurs", une belle arnaque qui a ridiculisé Elf dans les années 70. Cachées derrière le vocale "intelligent — smart —, les vulgaires caméras qui scannent l'espace public deviennent des machines à flairer les intentions coupables, douées d'une capacité infaillible pour détecter des situations dangereuses ou autres "comportements suspects".
La stratégie on la connait, héritée de l'antiterrorisme, se placer dans une posture "proactive", voire "prédictive". Mais derrière la posture, c'est l'ère du vide.
Le maire de Nice, Super Estrosi, en a fait des tonnes, comme l'a rappelé Le Canard cet été (13/08), en présentant à la presse ébahi son nouveau central de surveillance vidéo en 2010. La propagande municipale niçoise vante les capacités d'un mystérieux logiciel la capacité de « détecter automatiquement et en temps réel, à partir des flux vidéo issus des caméras de vidéoprotection, tout comportement “anormal” qui aura été défini et programmé au préalable ». Impossible ensuite de vérifier la pertinence des alertes — « environ une vingtaine d’alertes par jour pour des intrusions, maraudages ou attroupements » —, face à la réalité du terrain. La mairie ne fournit que le nombre d'interpellations qu’auraient permises les caméras (soit un peu plus de 1 300 depuis ses débuts en 2010, dont 610 en 2012). Sans...