Laurent Chemla : je vous ai menti
Ça fait des années que j'explique, d'articles en conférences, qu'Internet n'est pas responsable de tous les malheurs du monde, que tout n'est pas de la faute au Net, qu'Internet n'est qu'un outil, un simple tuyau, que - comme tous les tuyaux - il est neutre par nature, et donc que ses usages n'ont pas à être davantage régulés ou contrôlés que les mêmes usages lorsqu'ils utilisent d'autres outils.
Ça fait des années que j'explique, d'articles en conférences, qu'Internet n'est pas responsable de tous les malheurs du monde, que tout n'est pas de la faute au Net, qu'Internet n'est qu'un outil, un simple tuyau, que - comme tous les tuyaux - il est neutre par nature, et donc que ses usages n'ont pas à être davantage régulés ou contrôlés que les mêmes usages lorsqu'ils utilisent d'autres outils.
Des années à combattre les répétitives tentations de régulation, autorégulation, corégulation et autres pseudo-déontologies plus ou moins imposées à un citoyen qui - parce qu'il ose s'exprimer en public - devrait répondre à d'autres lois que le droit commun du simple fait qu'il utilise un outil électronique qui, à l'inverse de ses ancêtres, n'est pas régulé par la rareté (de l'espace en kiosque ou en librairie, de temps de parole en télévision hertzienne).
Des années que des Commissions, des Comités, des Conseils Nationaux, des Assises et des Séminaires nationaux cherchent les moyens de contrôler un réseau privé de pair à pair, qui s'est développé hors de tout contrôle à l'échelle internationale, fut-ce au prix de la liberté d'expression qu'il a enfin rendue accessible au plus grand nombre.
Pour y parvenir, tous les prétextes imaginables, ou à peu près, ont été utilisés. Dans un ordre à peu près chronologique, on a eu:
- la diffusion via le réseau d'un livre interdit en librairie...