Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

La Russie nous rappelle qu'elle sait jouer aux échecs...

Depuis toujours, la Russie produit des joueurs d'échecs très efficaces. Ce n'est pas parce que le mur de Berlin est tombé que les politiques et les services Russes ne sont plus de fins tacticiens. En proposant aux Syriens, qui ont immédiatement accepté, de mettre sous contrôle international avant destruction massive leurs armes chimiques, les Russes ont mis Barack Obama, le Qatar, l'Arabie Saoudite, la France devant une dure réalité.

Depuis toujours, la Russie produit des joueurs d'échecs très efficaces. Ce n'est pas parce que le mur de Berlin est tombé que les politiques et les services Russes ne sont plus de fins tacticiens. En proposant aux Syriens, qui ont immédiatement accepté, de mettre sous contrôle international avant destruction massive leurs armes chimiques, les Russes ont mis Barack Obama, le Qatar, l'Arabie Saoudite, la France devant une dure réalité. Ces pays qui veulent le bien des Syriens en leur balançant quelques missiles longue portée sur la table de leur petit déjeuner ont justement annoncé des frappes pour lutter contre l'usage de ces armes chimiques par les autorités syriennes. Voilà que d'un seul coup d'échecs, la Russie vient de retirer les joujoux du clan Assad de la scène. Y'en a plus, il les a filés aux contrôleurs de l'ONU. Plus la peine d'aller bombarder...

Si les Etats-Unis s'aventuraient tout de même sur le terrain militaire, ils auraient contre eux la communauté internationale (les peuples) qui leur reprocherait d'avoir agi pour d'autres raisons que la lutte contre les armes chimiques.

Et pour ceux qui ont de la mémoire, la situation de ce soir (tout peut changer à n'importe quel instant, visiblement), rappelle cruellement la période pré-invasion de l'Irak.

Il paraît qu'aujourd'hui, à l'heure du Net, une information chasse l'autre. Alors, aller déterrer la situation pré-guerre en Irak de mars 2003... Mais tout de même, attardons-nous deux minutes sur le passé, duqeul nous ferions mieux, de temps à autres, d'apprendre.

 

Les spin doctors de la Maison Blanche de l'époque hurlaient partout que l'Irak était truffé d'armes de destruction massives (ADM). George Bush voulait sa guerre contre le méchant Saddam. C'était très urgent.

De son côté, Hans Blix peinait à faire entendre sa voix.

Il était chargé des inspections de l'ONU dans le pays pour trouver les fameuses ADM. Les inspecteurs avaient beau chercher, ils ne trouvaient rien. Et pour cause. Il n'y en avait pas. Ils demandaient plus de temps. Temps qui ne leur fut pas accordé.

Bien plus tard, Hans Blix publiera "Irak, les armes introuvables" chez Fayard, dans lequel il révèlera les agissements très douteux de l'administration  Bush. En vain semble-t-il. Jamais un juge n'a enquêté sur le rôle de cette administration. Et ce n'est pas Barack Obama qui aidera, il a clairement dit qu'il n'était pas nécessaire de chercher des poux dans la tête des profiteurs de guerre de l'ancienne administration.

Notez ce qu'écrivait Hans Blix dans son livre : "Pour moi le message était le suivant : les sorcières existent ; vous avez été nommés pour vous en occuper ; chercher à établir s'il existe des sorcières ne fait qu'affaiblir la chasse aux sorcières".

Les Russes viennent de balancer un énorme Hans Blix dans les pattes de Barack Obama et de François Hollande. Le gèreront-ils aussi mal que George Bush ? Mystère.

 

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