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Édito
par epimae

La projection holographique, un défi contre la mort

Tout le monde se souvient des fameuses projections holographiques de la princesse Leïa par le biais du fidèle R2D2 dans Star Wars (1977). Ces images en ont fait rêver plus d’un et, à l’époque, elles semblaient faire partie d’un champ de l’impossible ou tout au moins d’un futur très très lointain, suffisamment éloigné pour qu’on en soit rendu à l’état de squelette desséché avant que quiconque ne soit en mesure de nous délivrer des messages holographiques.

Tout le monde se souvient des fameuses projections holographiques de la princesse Leïa par le biais du fidèle R2D2 dans Star Wars (1977). Ces images en ont fait rêver plus d’un et, à l’époque, elles semblaient faire partie d’un champ de l’impossible ou tout au moins d’un futur très très lointain, suffisamment éloigné pour qu’on en soit rendu à l’état de squelette desséché avant que quiconque ne soit en mesure de nous délivrer des messages holographiques.

On ne peut pas parler d’art de l’image sans parler d’hologrammes ou d’holographie. En effet, ces projections de lumière font partie d’un univers magique réservé à quelques initiés. Actuellement une technologie de moins en moins onéreuse, basée sur le principe holographique, intéresse de nombreux photographes et spécialistes de l’événementiel. C’est ainsi que le grand public commence à voir des spectacles époustouflants de projection holographique dans des cadres très variés pouvant aller de scènes de théâtre à des immeubles en plein cœur de la ville. Il suffit pour se faire d’un écran spécialement conçu pour restituer des images virtuelles parfaitement intégrées dans le monde réel et d’un vidéoprojecteur d’une puissance lumineuse particulière.

L’holographie : une histoire ancienne

Une fois n’est pas coutume, cette chronique s’autorise à faire un bond en arrière de plus d’un siècle. C’est au cœur du microcosme de la physique française, en 1891, que Gabriel Lippman, physicien à la Sorbonne a parlé pour la première fois de « photographie interférentielle ». On peut dater la naissance de l’holographie par cette découverte. Mais il a fallu attendre l’arrivée du laser en 1960 par Théodore Maiman pour réaliser de manière concrète les premiers hologrammes à lumière blanche.

Ces découvertes se firent malheureusement dans les secrets des laboratoires dans un premier temps, puis de l’armée dans un second temps, le grand public n’eut pas le privilège de découvrir la magie de ces images avant de longues années. Ce n’est qu’en mars 1980 que s’ouvrit à Paris, plateau Beaubourg, un musée de l’holographie, ouverture précédée de peu par celle du Museum of Holography de New York en 1976. Ce fut la première occasion pour le parisien et le new-yorkais de découvrir ce monde merveilleux de l’hologramme.

Quand un homme aux moustaches pointues "peint" des hologrammes

Salvador Dali, l’homme aux moustaches pointues, fut l’un des premiers à imaginer créer des peintures holographiques. L’artiste a marqué son époque par ses petites phrases, ses œuvres surréalistes et ses sculptures imaginaires. Il n’est donc pas très étonnant que le procédé de la projection de lumière l’ait intéressé à ce point. Il n’a pas hésité à s’entourer de scientifiques pour réaliser ses créations holographiques.

Ainsi il a été le premier peintre à utiliser ce tout nouveau support, touchant de très près la peinture 3D qui existera bien plus tard en imagerie numérique.

Le procédé est simple : un projecteur, un écran holographique qui divise le spectre lumineux, des cadres d’ombres et le tour est joué.

Malheureusement, ces chrono hologrammes, comme il aimait les appeler, n’ont que peu retenu l’attention de ses admirateurs. Mais il faut dire que la production de Dali est si foisonnante qu’il faut une vie entière pour la découvrir et l’apprécier.

Quand la ville s’habille de virtuel

La ville est une des créations humaines qui a inspiré le plus d’artistes en tout genre. Qu’il s’agisse de la photographier dans ses habits de lumière (Julius Shulman)), de faire des ajouts architecturaux (colonnes de Buren), ou même de l’empaqueter (Christo), la cité s’est prêtée aux jeux les plus fous et les plus délirants.

Mais depuis quelques années, un spectacle d’un genre nouveau est apparu : la projection holographique sur des immeubles. On peut désormais la voir, entre autres, à la célèbre Fête des lumières de Lyon.

Moins chère, plus spectaculaire, ces créations supplantent petit à petit la pyrotechnie, art des feux d’artifice, et commencent à envahir les festivités nationales voire internationales.

Le procédé technique est cependant tenu relativement secret. Le plus spectaculaire qu’on puisse actuellement visionner sur Internet est une projection à visée promotionnelle ayant eu lieu à Berlin.

Pour que de telles images aient un réel impact, il est essentiel d’y associer une bande son parfaitement synchronisée. Ainsi l’œil et l’oreille s’associent pour rendre le spectacle réel : le spectateur se trouve pris dans une magie et il oubliera rapidement que tout cela n’est que de la lumière et du son.

Le jeux des ombres est lui aussi particulièrement soigné, permettant ainsi de faire jouer une 3D quasiment parfaite. La ville prend alors vie de jolie manière et il est quasiment certain que vous ne regarderez plus jamais le vieil immeuble à côté de chez vous du même œil après un tel spectacle.

Un outil virtuel au service de la publicité

Les photographes de mode ne s’y sont pas trompés et ont vu dans la projection holographique un moyen économique de réaliser de très belles campagnes. En quelques séances de shoot classiques, ils fixent pour l’éternité le mannequin pour en restituer le mouvement grâce à une vitrine holographique comme ce fut le cas récemment dans une boutique parisienne de luxe.

ANIMATIK et CARLIN INTERNATIONAL présentent... by ANIMATIKSTUDIO Ainsi, la campagne est belle, gracieuse et à moindre coût, et la vitrine perd son immobilisme au profit de rayons de lumière promotionnelle.

Le même procédé est également nouvellement utilisé dans les défilés de mode.

Cette vidéo tournée, il y a quelques mois, a révolutionné le milieu de la haute couture. Ce procédé permet enfin d’entrevoir un nouveau concept où le mannequin est mis en valeur par son double holographique et joue littéralement avec lui, son corps et ses accessoires.

Le véritable défi : la résurrection de nos chers disparus

Cette chronique ne peut s’achever sans mentionner LA révolution que permettent l’holographie et la projection du même nom.

Tupac Live Hologramme Coachella 2012 [HD] by Spi0n

Oui, vous ne rêvez pas, Tupac, le rappeur new-yorkais, assassiné en 1996, est revenu quelques années après sa mort, chanter en duo avec Snoop Dogg. Il est dit que certains spectateurs furent si choqués qu’ils étaient au bord du malaise et de la crise de panique. Simple projection holographique, le rappeur, revenu d’entre les morts, a électrisé la salle.

À nouveau, le procédé est simple, bien que spectaculaire. L’image de Tupac est projetée sur un écran derrière le chanteur de Snoop Dogg. Il est absolument impossible de dissocier le vrai du faux. L’espace, le temps et même la mort sont annulés par de simples rayons de lumière.

Alors à quand votre grand-mère disparue ou votre chien décédé dans votre salon ?

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