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Dossier
par Antoine Champagne - kitetoa

La presse, Gaza et Israël

Accords d'Oslo / 1993 - Photo : Vince Musi / The White House Doit-on choisir son camp dans ce conflit asymétrique qui oppose la droite dure Israélienne et le Hamas ? Certains journaux le font. D'autres, se contentent de rapporter, jour après jour, inlassablement la liste des atrocités. Est-ce une bonne "voie" ? Sans doute pas. La surenchère dans l'horreur, d'un côté ou de l'autre, ne peut qu'entraîner une action pire encore, une radicalisation chaque jour plus rigide de part et d'autre.

Accords d'Oslo / 1993 - Photo : Vince Musi / The White House

Doit-on choisir son camp dans ce conflit asymétrique qui oppose la droite dure Israélienne et le Hamas ? Certains journaux le font. D'autres, se contentent de rapporter, jour après jour, inlassablement la liste des atrocités. Est-ce une bonne "voie" ? Sans doute pas. La surenchère dans l'horreur, d'un côté ou de l'autre, ne peut qu'entraîner une action pire encore, une radicalisation chaque jour plus rigide de part et d'autre. Le rôle de la presse ne devrait-il pas être de minimiser la portée médiatique de ceux qui poussent à la guerre et de maximiser la voix de ceux qui appellent à la paix des deux côtés ? Pourquoi ne pas faire sonner la voix des peuples éveillés plutôt que celles des "politiques" et de la haine ?

Pour ce qui est de la France, on trouve bien plus de références à la LDJ, au Betar et surtout, aux "hooligans" qui accompagnent immanquablement chaque fin de cortège de manifestations à connotation politique, quelles qu'elles soient, qu'à l'UJFP, par exemple, qui manifeste aux côtés des militants de la cause palestinienne. Pourquoi ? Les messages d'appel à la paix seraient-ils moins "vendeurs" que les hordes de casseurs qui, quel que soit le motif d'une manifestation, parviennent toujours à le masquer ?

La presse retient plus facilement les feux de véhicules, de poubelles, les vitrines fracassées que les messages des manifestants légitimes. Les photos finissent de figer l'inconscient collectif. Sur-médiatiser ces violences urbaines qui se manifestent cette fois sous forme d'antisémitisme, revient à souffler sur les braises. A imbécillité crasse des casseurs antisémites répondent comme un écho malsain la LDJ, le Betar ou le CRIF. Le simplisme véhiculé par toutes ces voix de haine amplifiées par la presse conforte la peur. La peur de "l'autre". Et cette peur n'amène que violence.

Entendez-vous parler de Mohammed Dajani, professeur Palestinien qui a emmené ses élèves visiter Auschwitz-Birkenau ?

Entendez-vous Mads Gilbert, ce médecin norvégien à Gaza ?

Entendez-vous la presse préciser les rôles d' incendiaires du Hamas et du Likoud comme l'a fait avec une justesse impressionnante Mediapart ?

Avez-vous lu cette tribune de Sayed Kashua ?

Avez-vous lu que des Juifs et des Palestiniens ont rompu le jeune ensemble ?

La situation se tend chaque année un peu plus au détriment des plus faibles, c'est à dire la population des territoires occupés. Il semble impossible d'envisager une sortie politique et/ou diplomatique de ce conflit sans fin.

Pourtant, en se rangeant du côté des "optimistes", on peut évoquer la guerre du Liban ou le conflit en Irlande du Nord. Qui a connu l'état de Beyrouth au milieu des années 80 ne pouvait imaginer une fin de cette guerre civile. Et pourtant... Qui a connu les atrocités et les coups bas de part et d'autre entre l'armée britannique et l'IRA ne pouvait envisager une sortie politique du conflit. Et pourtant...

La droite dure ne prospère jamais mieux lors des élections que lorsque la peur s'installe dans la population appelée aux urnes. C'est cette peur qui permet au Likoud de se maintenir. C'est cette peur qui permet au Hamas de se maintenir au pouvoir. Ces peurs enfoncent deux peuples dans une voie sans issue. Il est temps de redonner la parole à ceux qui n'ont pas peur de la paix.

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