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par bluetouff

La Biélorussie a civilisé son internet

L'internet Biélorusse est en train de vivre une tragédie. Attrapé sur Twitter via @Telecomix, cet article fait état d'une véritable catastrophe pour les biélorusses, où un arsenal législatif est en place pour que le simple fait de surfer sur un site étranger ne devienne un délit. Il s'agit du texte No. 317-3 du 25 Novembre 2011.

L'internet Biélorusse est en train de vivre une tragédie. Attrapé sur Twitter via @Telecomix, cet article fait état d'une véritable catastrophe pour les biélorusses, où un arsenal législatif est en place pour que le simple fait de surfer sur un site étranger ne devienne un délit. Il s'agit du texte No. 317-3 du 25 Novembre 2011. Le texte argue d'un effort protectionniste à destination des services en ligne commerciaux Biélorusses, dans lequel le surf sur des services commerciaux ne seront légaux que sur un TLD local. Impossible donc pour une société de s'offrir un .com pour diffuser son offre en Bielorussie. Les TLD étrangers n'y seront plus autorisés, mais ce n'est pas le pire. On décèle aussi un texte en fait bien plus large qui va jusqu'à sanctionner la diffusion de matériel pornographique ou la simple visite d'un service en ligne non autorisé. Le délit serait sanctionné par des amendes allant jusqu'à 125 $ pour une simple visite d'un site "non autorisé! La loi entre en vigueur le 6 Janvier 2012. Quand on connait les méthodes locales, il y a de quoi s'inquiéter très lourdement pour le peuple biélorusse.

Ce qu'il faut en comprendre c'est que les sites étrangers ne seront accessibles sur liste blanche en blacklistant les TLD étrangers de tous les sites commerciaux ! Christine Albanel en son temps en avait rêvé, la Biélorussie l'a fait ! On ne pourra donc plus, dés le 6 janvier, en Biolorussie, parler d'Internet, mais plutôt d'une sorte d'intranet, calqué sur le modèle chinois, peut-être même en bien pire.

Les cybercafés et lieux publics qui n'appliquent pas le filtrage demandé risquent la fermeture pure et simple.

Si comme pour le Kazakhstan dont nous risquons de vous parler prochainement, nous trouvions quelques traces de collaboration d'entreprises françaises ou européennes dans la mise en place du dispositif technique servant à isoler le pays, Reflets se fera un plaisir de pointer du doigts les artisans de cette censure. Rappelons que dans son considérant 12 de sa décision n° 2009-580 DC du 10 juin 2009, relative au texte de loi HADOPI 1,  le Conseil Constitutionnel reconnaissait qu'Internet était un outil devenu indispensable à l'exercice de la liberté d'expression, un droit fondamental.

12. Considérant qu'aux termes de l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : " La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi " ; qu'en l'état actuel des moyens de communication et eu égard au développement généralisé des services de communication au public en ligne ainsi qu'à l'importance prise par ces services pour la participation à la vie démocratique et l'expression des idées et des opinions, ce droit implique la liberté d'accéder à ces services ;

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