L'homme, la fourmi et le salaud
C'est drôle. Enfin non ce n'est pas drôle. Depuis peu, autour de moi, des hommes qui tombent. Des types et des femmes qui vont, un peu stressés, à leur entretien d'évaluation, leur analyse à 360 degrés, la réunion d'attribution des primes, et hop... qui tombent. Qui rentrent le soir à la maison après avoir été remerciés. Licenciés. Lourdés. Dehors. Adieu veaux, vaches, cochons et voiture de fonction.
C'est drôle. Enfin non ce n'est pas drôle. Depuis peu, autour de moi, des hommes qui tombent. Des types et des femmes qui vont, un peu stressés, à leur entretien d'évaluation, leur analyse à 360 degrés, la réunion d'attribution des primes, et hop... qui tombent. Qui rentrent le soir à la maison après avoir été remerciés. Licenciés. Lourdés. Dehors. Adieu veaux, vaches, cochons et voiture de fonction.
Après avoir joué le jeu, celui qu'on leur demandait de jouer pour le bien de l'entreprise, pour sa productivité, sa compétitivité, après avoir joué le jeu des escalades d'emails pervers et assassins, celui de l'humiliation assumée au nom du "je garde mon emploi", celui du "tu as trois ans pour passer du statut d'apprenti salaud à celui de salaud confirmé". Tu n'es pas devenu chef salaud ? Alors, merci, au revoir, dehors, t'es pas assez dur. Tu ne veux pas partir un an au Qatar parce que ta femme est enceinte ? Tu es un faible. Premier avertissement. Et, tiens, au passage, pendant que tu seras là-bas, change de costume, tu ne présentes pas assez bien. Quoi encore ? Ta femme ? On s'en cogne, mon gars, on s'en cogne.
C'est drôle, enfin non, ce n'est pas drôle... comme ils semblent redevenir plus humains les apprentis qui ont échoué à devenir plus salauds que les autres, quand ils rentrent chez eux, le soir, les mains vides, la peur au ventre, l'incertitude du lendemain, les...