Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par bluetouff

HADOPI : la gadgetophrase de l'Elysée qui fait tâche

NiKopiK n'en finit plus de nous faire rire en ce moment. Entre les déboires de Monsieur Smith avec des conseillers Numericable qui racontent n'importe quoi à leurs clients et les pirates de l'Elysée, le NiKopiK envoi du lourd en ce moment. Et pour notre plus grand plaisir, l'Elysée lui répond ! On s'y est habitué, à chaque fois que l'Elysée appréhende Internet, c'est soit dramatique, soit très drôle, mais il y a une constante là dedans, c'est toujours ridicule et pathétique.

NiKopiK n'en finit plus de nous faire rire en ce moment. Entre les déboires de Monsieur Smith avec des conseillers Numericable qui racontent n'importe quoi à leurs clients et les pirates de l'Elysée, le NiKopiK envoi du lourd en ce moment. Et pour notre plus grand plaisir, l'Elysée lui répond ! On s'y est habitué, à chaque fois que l'Elysée appréhende Internet, c'est soit dramatique, soit très drôle, mais il y a une constante là dedans, c'est toujours ridicule et pathétique.

Ce sont 5 adresses relevées par NiKopiK de la plage d'IP publiques de l'Elysée qui ont été prises la main dans swarm par le site Youhavedownloaded.com, un site permettant de scrutter les trackers et de savoir quelle IP a téléchargé quoi... Et PAN ! Un internaute repère 5 adresses IP de l'Elysée... Et ça download du DivX, du Flac... en toute illégalité évidemment.

01Net se gausse et révèle qu'on trouve des adresses IP d'Universal, Sony ou de la Fox. Même RTL s'en amuse. En fait tout le monde s'en amusait déjà avant le communiqué de presse de l'Elysée. Attention chef d'oeuvre avec spanou® inside :

« L’Elysée dément qu’un de ses collaborateurs ait pu se livrer à de telles pratiques », expliquant que « les adresses IP ne sont pas fiables car elles peuvent être piratées. »

Spanou®, c'est des Hackers Chinois®

NiKopiK relève évidemment que cette seule petite phrase discrédite complètement le mécanisme de riposte graduée se fondant sur l'adresse IP comme seule preuve numérique.

Mais là blague ne s'arrête pas là, il y a en fait encore plus drôle. Numerama, prudent, souligne à juste titre qu'il est possible d'injecter des adresses IP dans les trackers... oui mais voilà, dans ce cas précis ça ne colle pas trop avec le décor, nous allons voir un peu plus loin pourquoi. Souvenez vous Franck Riester soutenant mordicus qu'un logiciel comme Seedfuck n'existait pas... il n'existe tellement pas que TMG a du changer son processus de collecte de preuves pour s'assurer qu'une adresse IP donnée sur un tracker téléchargeait bien le fichier... il n'existe tellement pas que Reflets vous en propose une version en Python avec une belle interface web, une version en C# une version en PHP et une version en JAVA... Et il n'existe tellement pas que ça en cause même dans l'hémicycle.

L'Elysée crie au spoofing !

Et oui ! quand on lit bien le communiqué, on a un truc très proche de ce que racontait le cabinet de Christine Albanel en son temps à propos de la Quadrature du Net... ces 5 gus dans un garage qui forgent des fausses adresses IP pour envoyer des emails à la chaine. La forge d'adresse IP étant une pratique ancestrale, je vous renvois au traité détaillant ce bel art.

Concernant notre affaire maintenant, il n'y a pas 36 solutions envisageables, bien capilotracté, nous n'en voyons pas plus de 6 :

  • un gus s'est amusé à injecter des IP de l'Elysée avec une version sur-amphétaminée de Seedfuck (permettez nous d'en douter, le plaisantin aurait surement fait télécharger à ces IP des fichiers plus rigolos, au pif :  un peu de bondage, un peu de zoophilie, un peu de pédo...) ;
  • un hackers chinois s'amuse à spoofer non pas une mais 5 adresses IP de l'Elysée pour télécharger des contenus francophones ;
  • le réseau wifi de l'Elysée s'est fait défoncer par un hackers chinois qui télécharge des contenus francophones depuis l'Elysée ;
  • Nicolas Sarkozy teste lui même le dispositif pour voir si TMG l'a bien repéré et s'il va recevoir son mail de recommandation HADOPI ;
  • il y a des pirates à l'Elysée... comme partout ;
  • le service informatique de l'Elysée est coupable de négligence caractérisée.

Nous vous laissons vous faire votre idée sur la question, la nôtre est toute faite, l'Elysée, une fois de plus nous a pipoté. Le palais présidentiel sera t-il le premier à expérimenter de la reconnaissance de contenus

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