Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Yovan Menkevick

#Giec : face à la propagande, que doit faire le journaliste ?

Il arrive, dans certaines périodes de l'histoire humaine, que la propagande soit si forte, qu'il devienne presque impossible de critiquer un sujet sans se voir traiter de tous les noms, remisé dans les bas-fonds intellectuels par le plus grand nombre. Pour un journaliste, cet état de fait est très gênant.

Il arrive, dans certaines périodes de l'histoire humaine, que la propagande soit si forte, qu'il devienne presque impossible de critiquer un sujet sans se voir traiter de tous les noms, remisé dans les bas-fonds intellectuels par le plus grand nombre. Pour un journaliste, cet état de fait est très gênant. Il existe donc plusieurs solutions dans ce cas là : participer à la propagande, se taire, ou bien critiquer quand même le message propagandiste quand celui-ci semble empreint de fausseté, de contre-vérités et ayant des objectifs obscurs, manipulateurs ou de domination des uns sur les autres, ou encore d'intérêt pur, ce qui est le plus fréquent.

Il en est ainsi du climat et du Giec : le journaliste moderne se doit d'alerter la population sur les effets dévastateurs à venir du changement climatique causé par l'homme et ses rejets de gaz à effets de serre. Aucune autre option n'est offerte au journaliste sur ce sujet, tout du moins en France. S'il le fait, même sans aucune sorte de début d'approche scientifique, il est un journaliste honnête, qui fait son travail. Si par contre il ose un début de critique, de mise en cause des conclusions du Giec, amène quelques éléments contradictoires mêmes lorsqu'ils sont apportés par des spécialistes du domaine, c'en est fini du journaliste. Accusé d'incompétence, de méconnaissance, de ne rien comprendre à la science, de ne pas maîtriser le sujet, d'être un dangereux provocateur, le journaliste est attaqué très fortement. Le journaliste qui ose critiquer la propagande du Giec est une espèce à part. Un renégat. A qui on demande de "fermer sa gueule".

Si les journalistes propagandistes du Giec n'ont eux, aucun besoin d'apporter des preuves de leurs affirmations, de leurs prévisions, le critique de la propagande, lui, n'est pas soumis au même régime. Ce qui est logique en soi, puisque la propagande est justement un outil puissant qui balaye toute espèce de raison critique. Et pousse ses adeptes à ne voir qu'une chose : la vérité est dans leur camp, rien ne peut venir l'ébranler, et surtout pas ceux qui voudraient apporter un peu d'espace critique.

Personne ne demande donc aux journalistes environnementaux si les fausses prévisions du Giec d'il y a 10 ans leur posent problème, ni d'argumenter scientifiquement sur le sujet. Il est aussi très difficile de trouver un site internet de vulgarisation scientifique pointu et complet apportant l'ensemble des preuves du caractère anthropique du réchauffement climatique, ou abordant des possibilités d'influences naturelles importantes. Les sites annonçant les désastres et assénant la propagande sur le réchauffement par l'homme sont eux, par contre, légions. Ceux à caractère purement scientifique et pro-Giec, inexistants ou presque. A l'inverse, les sites scientifiques très pointus pour contrer les conclusions du Giec sont fréquents, et très bien documentés (surtout au sein de l'internet anglophone). Ce qui est toujours assez logique : ceux qui luttent contre la propagande doivent raisonner, amener des preuves, ceux pris dans la propagande s'en moquent : ils sont soutenus par le pouvoir en place, celui qui finance, active, soutient la propagande : ils n'ont rien à démontrer, pensent-ils. Les rapports du Giec suffisent. Mais le problème pour le journaliste qui s'intéresse à ce sujet, reste entier : comment continuer à soulever le couvercle du Giec, des annonces officielles, des rapports, des décisions politiques qui suivent, et critiquer l'ensemble, s'il semble critiquable ?

Leaks : deux poids, deux mesures

L'exemple le plus parlant, à propos du Giec, est celui des leaks de mails du CRU, un éminent labo de climatologie, déjà évoqué dans plusieurs autres articles de Reflets.info. Ces Leaks ont créé ce qui a été nommé le "ClimateGate". Il est possible de lire la fiche Wikipedia sur ce sujet (lien ci-dessus-, mais sur le site contributif de connaissance mondiale, là aussi, la propagande est fortement présente : Climategate: the corruption of Wikipedia

L'affaire est la suivante, pour le ClimateGate : des hackers mettent à disposition un millier de mails de scientifiques. Ces mails démontrent que les dits scientifiques tentent de camoufler des résultats qui ne vont pas dans le sens du réchauffement anthropique, s'amusent de la propagande, expliquent "l'histoire du CO2" fabriquée par l'un d'entre eux , et qui leur semble amusante : ces échanges entre les scientifiques, entre 1996 et 2009, mettent totalement en cause la crédibilité du Giec. Les recherches des scientifiques concernés étant centrales pour les rapports de l'organisme émanant de l'ONU. Le ClimateGate est un scandale aussi important que celui du déclenchement de la seconde guerre d'Irak, des différents leaks de Wikileaks ou encore de Snowden. Mais pourtant, il n'a presque eu aucune répercussion. Surtout en France.

Si l'opinion avait été normalement informée, les enjeux économiques et sociétaux moins importants vis-à-vis du "business climatique", le Giec aurait été dissous. Ce ne fut pas le cas. Et ceux qui défendent Snowden, Assange, qui sont les plus prompts à monter au créneau pour défendre tel ou te scandale révélé par des fuites de mails, ne voient souvent aucun scandale dans le ClimateGate. Voire, ils iront jusqu'à pratiquer la négation du problème, parlant de "mails fabriqués" ou sans véritable incidence. Ce que fait toujours un pouvoir politique en place. L'ONU, et par ricochet, les puissances occidentales les plus riches ont trouvé là un relai dans l'opinion, inestimable. Quelque chose d'unique dans l'histoire : des millions d'êtres humains sont prêts à les soutenir aveuglément.

Continuer à s'intéresser au sujet ou abandonner face à la propagande ?

Ce qui est très difficile avec un sujet comme le changement climatique, c'est qu'il est un phénomène de société. Des millions d'individus se sont mis à militer pour la sauvegarde de l'environnement grâce à cette propagande. L'écologie a enfin trouvé un écho auprès des décideurs politiques. Tout un chacun est donc convaincu que ce changement climatique est une aubaine, en fin de compte, pour pouvoir enfin se préoccuper sérieusement d'environnement, de protéger la nature, de stopper le massacre industriel en cours. C'est ainsi que critiquer les conclusions du Giec, mettre en doute la réalité du réchauffement anthropique fait du journaliste critique un monstre pro-industrie, un anti-écologie, un sbire des industriels. Il arrive souvent que des "défenseurs du climat" accusent certains critiques du Giec ou des industriels d'être des génocideurs, que des tribunaux les jugeront, qu'il faudrait les mettre en camp de rééducation… La hargne est à l'aune du sujet et de sa force : il n'y a place à aucun doute, même si aucun des désastres annoncés n'est encore survenu. Ou que ceux qui auraient eu lieu sont réellement en lien avec les rejets de gaz à effets de serre. La réalité est malgré tout très sombre pour l'écologie : depuis 10 ans, la planète subit des coups de boutoir toujours plus impressionnants, et ce ne sont pas les centaines milliards dépensés ou générés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre qui ont changé quoi que ce soit.

Une science prédictive et sans faille anime donc ces combattants du bien, le plus souvent rémunérés pour s'occuper d'environnement en lien avec la lutte contre le réchauffement anthropique. Ils défendent la nature, et le dérangement climatique est…leur gagne-pain. Quant à cette science, c'est celle du Giec, ou tout du moins celle de ceux qui la lui fournissent. Les modèles informatiques sont donc devenus soudainement fiables à 95% dans le cas du climat d'une planète, et personne ne peut mettre en doute cette affirmation. Un phénomène très étrange pour quiconque connaît un tant soit-peu la modélisation informatique  : il va sans dire qu'un journaliste ne peut se permettre de contredire cette affirmation sur la fiabilité des modèles climatiques, même s'il a été longtemps informaticien, sous peine de se voir traité d'incompétent, de parler de ce qu'il ne comprend pas. Pourtant, de nombreux scientifiques spécialistes des modèles climatiques, se permettent, eux, de mettre en doute un modèle fiable à 95% dans l'état de la science. Mais quelle importance ? Ils sont inaudibles, et il est assez simple pour le propagandiste de base de crier que leur affirmations sont fausses.

Pourtant, le sujet du climat est intéressant. Pas celui qui traite en boucle du réchauffement par l'homme, mais celui des recherches sur le climat planétaire. Mais la propagande a déclaré que le climat était parfaitement connu, que désormais la seule chose à faire était de faire des prévisions sur les effets catastrophiques à venir, dans le futur, si on ne baissait pas les émission de gaz, etc…

Cette assertion est fausse pour qui s'intéresse aux recherches : des chercheurs continuent à essayer de comprendre toutes les interactions en jeu dans le système climatique, valident ou invalident certaines théories, trouvent de nouveaux facteurs, attendent d'avoir des moyens techniques encore manquants pour étudier certains aspects du climat très peu traités. Le journaliste intéressé par le sujet devrait faire ce travail d'information. Il sera fait ici-même. Avec nombre de ricanement, mépris, et attaques en tous genres. En attendant, finissons celui de l'explication politique autour du Giec et de sa propagande.

Ceux qui vivent du climat modifié par l'homme

Il y a aujourd'hui une économie mondiale du réchauffement climatique. Des ONG, des entreprises, des place boursières, des fonctionnaires, des écoles, des centaines de milliers de structures et des millions de personnes vivent grâce à la lutte contre le réchauffement climatique. Si aujourd'hui un scientifique veut étudier quoi que ce soit, il lui suffit d'indiquer "en lien avec le réchauffement climatique", comme le souligne un chercheur américain. Par contre, celui qui ne stipule pas le réchauffement, a très peu de chances de voir ses recherches environnementales ou zoologiques financées. Il y a des conseillers environnementaux, spécialisés dans le réchauffement climatique, des enseignants, des ambassadeurs du climat : tout est climat, tout est changement climatique. Par la grâce d'un organisme politique mondial, le Giec. Et quand un pays décide de créer une "nouvelle économie", des emplois, aider à monter des entreprises, il le fait avec…le changement climatique. Ce qui fut le cas de Nicolas Sarkozy en 2007 avec le Grenelle de l'environnement. Il y a tellement de secteurs de l'économie qui peuvent être concernés avec le changement climatique, qu'on en a le vertige.

Imaginez donc, que si demain, les théories du Giec étaient balayées, que les causes du changement climatiques n'étaient plus le CO2 et autres gaz à effets de serre, mais que la cause était déclarée naturelle : combien d'emplois sauteraient ? Quels impacts économiques ? Comment continuer dans cette fameuse transition énergétique, si riche de promesses, mais si difficile à mettre en œuvre ?  Les premiers à venir pleurer seront ceux qui mangent grâce au réchauffement anthropique. Ce sont ceux qui ont tout à perdre si les théories du Giec s'avèrent fausses. Ce sont les premiers à contester le plateau climatique, de la dernière décennie, à cracher leur fiel sur ceux qui osent l'évoquer, ces "climato-sceptiques inconscients", puis à ne rien laisser paraître quand le plateau est validé par tous les observatoires du globe. Trop à perdre. Et comme le soulignait Bluetouff dans sa "note de recadrage", ceux qui travaillent dans des institutions publiques, comme par exemple l’Institut National de Recherche Agronomique, sont inquiets d'une critique de cette propagande, jusqu'à venir demander la censure de ceux qui critiqueraient le réchauffement anthropique : ça leur file beaucoup de travail, les met en lumière, les valorise, le réchauffement anthropique. Ils vont nous sauver des effets dévastateurs du réchauffement avec des beaux OGM, à l'INRA, par exemple. Donc : "ta gueule" Yovan Menkevick Laisse-nous toucher nos fonds en paix sur fond d'apocalypse climatique.

Changement de donne énergétique mondiale à venir

Il est clairement établi que l'occident dans son ensemble a beaucoup à perdre avec la montée en puissance des émergents. Chine en tête. Les effets du développement industriel chinois se font ressentir depuis quelques années un peu partout dans les pays industrialisés : chômage, compétition commerciale impossible à tenir, délocalisations, désindustrialisation, perte de pouvoir économique, dépendance aux émergents, etc… Que ce soit la blague d'un chercheur qui avait envie de s'amuser en comptant le C02 comme facteur de réchauffement (le CO2 représente 0,04% des gaz contenus dans l'atmosphère), ou une idée de technocrates, certains peuvent imaginer que la nécessité de trouver un frein au développement des émergents s'est faite sentir au tournant du siècle.

Le principe d'opposer un problème planétaire à ces nouvelles puissances comme facteur de ralentissement de leur développement est une possibilité tout à fait envisageable : ces pays produisent majoritairement grâce au charbon, au pétrole et les occidentaux maitrisent l'énergie nucléaire ainsi que d'autres technologies à venir. De plus, des transferts technologiques seraient obligatoires, et donc au bénéfices des pays occidentaux. Arriver à créer un véto mondial sur "l'énergie sale", serait un sacré coup de poker gagnant. Sachant que des bourses au carbone obligent déjà ces pays à payer pour polluer en carbone, de nombreux pays avancés dans le nucléaire comme la France, y gagnent beaucoup. Taxer le carbone n'est pas rien, ni anodin. L'économie mondiale repose sur le pétrole et le charbon. Les énergies renouvelables ? Une vaste farce quand on voit le peu d'efforts effectués par les pays développés pour leur promotion, leur mise en place. Il y a d'autres intérêts énergétiques derrière la transition énergétique forcée par le climat anthropique déclaré. Mais ce ne sont pas les énergies renouvelables, sinon, cela se saurait déjà. N'oublions pas non plus les grandes multinationales du transgénique qui sont positionnées avec de nouvelles plantes très résistantes et prêtes à sauver la planète du désastre climatique à venir.

En conclusion

Quand on en est au point d'inscrire le changement climatique anthropique dans les manuels scolaires, il est à peu près impossible d'exprimer un quelconque doute sur le sujet sans qu'une majorité ne vienne vous vouer aux gémonies. Ainsi la science du climat a-t-elle basculé dans la croyance, a écarté tous les préceptes qui la définissent, et ce, pour longtemps dans les esprits. Ce phénomène est unique par sa force, par son inquiétante capacité à démontrer l'influence que peut avoir une propagande moderne sur les esprits. Il indique aussi une nouvelle forme de traitement de l'information, univoque, incapable de s'intéresser au fond, au débat scientifique,  mais entièrement vouée à exciter les foules. Les intérêts sont énormes avec le changement climatique. Pas dans un enjeu de fin de la civilisation. Non, en aucune mesure, des changements du climat plus importants que celui qui s'opère sont déjà survenus au cours de l'histoire. Mais dans le contrôle des populations, de l'énergie, de l'économie, avec des pans entiers de population tellement gratifiés par la propagande, qu'ils en viendront peut-être à créer des tribunaux pour juger ceux qui oseraient mettre en doute les affirmations du Giec ?Affirmations qui, années après années, ne voient jamais ses prédictions se réaliser. Et surtout : en niant toute forme de critique à leur égard, en refusant d'accepter même de discuter des erreurs d'appréciations déjà accomplies.

Dans ce monde là, le journaliste critique et curieux, qui cherche les contradictions (et il y en a des beaucoup sur le sujet) n'a qu'une chose à faire, une fois son papier écrit : "fermer sa gueule". C'est ce qu'on lui demande, et c'est bien connu, un journaliste est avant tout fait pour cela…

Bien forcé d'annoncer les choses suivantes, en conclusion de ce papier qui ne donnera lieu à aucun commentaire de la part de son auteur : Il n'y a pas eu de ClimateGate, il n'y a pas de doute sur le caractère anthropique du réchauffement, aucun scientifique ou presque ne doute de la théorie du Giec,  les théories qui ne vont pas dans le sens du Giec sont toutes réfutées et ne tiennent pas la route, le consensus est complet sur la théorie climatique anthropique, la science par consensus est logique et normale dans le cas du climat, les recherches sur les causes naturelles ne changeront rien et n'ont aucun intérêt, les eaux vont monter, la catastrophe est imminente si nous ne faisons rien, l'argent n'a rien à voir dans ce consensus sur le climat, les océans se sont probablement réchauffés durant les 140 dernières années, lutter contre le réchauffement c'est être écologiste. Vive la science du climat et le Giec.

 

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