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par Yovan Menkevick

Flamby dans l'œil de Sauron (Analyse)

(Quand c'est pas ça, c'est pas ça. Mais comment ce sacré Flamby arrive-t-il à se planter aussi gravement dans sa pratique du pouvoir ? A s'être exercé au jeu de l'antithèse il en est venu à devenir transparent, et quand il se rend compte que ça le descend dans les sondages, il se met à copier l'ancien régime en place. Analyse toute subjective du comportement flambiesque à la sauce exercice du pouvoir du Parti des libéraux de gauche…

(Quand c'est pas ça, c'est pas ça. Mais comment ce sacré Flamby arrive-t-il à se planter aussi gravement dans sa pratique du pouvoir ? A s'être exercé au jeu de l'antithèse il en est venu à devenir transparent, et quand il se rend compte que ça le descend dans les sondages, il se met à copier l'ancien régime en place. Analyse toute subjective du comportement flambiesque à la sauce exercice du pouvoir du Parti des libéraux de gauche…)

Un président de la Vème République (française), comment ça marche ? De pas mal de manières mais avec quelques fondamentaux très très pénibles qui se transmettent de génération en génération présidentielle. En quelques mots : la Vème est un régime monarchique. Le Roi de la République, quoi. Avec un grand chancelier aux ordres (le premier ministre) et les ministres qui s'activent sous les ordres. De qui veut : chancelier ou Roi , c'est au choix. Le parlement ? Oui, enfin un peu, mais pas trop : il y a plein de possibilités pour qu'il ne soit pas consulté, ou quand il l'est, c'est avec une majorité tellement importante que les propositions soumises au vote deviennent des formalités. Parce que depuis quelques années les législatives succédant à la présidentielle, il n'y a plus de surprise : les électeurs confortent le choix de la présidentielle pour élire les représentants "du peuple" à majorité présidentielle.

Alors, pour parler du nouvel élu au poste de Roi de la République, ce sacré Flamby qui ne s'y attendait pas vraiment, il faut revenir sur le dernier quinquennat, celui de Sauron… Le terrifiant Sauron, celui qui avait décidé de soumettre tous les Français à sa volonté, l'hyper président qui ne respectait plus aucune règle de la Vème en jouant tous les rôles, au point que plus aucun ministère ne pouvait bosser sans que le Maître des ténèbres vienne expliquer à la populace comment, lui, Sauron gérait la situation. Un truc de dingues. Que personne n'avait imaginé mais qui était possible, sous la Vème, la preuve. Le Flamby s'est donc engagé dans la brèche du président normal, pour se vêtir d'une sorte de costume d'anti-Sauron : "avec moi, vous ne serez plus sous le règne du Maître des ténèbres brave peuple, je serai discret, et surtout je vous prendrai en compte…".

La respiration démocratique

Oui, c'est bien là que le candidat Hollande s'est positionné avec grande finesse : la promesse de redonner une respiration véritablement démocratique au pays, permettre que s'expriment les divergences, les choix de la population, tout ça était un élément central de la campagne de Flamby. En gros : je me tiens à ma place (en retrait, comme le sphinx) d'arbitre, je laisse bosser le grand chancelier et ses ministres et surtout j'incite au débat populaire, à l'ouverture démocratique, c'est-à-dire remettre le peuple "dans la boucle des choix de la République". Parce que le socialisme du XXIème siècle qui est vendu aujourd'hui est à peu près celui-ci : organiser un semblant de débat démocratique, permettre l'expression populaire, laisser certains choix au peuple, et envisager les grandes lignes gouvernementales en fonction de tous les facteurs présents : ceux de l'orientation politique de la présidence alliée aux retours populaires…

Et que fait Flamby dès la rentrée survenue ? Après deux mois de vacances normales (dans le fort étatique tout pourri qui est là pour montrer qu'on n'est pas en monarchie élective alors qu'on l'est quand même), d'inaction toute présidentielle française (je réfléchis, attention, j'ai de la distance), de pléthores de commissions lancées pour montrer que tous les sujets vont être traités (par des experts proclamés comme tels), le Flamby nous revient normalement et se rend compte que ça coince un peu le coup du sphinx à la Mitterand : les sondages (ah, les sondages) lui sont très défavorable. En gros, la populace lui ferait savoir que ne pas venir se la jouer sauveur du pays, c'est pas bien. Et donc, que fait-il ? Il se met à faire du Sauron. Copie-conforme. Déclarations enflammées sur l'urgence de la situation, crise profonde, attention #fear, ça craint, au secours on va tous mourir, mais je suis là, j'ai compris, je vous ai entendu. Entendu qui ? 1000 gugus sondés par téléphone… Mais c'est pas grave, de toute manière Flamby est parti en "compét" de communication : les divergences des ministres, on les fait taire (comme Sauron), la ligne directrice : il la donne (comme Sauron). Sa voix : elle s'exprime (sur du vent, comme Sauron). L'expression démocratique : il s'en cogne (comme Sauron).

On était pas censés donner notre avis ?

Mais oui, pardi, la gauche là, elle ne devait pas nous donner un peu voix au chapitre sur quelques trucs un peu sensibles qui engagent le pays pour un paquet de temps, sa souveraineté budgétaire, entre autres, vis-à-vis de l'Europe, par exemple ? La signature du TSCG, ex-MES renforcé, hum ? Ce traité "ignoble" (selon le candidat) que Flamby devait renégocier intégralement . On (le peuple) pourrait dire oui ou non sur ce truc qui va faire que la règle d'or à 0,5% de déficit sera appliquée sans discussion, que les budgets seront soumis à approbation de Bruxelles ? Ben il semble que non : il n'y aura pas de référendum : Flamby-Sauron va faire voter le TSCG par ses députés godillots majoritaires. Et toc : le changement de pratique de la démocratie républicaine monarchique, ça attendra. Il semble donc que Flamby n'ait pas réussi à trouver sa voie entre le sphinx inactif et Sauron le Roi des ténèbres. Juste un petit détail de "changement" : il va faire et faire faire (par son chancelier condamné par la justice en 2002) sans demander rien à personne, en se pliant à toutes les volontés qui viennent du sommet de l'Europe avec le sourire, ou au moins avec un français correct sans approximations grammaticales. C'est bien : on échappe aux "ceux qu'y zont qu'à" du Sauron originel, mais pour le reste c'est quand même une punition tout à fait similaire qui nous est administrée.

Le débat sur la transition énergétique, qui va être en réalité le débat sur les gaz des schiste, arrive. Formidable un débat. Oui, mais sur un truc qui normalement ne devrait pas être débattu puisqu'il y a un moratoire et que rien ne semble avoir changé pour se dire qu'il faille faire sauter le moratoire. Ah, si : les socialistes ont dans l'idée de renflouer les caisses de l'Etat avec l'exploitation des gaz de schiste et vont laisser travailler les lobbyistes pour qu'ils soient acceptés. Y aura-t-il un référendum ? Allez, allez, on y croit, on y croit, dites-nous que oui… Hum, il semble que non. Ca va débattre, puis le grand chancelier et son marquis de l'érection industrielle vont "trancher". Tout ça partira ou pas à l'assemblée, et si ça y part, ils voteront dans le sens du gouvernement puisqu'ils sont de leur côté. Le peuple aura eu son "débat". Comme pour l'identité nationale. Ca ne vous rappelle rien ? Si ? Le roi Flamby est mort ! Vive Sauron II !

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