Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Rédaction

Elève Reflets: vous auriez mieux fait d'écouter en cours de maths !

C'est ça d'avoir rêvé, d'avoir eu le nez pointé vers les nuages, à travers la fenêtre en cours de maths... On se plante sur les chiffres, on n'y comprend pas grand chose et parfois, même, en utilisant une calculette, on se plante. Mais tout de même... Reflets a dégainé un peu vite hier en titrant que Bull revendait Amesys.

C'est ça d'avoir rêvé, d'avoir eu le nez pointé vers les nuages, à travers la fenêtre en cours de maths... On se plante sur les chiffres, on n'y comprend pas grand chose et parfois, même, en utilisant une calculette, on se plante. Mais tout de même...

Reflets a dégainé un peu vite hier en titrant que Bull revendait Amesys. Du coup, notre comparaison : 0,5 % du chiffre d'affaires de Bull = 20% des actions du géant informatique tombe à l'eau et des lecteurs nous le font remarquer à juste titre.

Pas bons en maths, mais persévérants... Reprenons.

Bull revend l'activité Eagle d'Amesys. Cette activité représente 0,5% du CA de Bull, soit 0,5% de 1,3 milliard d'Euros, c'est à dire 6,5 millions.

On peut donc à peu près raisonnablement imaginer que Eagle a généré l'année dernière quelque 6,5 millions d'euros.

En 2010, Amesys réalisait, selon Société.com 40.219.100 euros de CA.

40,3 millions sur 1,3 milliard, cela représente, à priori et nous parlons sous votre contrôle, comme l'on dit, quelque 3,1% du CA de Bull. On est encore un peu éloigné des 20% du capital.

Bien entendu, tout cela est très approximatif car Amesys est une petite galaxie à elle toute seule. Amesys a plusieurs entrées sur Société.com. Et c'est sans compter les Amesys à l'étranger, Amesys Conseil, les sociétés qui gravitent dans son giron comme Elexo, etc.

Il faudrait peut-être ajouter tout ça au CA d'Amesys pour faire monter notre pourcentage. Jusqu'où ? Probablement pas jusqu'à 20% de Bull.

Ensuite, on pourrait réfléchir à la manière dont fonctionne Amesys et ce qu'elle fait réellement comme business à part des Eagle© pour traquer les pédophiles dans des dictatures ou des états policiers.

Par exemple, lorsque Amesys vend un outil de surveillance globale de la population au Maroc, elle achète pour près de 2 millions de dollars de matériel IBM à ServiWare, une filiale de Bull. Lorsqu'elle vend du matériel réseau à une entreprise, elle passe généralement par Elexo qui passe la commande chez le fournisseur. Ceci génère du business de manière un peu artificielle, si l'on considère que Amesys pourrait aussi passer commande directement.

 

Vendre un vilain petit canard...

 

L'autre question qui peut se poser est la suivante... Même si Philippe Vannier choisit l'acheteur de l'activité Eagle©, ce dernier aura accès à quelques informations particulièrement croustillantes. Les rapports entre Amesys et le gouvernement français, le rôle de Ziad Takieddine, les contrats passés avec Doha, avec le Maroc, avec... On en passe. Le risque de fuites sur les activités passées de Philippe Vannier peut donc augmenter.

Ou pas.

Et c'est peut-être là-dessus que mise le patron de Bull. Entre gens de bonne compagnie, du même monde, on ne se fait ce genre de choses. Non, non, on respecte le silence nécessaire au bon déroulement des affaires. Vous savez, ces affaires qui aident les dictateurs à traquer des opposants.

Et  ce silence assourdissant, celui des vendeurs d'armes en tous genres, celui de la presse qui relaye du bout de la plume, pas beaucoup plus loin qu'un copier/coller d'une dépêche d'agence, celui d'un gouvernement complice, d'un président qui aura courtisé à peu près tout ce qui se fait dans le genre dictateur sanguinaire, au nom du commerce extérieur de la France (garde à vous!), couvre les cris des opposants.

 

 

 

0 Commentaires
Une info, un document ? Contactez-nous de façon sécurisée