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Édito
par Yovan Menkevick

Do you comment me ? Ooooh yeaaah !

Salut lecteur : ça va ? Bon, tu n'es pas obligatoirement concerné par ce billet, et tu peux refermer cette page si cette première phrase te gonfle. Ouais, c'est un billet. Parce qu'il faut savoir qu'il y a des "billets" et des "articles". Le truc est super important : d'un côté c'est considéré comme un truc fait sur un coin de table à la va vite, par des gens pas très compétents (le billet), et de l'autre, c'est du lourd, coco (l'article, un truc de journaliste).

Salut lecteur : ça va ? Bon, tu n'es pas obligatoirement concerné par ce billet, et tu peux refermer cette page si cette première phrase te gonfle. Ouais, c'est un billet. Parce qu'il faut savoir qu'il y a des "billets" et des "articles". Le truc est super important : d'un côté c'est considéré comme un truc fait sur un coin de table à la va vite, par des gens pas très compétents (le billet), et de l'autre, c'est du lourd, coco (l'article, un truc de journaliste). Donc là, tu lis un truc pas super sérieux, pas fabriqué par un mec très compétent, ni très bien construit.

Donc, ça c'est un billet, disais-je (remarque le "je", ça change tout). Un truc où tu te mets plus où moins en scène, et interpelles le lecteur, appelé "internaute". L'internaute, ce mystère quantique : il est là sans y être, il est partout, mais il est…un internaute. Une sorte d'entité mal définie : c'est censé être un être humain, mais il ne se comporte pas toujours comme un être humain. Il a même des relents de "bot" parfois. Ouais, le bot. Une créature artificielle, un algorithme qui s'autonomise pour aller faire des trucs sur la toile. Parfois il tente d'être "intelligent". C'est-à-dire de rivaliser avec les humains en termes d'échanges écrits. Ca donne des trucs bizarre. Mais de la même manière que l'internaute qui a oublié qu'il était humain peut aussi écrire des trucs bizarre. Comme des commentaires.

Qu'est-ce que fait un bot qui veut commenter un article ou un billet, via twitter par exemple ? Heu…il essaye, il récupère des mots, les fait correspondre avec des dictionnaires pour sortir des phrases types. Ca peut donner : "C'est vachement chouette ! mais on ne pourrait pas parler de Trucmuche.com ? lol". Bon, c'est certain, ça calme. Pour l'internaute-bot, c'est plus complexe.

Première phase : il ouvre un papier, lit le titre et commence à lire très rapidement le texte, en diagonale. Il repère quelques passages clés et arrive à la fin du truc en 25 secondes iphone en main. Là il écrit son premier commentaire en tentant de prendre le contre-pied de ce qu'il croit avoir compris du billet (ou de l'article, nuance), par l'ambiance qu'il a senti qui s'en dégageait et les quelques passages clés. Les intertitres l'aident à se faire une idée. Il peut même parfois être honnête (ce que ne sait pas faire un bot) en disant :"je n'ai lu que le début, mais…".

Donc, un commentaire par un internaute-bot, ça donne des trucs comme ça : "Tu oses prétendre que…alors que l'on voit bien que tu tentes de…et dans le même temps je te fais savoir qu'en allant sur http://gros-relou-quilit-rien.net, là je pense que tu vas commencer à avoir le début d'une idée de ce que tu prétends dire dans ce papier tellement merdique que même mon chien n'en voudrait pas dans sa gamelle après 3 jours de diette ".

Chouette. Un commentaire. Se dit l'auteur.

Enfin, ça dépend quand même. Parfois ça l'énerve. Pas qu'on attaque son papier. Non, ce qui l'énerve c'est qu'on fasse dire à son papier ce qui n'y est pas dit. Voire, que le bot-naute colle des bouts du texte en s'abstenant de mettre l'intégralité de la phrase, pour bien assoir sa pseudo-démonstration. Un montage par commentaire. Ce que le même bot-internaute ne supporte pas que des médias effectuent dans des reportages où des interlocuteurs sont coupés pour leur faire dire ce qu'ils n'ont pas dit. "Je suis convaincu qu'il n'y a pas de place pour un débat…" qui est en réalité : "Je suis convaincu qu'il n'y a pas de place pour un débat si les attaques à mon encontre persistent, et que mes détracteurs continuent à détourner mes propos".

Tu vois la nuance, lecteur ?

Alors, ce billet est-il une plainte d'un pauvre contributeur de Reflets qui ne supporte plus de voir une partie des commentaires de bot-nautes fainénants qui ne lisent que ce qu'ils veulent et détournent l'essence des contenus écrits pour mieux asseoir leur botnetitude ?

Mais non, lecteur, c'est prétexte ! :-)

Celui de te vendre mon dernier bouquin, écrit avec une femme, un truc hyper drôle que tu vas adorer, bien noir et bien méchant, chez un éditeur de romans au format numérique only, sans DRM. C'est pas cher du tout (3,99 euros) et tu vas beaucoup rire, tout en étant captivé par un suspens haletant…

Pour t'inciter à aller voir plus loin, même si tu es un botnaute qui déteste Yovan Menkevick (ce qu'on peut comprendre, hein…), à essayer de lire un texte plus longtemps que 25 secondes (c'est vrai qu'au delà c'est fatiguant et ça peut être considéré comme une perte de temps), voici une critique effectuée sur un blog à propos "Du dernier juge de ma vie", le dit bouquin. Et en prime, des liens…(aaaaaah les liens !)

Il est pas content le botnaute ?

Critique sur le site de Jean-Basile Boutak, écriture & lecture numérique :

"Le Dernier juge de ma vie est un texte plein de curiosité. Tout d’abord, il s’agit d’un texte écrit à quatre mains, et en tant qu’auteur, je me suis toujours demandé comment on parvenait à obtenir un roman cohérent et homogène à partir de deux cerveaux bien distincts. Ensuite, c’est une histoire qui aurait pu – le temps est important – avoir sa place dans la collection SeXtasy. Enfin, c’est une fiction qui traite d’un sujet difficile à aborder : la dépendance au sexe.

Il y a quelques semaines, j’ai vu Shame de Steve McQueen, avec Michaël Fassbender. Le film traite du même sujet, mais il est d’un ennui mortel – ceux et celles qui fantasment sur Fassbender y auront peut-être trouvé un certain réconfort. Il est centré sur son sujet, et ne va finalement chercher bien loin. Ce que j’aime avec le roman noir et le polar, c’est qu’il permet d’aborder des sujets délicats en les attaquants de biais, en y venant et en s’en éloignant, en s’en rapprochant et en repartant. Il y a ça, mais il n’y a pas que ça. Un peu comme les coups de reins du personnage principal du Dernier juge de ma vie, finalement. Sensualité ignorée du polar…

Voilà pourquoi ce texte a bien sa place dans la collection « noir c’est noir ».

Et pour vous prouver qu’il est aussi bien écrit, j’aimerais partager avec vous ces quelques lignes, avant de vous inviter à en télécharger un extrait sur la plateforme de votre choix. Et plus si affinités."

« Je n’ai donné aucune raison valable sur ma présence dans ce restaurant grec hier soir. De toute façon, j’y étais seul et personne ne pourra dire le contraire. J’avais envie de manger grec, voilà tout. Il y en a qui se ruent dans les sex-shop quand ils vont mal, moi c’est les restaurants grecs. Quelqu’un a quelque chose à redire ? Un chirurgien surmené a bien le droit de décompresser en mangeant de la moussaka et quelques feuilles de vigne de temps en temps, non ? Quant à la crise, j’ai répété dix fois que je ne savais pas ce qui m’avait pris. Se rouler par terre en chialant comme une madeleine n’est pas un crime et ne rentre pas non plus dans les psychopathologies lourdes. Qui plus est dans un restaurant grec. »

Un extrait un peu plus long : https://incipit.jux.com/520212

La librairie en ligne de l'éditeur (québécois): http://librairie.immateriel.fr/fr/ebook/9782897173296/le-dernier-juge-de-ma-vie

L'éditeur (toujours québécois) : http://comprendrelelivrenumerique.com/

Ecrire des romans, des articles, c'est un peu plus long que des commentaires. Encore plus difficile de se les faire publier. Mais comme quasiment plus personne ne lit de romans, on s'en fout, puisqu'à termes c'est le commentaire qui tiendra lieu de bibliothèque universelle des créations littéraires humaines.

En super bonus, je tiens à t'offrir, cher lecteur, ce clip musical qui résume avec un brio sans pareil tout ce qui vient d'être énoncé dans ce billet :-). Attention, il y a du second degré…mais pas que…si ? Non ? On s'en fout…

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