Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Yovan Menkevick

Décryptage : petite leçon de journalisme (environnemental)

Le métier de journaliste est particulier.  Il comporte des règles. Des habitudes. Des schémas établis. Des ruses aussi.  Orienter l'information, travailler l'opinion est un art journalistique. Dans le même temps, le journalisme dit "d'opinion", peu présent en France, n'a pas vocation, lui, à influencer de façon déguisée : il affiche la couleur. Il prend parti. Reflets est un journal d'opinion, et il ne pratique pas le journalisme de la même manière que la plupart des médias français.

Le métier de journaliste est particulier.  Il comporte des règles. Des habitudes. Des schémas établis. Des ruses aussi.  Orienter l'information, travailler l'opinion est un art journalistique. Dans le même temps, le journalisme dit "d'opinion", peu présent en France, n'a pas vocation, lui, à influencer de façon déguisée : il affiche la couleur. Il prend parti. Reflets est un journal d'opinion, et il ne pratique pas le journalisme de la même manière que la plupart des médias français. C'est un choix. Sur le fond, mais aussi la forme.

Si la provocation, par le biais du pamphlet, par exemple, est une méthode comme une autre pour amener à la réflexion sur certains sujets, des lecteurs peuvent en être choqués, voire agacés, énervés. Ces lecteurs peuvent penser que certains journalistes qui écrivent sur Reflets, par leur ton, leur manière d'amener les choses, ne sont pas sérieux. Ne connaissent pas les sujets qu'ils traitent. Racontent n'importe quoi. Il est donc normal de démontrer à ces lecteurs, comment un "vrai" journaliste, compétent, expérimenté, payé par le service public, traite un sujet comme celui de la problématique environnementale mondiale et plus particulièrement celui du réchauffement climatique en lien avec la publication du dernier rapport du GIEC.

C'est donc  une chronique sur France Inter, très récente, qui a été choisie : "Planète environnement"

La journaliste est Nathalie Fontrel, "spécialiste de l'environnement".Le titre de cette chronique du 20/04 (ce matin) est : "Limiter la fièvre du climat"

Ainsi débute cette chronique :

Pilule bleue :

"(…)Le dernier rapport du GIEC, comme tous les autres, alerte sur la quasi impossibilité de limiter la fièvre du climat à +2 degrés, seuil au delà duquel la météo risque de devenir vraiment chaotique. (…)"

 

 

Relance de la présentatrice :

"Et on sait que les effets de ce changement sont déjà visibles…"

Nathalie Fontrel : "En constatant la migration des animaux, exemple avec Gille Bœuf…"

 

 

Pilule rouge : Il est pourtant établi et reconnu par les scientifiques du monde entier, comme par les experts du GIEC, que le réchauffement a cessé depuis 1998. La presse classique et généraliste s'en fait d'ailleurs l'écho, et même le directeur du GIEC pour le France, Jean Jouzel, est bien obligé de le reconnaître, lui aussi.

Les raisons de cet arrêt du réchauffement ne sont pas encore connues, des théories existent sur l'effet des océans, mais plus personne ne peut nierl'arrêt du réchauffement global. Sauf la journaliste environnemental, soutenue dans sa thèse par un spécialiste dont la dernière étude sur les "effets du réchauffement climatique sur les migrations" vient démontrer par l'absurde, que si les animaux migrent différemment, c'est peut-être à cause d'un réchauffement…qui n'existe plus depuis…16 ans.

Alors, si des insectes, des volatiles migrent vers le Nord, la journaliste s'emballe immédiatement avec des prévisions humaines :

Pilule bleue :

Nathalie Fontrel : "Donc les papillons, les oiseaux, parmi d'autres espèces, migrent vers le Nord, et les hommes vont certainement suivre le même chemin, poussés par la soif, la faim, la misère, les maladies (…)"

Pilule rouge : Le spécialiste de la migration a pourtant conclu avec "ils ont peut-être été obligés de bouger plus vite". Le réchauffement n'a pourtant  pas eu lieu  durant l'étude, mais la prévision d'exode humaine "certaine" est tout de même émise par la journaliste de l'environnement. Malgré le "peut-être" du spécialiste.

La journaliste, très sérieuse, continue sa démonstration avec l'appel à un économiste du Giec.

Pilule bleue :

"C'est ce que craignent les économistes du Giec, comme Christian Gaullier" :

 

 

Anticiper des migrations qui pourraient être relativement importantes dans les décennies à venir, des conflits inter-régionaux, , le bien-être des Français pourrait être dégradé, en termes de chômage. A cause de la transition écologique qui ferait augmenter les prix de l'énergie et pousserait les industries à délocaliser pour produire dans des pays où il y a moins de taxes aux émissions [de C02, ndlr].

Nathalie Fontrel conclue donc avec cette affirmation : "Alors, pour éviter cette concurrence déloyale, il faudrait une gouvernance mondiale capable d'imposer à tous les pays une plus forte taxation des énergies fossiles pour inciter aux économies d'énergie, et donc à la réduction des gaz à effet de serre, et vous imaginez bien Patricia, que beaucoup de pays s'y opposent(…)"

 

 

Pilule rouge : 

Le réchauffement qui n'a plus lieu depuis 16 ans doit mener à un gouvernement mondial qui impose à tous les pays gros émetteurs de C02, de réduire leur industrie. Ces pays gros émetteurs étant les émergents…

Pilule bleue : "Ils [les pays émergents] rappellent en effet qu'ils ne sont pas responsables du réchauffement actuel, c'est le Nord qui a commencé à polluer, durant la révolution industrielle, notamment, c'est donc à lui de payer, et de faire les plus gros efforts. Alors je rappelle juste Patricia, que la Chine est devenue le plus gros émetteur de C02 devant les Etats-Unis".

Cette chronique très sérieuse est l'aboutissement d'un travail d'information, d'une journaliste experte des problèmes environnementaux. Basée sur une affirmation de réchauffement anthropique, appuyée par une étude des oiseaux migrateurs, (durant une période où le réchauffement s'est arrêté) aidée d'un économiste du GIEC qui prévoit du chômage français causé par la transition écologique déloyale, mais nécessaire, et la nécessité —donc —d'instaurer une gouvernement mondial qui empêche les pays émergents de continuer à se développer. Chine en tête.

Chacun est libre de choisir d'avaler la pilule de son choix.

Mais le journalisme n'est pas aussi simple qu'il n'en a l'air…

Ecouter la pilule bleue journalistique chronique, d'un seul tenant : http://www.franceinter.fr/emission-planete-environnement-limiter-la-fievre-du-climatEdit : si des commentaires totalement inversés apparaissent sur cet article, semblent être décalés vis-à-vis du contenu réel, surtout ne vous effrayez pas : c'est l'effet "agent smith", qui est très important sur ce sujet.

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