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Édito
par Antoine Champagne - kitetoa

De l'individu et du groupe...

C'est étrange... Depuis George Bush, "les islamistes" sont un groupe à la fois vague et parfaitement défini. Vague parce que personne ne sait exactement qui en fait partie et parfaitement défini parce que l'on sait que ce sont "les méchants" qui veulent détruire notre "way of life" et la démocratie.

C'est étrange... Depuis George Bush, "les islamistes" sont un groupe à la fois vague et parfaitement défini. Vague parce que personne ne sait exactement qui en fait partie et parfaitement défini parce que l'on sait que ce sont "les méchants" qui veulent détruire notre "way of life" et la démocratie. Du coup, dès qu'un attentat a lieu qu'il est attribué aux "islamistes", on sait que l'auteur fait partie de ce groupe de méchants contre lequel les Etats-Unis et ses alliés luttent avec ardeur, y compris en maniant la torture, les arrestations extrajudiciaires, les enlèvements, les enfermements sans perspective de procès ni de date de sortie, on en passe.

Un type qui commet un attentat au nom de l'Islam est immédiatement rattaché à un groupe et l'on martèle que la lutte contre ce "groupe" sera poursuivie. Les Etats-Unis et leurs alliés ont dressé des listes de groupes "terroristes" variés, parfois même farfelus et qui ont un très, très lointain lien avec le terrorisme. Mais peu importe, ces groupes seront détruits, dissouts, interdits.

Etrangement, lorsqu'un individu faisant partie d'un groupe d'extrême droite ou commettant un attentat au nom du Christianisme (pour prendre un exemple récent, mais on aurait pu parler d'une autre religion), on le présente comme un désaxé, un fou, un individu, un cas isolé. Pas de rattachement à un groupe dans ce cas. Donc, pas de dissolution de son "groupe", pas d'interdiction, pas d'inscription sur une liste infernale.

Dans le cas de Maxime Brunerie, le groupe Unité Radicale sera bien dissout (mais vite reformé sous un autre nom). Mais quid du FN (le parti père) ? Quid des multiples groupes identitaires ?

Pour ce qui est de Anders Behring Breivik, il parait que les groupes d'extrême droite européens craignent un "amalgame".

Du Front national (FN) français à la formation flamande Vlaams Belang, en passant par le Parti pour la liberté (PVV) néerlandais de Geert Wilders, tous ont ostensiblement pris leurs distances avec celui qu'ils ont décrit comme un "malade" ou un "psychopathe".

Tiens, un "malade", un psychopathe"... Un type pas du tout inspiré par une phraséologie, des idées, une façon de vivre sa religion. Non, juste un malade isolé. Pas de quoi lancer une "guerre globale contre le terrorisme (d'extrême droite)".

 

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