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par Yovan Menkevick

Crise des dettes souveraines : we're all going to die !

Etape 1 : quelques repères Vous avez aimé la crise des subprime de 2008-2009 ? Vous allez adorer la crise européenne de la dette de 2011-2012. Si, si, vous allez voir, c'est mieux qu'un film catastrophe des années 70 : le scénario est parfaitement huilé, les acteurs sont bons, le suspens insoutenable. Mais avant de faire quelques annonces à la Cassandre qui ne manqueront pas d'en agacer certains, un p'tit graphique sympa pour piger la tendance boursière des derniers mois.

Etape 1 : quelques repères

Vous avez aimé la crise des subprime de 2008-2009 ? Vous allez adorer la crise européenne de la dette de 2011-2012. Si, si, vous allez voir, c'est mieux qu'un film catastrophe des années 70 : le scénario est parfaitement huilé, les acteurs sont bons, le suspens insoutenable. Mais avant de faire quelques annonces à la Cassandre qui ne manqueront pas d'en agacer certains, un p'tit graphique sympa pour piger la tendance boursière des derniers mois. Ca c'est le CAC 40 :

 

 

Whoulala, mais c'est un casse-gueule effroyable que nous avons là depuis cet été, mais qu'arrive-t-il à la bourse française ? Y'a comme qui dirait une défiance, de la spéculation à la baisse, une tendance baissière. Bon, pas grave, je me dis que ça doit être un peu différent chez nos amis d'outre-atlantique. Alors je compare les deux courbes :

Alors là ! Si je m'attendais à des similitudes, à certains moments, je ne m'attendais pas à deux courbes parfaitement synchrones : et pas sur 2 mois, hein, sur un an. Bon, on est liés aux ricains d'un point de vue boursier, parfaitement liés, voir ligotés. Je me dis que ça pourrait être drôle de rajouter encore une courbe, celle de la bourse de Londres, l'indice FTSE :

Ah, ben oui, ça commence à se préciser c'est du tout pareil au même. Bon, je commence à n'en plus pouvoir, on va quand même pas me faire croire qu'ils font tous exactement la même chose tous les jours depuis un an les indices boursiers ? Allez je craque, j'ajoute l'Euro Stoxx, le Nikkei, le Nasdaq, comme ça on verra bien ce qu'on verra :

Aaaaaaaaaaaaah ! Mais c'est un complot ou quoi ?

Etape 2 : Tout ça est systémique, vous dis-je !

Mais alors pourquoi venir nous les briser avec les dettes publiques européennes sachant que :

  1. Toutes les places boursières coulent allègrement depuis 3 mois.

  2. Les USA comme le Japon sont encore plus endettés que les pays européens et ne sont pas pour autant en pleine frénésie d'austérité budgétaire  ?

Parce que…et bien…voyez-vous…(raclements de gorge), même le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz ne se l'explique pas. Parce que le monsieur explique que  :

Si tu as une crise économique générée par une crise des liquidités bancaires, donc une crise financière qui déteint sur l'économie réelle, le meilleur moyen de t'enfoncer encore plus dans la crise, c'est de pratiquer une politique de rigueur budgétaire.

Parce que la rigueur, notre prix Nobel l'explique bien, ça fait ce genre de trucs :

  • Ca engendre du chômage. Donc moins de consommation.

  • Ca baisse la qualité des services publics et génèrent de nouveaux coûts (particulièrement dans la santé)

  • Ca baisse le pouvoir d'achat des populations et ça engendre des pertes de recettes fiscales, donc ça creuse encore plus la dette.

En gros, tu fais de la rigueur budgétaire quand tu as une économie qui tourne pas trop mal. Surtout pas quand ton économie est en train de plonger.

Alors, revenons à la question à 100 milliards d'euros : pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

Et bien parce que.

Parce qu'il n'y a aucune volonté politique des dirigeants, dirigeants acquis à la cause des agences de notation et autres organismes financiers. Parce que le théorème libéral, ultra-libéral actuellement, est basé sur une réduction de la capacité  d'intervention de l'Etat à tous les niveaux. Parce que la volonté des dirigeants politiques n'est pas de permettre une meilleure gestion de l'économie qui permettrait aux populations de mieux vivre, mais de vendre au "marché"  le maximum de pans de la société :

Santé, télécommunications, transports, éducation… la liste  est tellement longue qu'au final l'objectif est qu'il ne reste à l'Etat que deux charges à assumer : l'armée et l'impôt.

Et si il y a des personnes dans la salle qui en doutent, qu'ils regardent l'augmentation de la dette, qui n'est en aucune manière constante, qui a été très bien régulée durant des décennies mais a explosé avec les gouvernements ultra libéraux : la réalité de la crise actuelle est celle d'un hold-up. A l'échelle de la planète. Au profit d'une petite minorité. Allez voir le salaire de Tony Blair, super privatisateur de l'Angleterre, comme conseiller du Kazakhstan : plus de 8 millions d'euros…

Et vous croyez vraiment que ces gens là tiennent à améliorer le sort du plus grand nombre ? Quand les millionnaires en France n'ont jamais été aussi nombreux, que les hedge-fund se gavent plus que jamais ?

We're all going to die : il ne reste que ça pour se rassurer, au moins on est moins seul…

Pour la route, et finir de vous convaincre que tout n'est pas perdu pour tout le monde, mais qu'au contraire cette crise "fantastique" n'est pas totalement innocente, visionnez donc ces 4 minutes de pur bonheur télévisuel. Observez bien la tronche des deux journalistes au fur et à mesure que l'expert-trader leur explique sa vision des choses…

Rastani, le trader qui "priait" pour la... par asi

Comme je vous le disais, we're (almost) all going to die !

 

 

 

 

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