Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Yovan Menkevick

Cop 21 : réduire le CO2 pour mieux vendre du nucléaire ?

La sales manager d'Areva estime qu'on ne relèvera pas le défi du changement climatique sans le nucléaire. Sans blague ?   Le Global compact, puisque c'est de lui dont il est question, est un machin onusien censé sensibiliser les entreprises  au changement climatique, leur offrir des solutions, etc. Lalonde s'en occupe pour la France, en vue de la conférence climat (Cop21) de Paris. Lalonde est délégué par New-York.

Brice, ce héros écologiste qui installe les lobbyistes du nucléaire dans la Global Compact

 

C'est une enquête publiée sur Mediapart, intitulée "Climat : le lobby nucléaire prend position au plus haut niveau" qui relance — et souligne — la problématique de cette fameuse lutte contre le changement climatique (anciennement nommée "réchauffement climatique"). L'effet de serre causé par les émission de CO2 — si vous avez bien appris votre leçon —  est un phénomène constant qui réchauffe la planète. Nous devrions donc avoir des étés caniculaires et des hivers très doux, et ce, de manière exponentielle. Que ce ne soit pas le cas ne gène personne, que le plateau climatique qui dure depuis 1998 ait été admis par les plus hautes instances scientifiques, non plus. La chaleur doit être coincée quelque part (l'année 2014 "la plus chaude" depuis 100 ans l'est de quelques centièmes de degrés et ne représente rien, mais on s'en fout, c'est très grave pour les lobbies) et les scientifiques continuent de la chercher cette chaleur, mais en attendant, il faut faire avancer le grand plan onusien (dont le GIEC est une émanation) de lutte contre… la pollution ? L'industrie nocive ? Les transports polluants ? Les énergies dangereuses ? Non : le CO2. Il faut D-E-C-A-R-B-O-N-N-E-R. Cette enquête, si vous êtes intéressé par la réalité des coulisses de la grande magouille climatique, orchestrée par des "écologistes" du type Brice Lalonde, est franchement intéressante à lire.

Areva nous vend du rêve, c'est beau…

La sales manager d'Areva estime qu'on ne relèvera pas le défi du changement climatique sans le nucléaire. Sans blague ?

 

Le Global compact, puisque c'est de lui dont il est question, est un machin onusien censé sensibiliser les entreprises  au changement climatique, leur offrir des solutions, etc. Lalonde s'en occupe pour la France, en vue de la conférence climat (Cop21) de Paris. Lalonde est délégué par New-York. Ce cher Brice, ancien conseiller de Sarko via Borloo, mais ayant aussi bouffé chez Rocard, Cresson, a embauché une ancienne dirigeante d'Areva pour organiser le fameux machin à destination des entreprises. Son nom ? Myrto Tripathi. En charge de l'offre "nouveaux réacteurs", et  sales manager des carburants nucléaires pour le compte de l'entreprise Areva, auprès de l'Inde de 2009 à 2011. C'est elle qui va choisir les intervenants pour le sommet, et est en charge du "livre blanc des solutions" qui sera publié au terme du Global compact. Cette charmante personne, au sein du Global compact, est bien entendu toujours payée par son employeur : Areva.

Petit extrait d'un courrier envoyé par Myrto Tripathi à ses collègues du Global compact, que Mediapart s'est procuré  :

« Je pense essentiel que nous ayons un représentant de l'énergie nucléaire en tant qu'intervenant dans la table ronde “Énergie” », car « le nucléaire est une des solutions aujourd’hui sans laquelle nous ne parviendrons pas à relever le défi du changement climatique ». Et aussi parce que « les entreprises n'ont pas les réticences du grand public ou des ONG. Si on veut être crédible dans notre volonté de se faire leur porte-parole, on ne peut pas ignorer le nucléaire dans notre approche du débat climatique ».

Tout est dit. Surtout quand on sait que le dernier rapport de synthèse du GIEC en direction des décideurs préconise très clairement l'énergie nucléaire comme solution de lutte contre le changement climatique… avec les renouvelables…

Brice, tu t'es vu quand tu réponds aux journalistes ?

Le responsable du machin [français] pour les entreprises et créé par l'ONU, Brice Lalonde, a répondu quelque chose de très amusant à Jade Lingaard de Mediapart, lorsqu'elle l' a interrogé sur la présence dans les organisateurs du sommet, de l'employée d'Areva : "J’ai trouvé plutôt sympa de la part d’Areva de nous filer quelqu’un (…) c’est une manière de contribuer en nature au sommet".

Non ? Brice, tu n'es pas sérieux là ? Si ? Dernière réaction de Brice-de-Global-compact, sur l'utilisation du nucléaire dans la lutte contre le "dérèglement climatique" (autre chouette terme en vogue) : "le nucléaire, j’essaie de l’aborder avec calme. On est obligé de faire avec. J’essaie d’intégrer ça dans mon logiciel, mais je ne pense pas en dépendre. Il n’y a pas de complot"

Ah ben non. Des entreprises qui chercheraient à comploter pour se positionner sur des marchés, des organisations internationales qui comploteraient pour modifier la donne économique ça n'arrive que dans les films. Les théories complotistes, Brice, il ne mange pas de ce pain de là. En plus, il n'est pas dépendant. On  est rassurés.

Mais lisez quand même cette excellent enquête de Mediapart. Un peu comme pour le "Je suis Charlie", dites-vous que lorsque le politique vous demande d'être partie prenante avec lui dans une grande "lutte", les choses ne sont jamais simples, ni claires, ni sans conséquences.

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