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par M

Christophe « Blindé » Barbier contre les Anonymous

Lundi 23 janvier, Christophe Barbier s'attaquait sur I-Télé aux "anonymes" les traitant de pirates, de voleurs et de lâches. Lorsque sa collègue fait allusion à de possibles représailles, l'éditorialiste répond "Aucun souci, on est blindé, on les attend !" Manifestement, il a réussi son petit effet puisque son blog, mais aussi le site de l'Express (qui héberge le blog) sont tombés quelques heures après.

Lundi 23 janvier, Christophe Barbier s'attaquait sur I-Télé aux "anonymes" les traitant de pirates, de voleurs et de lâches. Lorsque sa collègue fait allusion à de possibles représailles, l'éditorialiste répond "Aucun souci, on est blindé, on les attend !"

Manifestement, il a réussi son petit effet puisque son blog, mais aussi le site de l'Express (qui héberge le blog) sont tombés quelques heures après.

Certains Anonymous se sont immédiatement désolidarisés de cette attaque, en rappelant qu'ils ne s'en prennent pas aux médias. On peut comprendre cette position : en s'attaquant à la presse, il y a un risque de se couper totalement de Mme Michu qui ne s'informe que par la télévision et la page d'infos de Orange (quand elle va voir ses mails).

En se coupant d'elle, on risque de perdre la bataille de l’opinion.

Pourtant, ce qui est franchement déplorable, c’est qu’un journaliste-vedette joue à l’apprenti sorcier pour faire monter le buzz. Nous avons l’habitude, mais en faisant cela, il tombe dans le populisme et la caricature.

 

 

En effet, comme cela a déjà été dit ici (c'est d'ailleurs une des raisons de la création de ce site), la presse a tendance à s’autodétruire. Ce qui est censé être le « quatrième pouvoir » devient de plus en plus une sorte de corporation courant après l'audimat et le sensationnel, faisant ainsi le jeu de politiques allant à l'encontre des peuples. Christophe Barbier accuse les Anonymous d'être des pirates, mais ne s’interroge pas sur les conditions de fermeture de MegaUpload par le FBI.

Il qualifie l'anonymat de lâcheté, mettant ainsi dans le même sac les délateurs ou autres maîtres chanteurs sournois et les opposants politiques ou militants risquant parfois leur vie. Bref, il ne fait pas son boulot, et préfère se mettre du côté de la main qui tient le bâton, d'un ordre établi. Les représentants du peuple disent au travers d'une loi que le téléchargement tue des artistes et qu'il faut couper la connexion des vilains pirates pédo-nazi-téléchargeurs ? C'est sans doute que c'est vrai.

On peut déplorer l'attaque qui a suivi sa provocation, néanmoins dire qu'elle est contre la liberté d'expression, cela semble excessif. Certes, attaquer le site de l'hebdomadaire et pas uniquement le blog de son rédacteur en chef n'est pas des plus malin, mais l'Express est un hebdomadaire papier et aux dernières nouvelles personne ne l'a empêché de paraître. De même Christophe Barbier n'a pas uniquement son blog pour s'exprimer (l'Express, Itélé, LCI, Twitter, etc...), il n'a pas été « bâillonné ».

Cette accusation ne prend donc pas en compte le fait que notre éditorialiste à écharpe rouge peut proférer ses âneries sans problème aux heures de grande écoute, ce qui n'est pas le cas de tout le monde.

Les armes ne sont pas égales et si une partie des médias valide le discours répressif ambiant, pour quelles bonnes raisons faudrait-il laisser passer cela ? Si la réponse à Christophe Barbier avait été un billet publié dans un blog lu uniquement par la geekosphère, on n'en aurait certainement pas parlé autant.

In fine, cet incident n'est qu'une petite tape derrière la tête d'un idiot qui dit des bêtises, pas plus. Et cela n'est pas forcément si contre-productif que certains le craignent, car c'est toujours très drôle de voir un fanfaron se faire gentiment souffleter !

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