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par Antoine Champagne - kitetoa

C'est Noël au pays du changement de maintenant plus tard...

C'est Noël. Tout dégouline de compassion et de consommation irréfléchie, mais tellement agréable. Reflets voudrait, à cette occasion, vous présenter un petit conte de Noël rédigé par RESF (Réseau Education Sans Frontières). Il vous montrera à quel point le changement c'est maintenant. Ahmed SOHAIL est pakistanais, il a 23 ans. Il en avait 15 quand il est arrivé en France, voilà 8 ans.

C'est Noël. Tout dégouline de compassion et de consommation irréfléchie, mais tellement agréable. Reflets voudrait, à cette occasion, vous présenter un petit conte de Noël rédigé par RESF (Réseau Education Sans Frontières). Il vous montrera à quel point le changement c'est maintenant.

Ahmed SOHAIL est pakistanais, il a 23 ans. Il en avait 15 quand il est arrivé en France, voilà 8 ans. Ses parents, victimes de persécutions semble-t-il, ont fait le pari de lui donner une chance en le confiant à un passeur. Ils auraient été assassinés depuis.

Il s'est retrouvé à 15 ans, errant dans les rues de Paris. Balloté de foyer en foyer pour mineurs étrangers, il fugue à plusieurs reprises. Pris en charge par l’ASE en 2006, il tente de se reconstruire dans une famille d’accueil. A 18 ans, il bénéficie d’un contrat “jeune majeur” passé avec l’ASE et obtient un titre de séjour « étudiant » jusqu’à 21 ans. Mais au terme de ce contrat, plus d’accompagnement social, plus de logement.

Il trouve un patron disposé à l’embaucher comme plombier. Il demande le changement du statut étudiant au statut salarié. Mais la Préfecture de Seine-Saint-Denis fait traîner les choses, plus d’un an, tant et si bien que le patron, lassé, renonce à employer Ahmed qui se retrouve sans emploi et sans papiers ! Résultat... une OQTF de mai 2011.

Il est en rétention depuis plus d’un mois, depuis le 21 novembre 2012 et il devrait être monté de force dans un avion le 30 décembre à destination d’un pays où personne ne l’attend.

L’histoire d’Ahmed, comme tant d’autres, illustre l’absurdité et l’inhumanité de la mécanique à expulser n’importe qui, n’importe comment. Chacun des rouages, employé de préfecture, policier, préfet, membre de cabinet ministériel, ministre ou président, tenant, impavide, son rôle, petit ou grand, de délinquant de bureau dans le fonctionnement de la machine à broyer les vies.

La machine peut être enrayée. Elle l’a été pour Vilik BAYADYAN, père arménien de deux lycéens de Tours, libéré aujourd’hui (27 décembre) après avoir refusé d’embarquer mais aussi parce que des centaines de messages indignés sont parvenus sur les boîtes mails des responsables. A croire que ce qui arrête ces gens là n’est pas l’horreur de ce qu’ils commettent mais le fait que cela se sache. Il faut donc le faire savoir et leur faire savoir qu’on sait.

Préfet de police de Paris : Bernard BOUCAULT

Fax : 01 53 73 67 23 mail : prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr

A l'Elysée :

Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr

Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr

Directeur de cabinet adjoint : alain.zabulon@elysee.fr

Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr

Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr

Matignon : premier-ministre@cab.pm.gouv.fr

A l'Intérieur :

Dircab : jean.daubigny@interieur.gouv.fr

Conseiller : yves.colmou@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint : renaud.vedel@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint : thomas.andrieu@interieur.gouv.fr

Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr

Chef de cabinet : sec.chefcab@interieur.gouv.fr

NOUS EXIGEONS LE RETOUR DE BLENDON GASHI

Le 18 janvier 2012 au matin, Blendon GASHI, 10 ans, hémiplégique, était expulsé avec ses parents et son frère jumeau Blendi vers le Kosovo.

Ses parents étaient venus en France en avril 2011 pour fuir le racket dont ils étaient l’objet : leur demande d’asile a été rejetée par la France en procédure prioritaire. Or, depuis leur retour forcé au Kosovo, ils sont logés à 15 dans la petite maison de la grand-mère maternelle alors que la grande maison dont ils sont propriétaires dans un autre quartier reste vide, tant ils redoutent les violences dont ils sont menacés.

En France, les enfants scolarisés avaient rapidement appris le français. La santé de Blendon avait été prise en charge. Une intervention chirurgicale destinée à remédier aux conséquences d’un accident vasculaire survenu plusieurs années auparavant avait été programmée pour le mois de mars au CHU de Reims.

Mais le préfet de la Marne avait un quota d’expulsion à atteindre.

Le 18 janvier 2012, les Gashi sont arrêtés à 7 heures du matin. Mis au centre de rétention de Metz, ils sont montés le lendemain dans un avion privé du ministère à destination de Pristina.

C’est ainsi que les choses se passaient sous Sarkozy et Guéant.

Mais, interpellé sur ces faits inacceptables, le gouvernement Ayrault refuse de revenir sur la décision de son prédécesseur et l’entérine : la demande de visa de la mère de Blendi et Blendon pour ses fils et elle-même vient d’être rejetée par les services consulaires sur instruction du cabinet du ministre de l’Intérieur.

Ces faits déshonorent ceux qui les ordonnent, ne peuvent que bouleverser ceux qui les exécutent et font honte à ceux qui les laissent se commettre. Il faut réagir !

Nous exigeons le retour immédiat et sans délai de Blendon et de sa famille en France pour qu’il bénéficie des soins que son état impose.

Pour voir la liste des premiers signataires et signer

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