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Dossier
par Antoine Champagne - kitetoa

Bull vend Eagle... à un actionnaire de Crescendo, qui est l'actionnaire principal de... Bull

Début mars 2011, Bull annonçait  avoir "signé un accord d'exclusivité pour négocier la cession des  activités de sa filiale Amesys relatives au logiciel Eagle, destiné à  construire des bases de données dans le cadre d'interception légale sur  internet". La vitrine française de l'informatique percevait désormais comme une épide dans le pied son activité d'interception du trafic IP, celle-là même qui avait permis la fusion Bull Amesys.

Début mars 2011, Bull annonçait  avoir "signé un accord d'exclusivité pour négocier la cession des  activités de sa filiale Amesys relatives au logiciel Eagle, destiné à  construire des bases de données dans le cadre d'interception légale sur  internet".

La vitrine française de l'informatique percevait désormais comme une épide dans le pied son activité d'interception du trafic IP, celle-là même qui avait permis la fusion Bull Amesys. Il faut dire que la foultitude d'articles parus sur la vente au colonel Kadhafi et surtout, à son beau-frère, Abdallah Senoussi, condamné en France par contumace pour son rôle dans l'attentat du DC10 d'UTA, d'un système d'écoute global des communications des Libyens, n'avait pas aidé à redorer l'image de Bull.

Or, si Philippe Vannier a réussi a prendre la tête de Bull en lui "vendant" Amesys, il ne souhaite plus qu'une chose aujourd'hui, consolider l'existant. Et franchement, il vaut mieux être à la tête de Bull que d'Amesys. C'est bien plus profitable. D'ailleurs, si le gouvernement du changement c'est maintenant ou demain peut-être ferme les yeux sur le rachat par Amesys de Bull (c'est ce à quoi a abouti l'opération), s'il ferme les yeux sur la cession dont nous allons parler, s'il ferme les yeux sur la mise en place d'Eagle au Maroc, s'il valorise publiquement -via Fleur Pellerin  au FIC2013- Bull et le DPI, s'il laisse le FSI conserver ses parts dans Bull et Qosmos, c'est que Philippe Vannier est virtuellement indéboulonnable.

Via sa holding Crescendo (qui a vendu Amesys à Bull et permis ainsi le rachat de Bull par Amesys), il détient 20% des actions Bull, loin devant le deuxième actionnaire (France Télécom avec 8%). Mais n'étant désormais pas sans le sou, Philippe Vannier détient aussi près de 3,4% du capital de Bull via son fond d'investissement Pothar Investments.

Mais revenons à la cession de l'activité Eagle. Comme nous l'indiquions, il s'agit d'un tour de passe passe.

Premier point, la vente de cette activité est faite à Stéphane Salies, ancien patron de cette activité. On reste entre amis. La nouvelle société, Nexa Technologies était d'ailleurs hébergée par Amesys pendant des mois, comme l'a raconté Jean-Marc Manach après les révélations de Robin Carcan, journaliste au MiroirSocial.com.

Mais ce n'est pas tout. Stéphane Salies n'est pas seulement salarié et membre du directoire de Crescendo, comme l'indique Jean-Marc Manach..., il en est surtout actionnaire...

En résumé, Philippe Vannier, Président-Directeur Général de la société, vend à un actionnaire de Crescendo Industries, dont il est Président du Directoire, la branche Eagle d'Amesys. A ce niveau de blaguitude, on atteint des sommets. "C'est l'histoire d'un mec... Y vend un truc...". Même Coluche ne faisait pas aussi bien.

Quoi que... A bien y réfléchir...

Avec un peu de patience, Reflets.info devrait pouvoir vous en raconter d'autres, pas mal non plus, d'ici peu. Stay tuned...

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