Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Yovan Menkevick

Budget de l'Etat : si tu veux te faire opérer, attends 2025…

Parce que le "changement c'est maintenant", Moi Président, par la voix de son super premier ministre repris de justice, a décidé de faire dans le budget à géométrie variable. Entendons-nous bien : des ministères vont "gagner plus "et embaucher du fonctionnaire, comme promis. Formidable ! diront les partisans du maintien d'une qualité des services publiques. Par exemple, il y aura plus de fonctionnaires dans l'éducation nationale (on comprend), dans la police, la gendarmerie (ah bon ?

Parce que le "changement c'est maintenant", Moi Président, par la voix de son super premier ministre repris de justice, a décidé de faire dans le budget à géométrie variable.

Entendons-nous bien : des ministères vont "gagner plus "et embaucher du fonctionnaire, comme promis. Formidable ! diront les partisans du maintien d'une qualité des services publiques. Par exemple, il y aura plus de fonctionnaires dans l'éducation nationale (on comprend), dans la police, la gendarmerie (ah bon ?) et la justice (oui, ça manque un peu de moyens en France, c'est même assez effrayant). Et tous les autres ?  Ben, ils auront 2,5% de moins à leur budget pour l'embauche et -7% pour leur fonctionnement dès 2013. Oui, dans la santé, par exemple, -7%.

Donc, si vous vous sentez mal, que vous avez un trouble biologique ou psychique un peu grave, il est franchement plus sage d'attendre un peu. Si vous avez un enfant en bas âge aussi. Ca risque d'être un peu coton aux urgences en 2013. Parce que c'est la crise. Que l'austérité, pour renflouer toutes ces banques, la dette tout ça, il faut bien qu'on la fasse, sinon, ils vont nous ruiner si on continue à vouloir se soigner normalement, braves gens.

Alors que si on accepte petit à petit d'avoir le même niveau de système de santé qu'un pays en voie de développement, ben c'est sûr que ça ira mieux. Pour eux. Ceux qui effectuent les opérations de finances à haute fréquence et qui spéculent sur les emprunts. Les marchés quoi. Ah, nous aussi ? Enfin à quel niveau exactement ? Ah, oui le déficit…

Ce petit courrier du gouvernement français n'est donc qu'un avant goût de la grande rigueur de rentrée qui, n'en doutons pas, finira bien par payer. Payer, oui, mais qui ? Aujourd'hui, un activiste du parti pirate, sur Twitter lançait ça :

 

 

Ce jeune politicien embarqué sur le réseau de micro-blogging qui gazouille, avec un profil qui fleure bon la politique 2.0, se définit comme "libertarien des familles", développeur web et Activiste du Parti Pirate, donc. Il a passé son après-midi à défendre la règle d'or, le déficit zéro, à expliquer à qui voulait l'entendre que la dette, c'était lié aux taux d'emprunt et au déficit du budget de l'Etat : tout le monde était baba devant tant de talent et d'aisance oratoire. On aurait dit du Copé. Ou du Bayrou. Voire du Ayrault matiné de Hollande. Enfin, bref, après avoir dit "il faut arrêter de croire que l'argent sort de nulle part quand on empreinte ; ce sont nos enfants qui paieront la note (salée)" et ressorti du tiroir tous les poncifs entendus depuis 20 ans sur le déficit et les restrictions budgétaires indispensables au bien commun, il y a donc cette lettre de cadrage de notre Ayrault-le-condamné-par-la-justice-pour-octroi-d'avantage-injustifié, qui abonde dans le sens de cet activiste du Parti Pirate : on ne peut pas se payer les services qu'on n'a plus les moyens de se payer, a-t-il gazouillé, le Pirate.  Comme il a raison. Comme il a compris toutes les finesses de la politique politicienne.

Mais quelqu'un lui a-t-il expliqué qu'une nation, ce n'est pas une entreprise de développement web ? Non ? Bon, ben faudrait y penser. Sachant que niveau enfants, pour l'instant, si l'auteur de ces lignes est le père d'au moins un en âge de payer la dette française, pour le Pirate, ça semble nettement moins certain. Mais bon, les conseilleurs ne sont pas les payeurs… Sauf qu'en général, lorsqu'ils arrivent dans un service d'urgence hospitalier totalement débordé et sans moyens, leur vision des choses change, aux conseilleurs. Puisqu'en fin de compte, un malade n'est rien d'autre qu'un bien portant qui le devient un peu moins, après tout.

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