Journal d'investigation en ligne
par Yovan Menkevick

Un homme comme les autres (1/7)

Ma passion pour le journalisme s’était progressivement dégonflée, comme, lorsqu’enfant, on abandonne après deux ou trois jours un cadeau de Noël devenu terne et insipide. Je n‘étais pas un grand journaliste mais j’avais dès le début de cette expérience professionnelle eu une sorte de foi, de volonté à amener quelque chose de l’ordre du serment d’Hippocrate version journalistique. Un serment qui se résumerait à “vérité et devoir de lutte contre les dérives des puissants”.

Ma passion pour le journalisme s’était progressivement dégonflée, comme, lorsqu’enfant, on abandonne après deux ou trois jours un cadeau de Noël devenu terne et insipide. Je n‘étais pas un grand journaliste mais j’avais dès le début de cette expérience professionnelle eu une sorte de foi, de volonté à amener quelque chose de l’ordre du serment d’Hippocrate version journalistique. Un serment qui se résumerait à “vérité et devoir de lutte contre les dérives des puissants”. Ce genre de croyance militante naïve dont on a besoin à vingt ou vingt cinq ans et qui peut durer par la suite, voire s’amplifier. C’étaient les années quatre vingt dix et ma profession avait déjà plongé loin du mythe originel : dix ans plus tard, à l’aube du vingt et unième siècle, les journaux français étaient mis en coupe par quelques groupes d’armementiers, plus rien à l’horizon, les intellectuels muets ou presque, une sorte de vide culturel colossal, une pensée molle de l’élite, certainement piégée par ses propres contradictions, doutes et autres atermoiements emplis de concessions et d’asservissement aux pouvoirs financiers et politiques.

Avant de jeter l’éponge je m’étais intéressé aux mouvements altermondialistes qui m’avaient vite désappointé : le fond du problème ne tenait sûrement pas en une seule dénonciation d’un système hyper-capitaliste et fortement emballé. Les réponses de Bové, trop caricaturales, les réflexions des groupes Attac, trop atrophiées dans un...

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