Journal d'investigation en ligne
par epimae

Chronique de l'ego-photographie

On est tous photographes… heu non pas vraiment mais c’est que l’on voudrait nous faire croire. L’explosion des réseaux sociaux, sa propre médiatisation, l’étalage de sa vie privée et intime sur la toile, la starification de son ego sont autant de phénomènes pathétiques qui contribuent à enterrer de manière définitive les photographes.

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On est tous photographes… heu non pas vraiment mais c’est que l’on voudrait nous faire croire. L’explosion des réseaux sociaux, sa propre médiatisation, l’étalage de sa vie privée et intime sur la toile, la starification de son ego sont autant de phénomènes pathétiques qui contribuent à enterrer de manière définitive les photographes.

Internet veut nous laisser croire que tous les métiers nous sont possibles : photographes, reporters, journalistes, soignants et ce sans aucune éthique, ni formation... Pourtant, de vraies questions sociologiques et psychologiques se posent.

Le monde derrière un écran

Nous avons tous vécu ces visites infernales dans des lieux touristiques où l'on manque à chaque pas de se faire éborgner par des perches à selfies et des visiteurs qui en fin de compte, sont plus intéressés par la publication de leurs exploits et de leur misérable sourire niais sur face de bouc ou le petit oiseau qui chante que par l’atmosphère des lieux qu’ils explorent. Visiter, photographier un lieu mythique, un paysage magique ou juste une vieille pierre, est plus qu’une simple pression de son doigt sur le déclencheur. Appuyer sur le bouton demande une certaine imprégnation de l’ambiance du lieu, un ressenti de ce qu’on veut montrer non pas du concret mais bel et bien de l’atmosphère qui se dégage. Shooter c’est surtout créer de l’imaginaire à partir du réel.

La c’est tout l’inverse. C’est montrer le réel (en général moi, moi et encore moi) d’un lieu banalisé au...

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